Nouveaux espoirs de guérison pour les maladies rares neuromusculaires

Récupéré sur : giphy.com

Une maladie est dite rare lorsqu’elle affecte moins d’une personne sur 2000. Aujourd’hui, on dénombre plus de 7000 maladies rares qui touchent 6-8% de la population, soit environ 30 millions d’européens ou 5 à 600’000 suissesses ou suisses. / Jacques Rognon, Président Honoraire de FSRMM.

Par Jacques Rognon

Trois catégories de maladies

Les maladies neuromusculaires ou myopathies font partie des maladies rares. On peut les classer en 3 catégories. Pour le premier groupe le défaut se trouve dans le nerf qui ne donne plus l’impulsion nécessaire au muscle. On parle d’amyotrophie spinale, la plus connue et sévère.

Dans le 2ème groupe, c’est le muscle lui-même qui est atteint. On parle de dystrophie, la plus sévère est celle de Duchenne. Enfin, le défaut peut se trouver à la jonction nerf-muscle, on parle de myasthénie. La plupart des myopathies sont d’origine génétique, évolutive et invalidante. Suivant la forme de la myopathie, l’espérance de vie est inférieure à 30 ans. On estime qu’en Suisse quelque 10’000 personnes souffrent d’une forme de myopathie.

Récupéré sur : giphy.com

Les axes de recherche

Il existe trois domaines principaux de recherche : la thérapie génique, le saut d’exon et la technique plus classique de recherche de molécules. La thérapie génique consiste à introduire avec l’aide de virus spécifiques du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. Des succès majeurs ont été obtenus lors d’essais cliniques et le domaine est en plein essor. Le saut d’exon est une technique utilisée en thérapie génique.

Elle consiste à agir sur une partie du code d’un gène comportant une erreur, en sautant un ou plusieurs exons afin de permettre à une cellule de synthétiser une protéine manquante ou tronquée, mais fonctionnelle. Cette technique s’est particulièrement développée ces derniers temps. Enfin, des techniques plus classiques, qui consistent à chercher des cellules capables de créer des médicaments efficaces, sont également développées dans le domaine des myopathies.

Le rôle de la Fondation Suisse de Recherche sur les Maladies Musculaires (FSRMM)

En 1985, nous avons appris que nos deux garçons souffraient de la dystrophie de Becker, une forme atténuée de celle de Duchenne. Constatant que la recherche était très peu développée à cette époque, nous avons décidé, ma femme et moi, avec l’aide de quelques amis, de créer la Fondation Suisse de Recherche sur les Maladies Musculaires (www.fsrmm.ch). La Fondation a pour but de promouvoir en Suisse la recherche scientifique sur les maladies musculaires. A cette fin, elle décerne des bourses à des chercheurs travaillant dans ce domaine.

Récupéré sur : giphy.com

La fondation coordonne ses efforts avec ceux d’organismes étrangers poursuivant le même but. Elle dispose de deux Conseils : Le Conseil de fondation qui est formé de représentants du monde scientifique, économique et politique des trois régions linguistiques de Suisse ; et le Conseil scientifique qui est formé de cinq professeurs spécialistes du domaine. La tâche du Conseil scientifique est de sélectionner les projets de recherche suisses qui sont présentés chaque année. A ce jour, la FSRMM a financé 200 bourses de 100 chercheurs travaillant dans toutes les facultés de médecine du pays, de même que dans les deux écoles polytechniques.

Pour favoriser le contact entre chercheurs, la fondation organise depuis 1996, tous les deux ans, un séminaire de 3 jours à Macolin. La 14ème réunion, qui s’est tenue en 2023, a été axée sur la présentation de nouvelles approches thérapeutiques et le développement de nouvelles méthodes de diagnostic. Pour le professeur Rüegg, qui préside le Conseil Scientifique, ce séminaire est le plus important en Suisse et compte parmi les grandes réunions européennes de chercheurs dans ce domaine. Le professeur Rüegg est persuadé que ces rencontres sont très utiles dans le cas des maladies rares, car les progrès de la recherche sont le seul espoir pour les patients de bénéficier de thérapies efficaces.

En conclusion, la FSRMM a ainsi donné une impulsion décisive à la recherche dans ce domaine en Suisse. Depuis sa création en 1985, le nombre de laboratoires est passé de 3 à 14 et le nombre de chercheurs de 20 à 100.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Au-delà du syndrome : L’engagement de Tourette-Romandie

Depuis sa création en 2003 à Lausanne, l’Association Tourette-Romandie est devenue un refuge pour ceux qui sont affectés par le syndrome de Gilles de la Tourette ainsi que leurs proches. Cette maladie, loin d’être rare avec une prévalence d’environ 1 sur 100 personnes, reste souvent mal diagnostiquée, confondue avec l’anxiété ou le TDAH. Cela rend le travail de l’association encore plus vital.

Loading

Lire la suite »

Comprendre le syndrome de Gilles de la Tourette

Dans le bureau animé de l’une des plus grandes entreprises de la ville, au milieu du cliquetis des claviers et du murmure des discussions professionnelles, nous rencontrons Claire, une directrice des ressources humaines chevronnée au sourire chaleureux. À 55 ans, Claire a réalisé une belle carrière mais c’est son parcours personnel qui nous amène ici aujourd’hui. Dans cet entretien, Claire nous explique comment sa vie familiale a été marquée par la maladie de son fils Alexandre, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette.

Loading

Lire la suite »

Maîtriser et comprendre le stress

Le stress est une réaction naturelle de l’organisme face à des défis ou des menaces. Cette réponse physiologique complexe est orchestrée par une série d’hormones dites de stress telles que l’adrénaline et le cortisol. Ces dernières augmentent notre vigilance, notre énergie et notre capacité à réagir rapidement. Cependant, lorsqu’elles sont activées de manière prolongée ou excessive, elles peuvent affecter négativement notre bien-être.

Loading

Lire la suite »

Stop au tabou des douleurs sexuelles !

Un rapport sexuel n’est pas toujours une partie de plaisir. Pour de nombreuses personnes, la douleur ressentie est un sujet rarement abordé ouvertement, alors qu’il s’agit d’un problème important. Il est essentiel de reconnaître que toute souffrance pendant l’activité sexuelle n’est pas une norme qu’il faut accepter ou ignorer : il s’agit d’un signal clair du corps qui indique que quelque chose ne fonctionne pas comme il le devrait ?

Loading

Lire la suite »

Une plongée dans le monde de la physiothérapie : Une interview exclusive

Dans le vaste domaine des soins de santé, la physiothérapie se distingue comme une discipline unique axée sur le rétablissement, le maintien et l’amélioration de la fonction physique, de la mobilité et des performances. Elle joue ainsi un rôle essentiel dans la prévention des blessures, la récupération et l’optimisation des performances. Ce mois-ci, nous avons le privilège de rencontrer un physiothérapeute expérimenté et un médecin du sport réputé pour démystifier les subtilités de la physiothérapie.

Loading

Lire la suite »