Paralysie nocturne, être prisonnier de son corps

« J’ouvre les yeux, je suis dans mon lit. J’ai besoin de me lever pour aller aux toilettes mais mon corps ne réagit pas. Je suis bloquée ! J’ai l’impression d’avoir un poids sur la poitrine. Qu’est-ce qui se passe, à l’aide ! Je suis consciente mais bloquée … ». Et d’un coup sec, Emma reprend le contrôle de son corps. Que s’est-il passé cette nuit-là ? Explications.

Par Adeline Beijns

Un trouble de la synchronisation

Loin d’être un événement isolé, 1 personne sur 5 pourrait connaître l’expérience angoissante d’une paralysie du sommeil. Qualifiée de parasomnie, c’est-à-dire un trouble du sommeil au même titre que le somnambulisme ou le bruxisme, la paralysie du sommeil décrit l’état d’une personne qui vient de se réveiller mais qui est incapable de bouger.

« La crise dure généralement quelques secondes même s’il m’est déjà arrivé d’être immobilisée pendant deux ou trois minutes. C’est toujours très angoissant » confie Emilie, 24 ans, qui a déjà vécu plusieurs fois cette expérience très étrange.

Une paralysie du sommeil se produit lorsqu’une personne passe entre les phases d’éveil et de sommeil. Il s’agit d’un problème de synchronisation entre le réveil et la remise en fonction des muscles du corps à l’exception des muscles oculaires, auditifs et des muscles vitaux comme ceux du cœur et du système respiratoire. « Quand cela m’arrive, je suis éveillée et consciente mais prisonnière de mon corps » décrit la jeune femme.

Malgré ce trouble de la synchronisation, Emilie vit un mécanisme naturel visant à empêcher le dormeur de faire les mouvements qu’il visualise dans ses rêves.

La paralysie du sommeil peut accompagner d’autres troubles du sommeil tels que la narcolepsie, ce besoin impérieux de dormir causé par un problème de la capacité du cerveau à réguler le sommeil.

Quand se produit-elle?

La paralysie du sommeil survient généralement à l’un des deux moments suivants. Si elle se produit pendant que vous vous endormez, elle est appelée paralysie du sommeil hypnagogique. Si elle survient au moment où vous vous réveillez, on parle de paralysie du sommeil hypnopompique.

Qui y est sujet ?

On estime que 20% de la population, tout âge et sexe confondus, peuvent souffrir de cette parasomnie. Outre l’hérédité, d’autres facteurs peuvent en expliquer la survenance : le manque de sommeil, des horaires de sommeil changeants, le stress ou les troubles bipolaires, certains médicaments comme ceux pour le traitement du trouble du déficit de l’attention et l’abus de substances toxiques.

season 4 scary dream GIF by SpongeBob SquarePants
source : Giphy

Comment bien dormir ?

Bien que la plupart des gens n’aient pas besoin de traitement, la prise en charge de toute affection sous-jacente, telle que la narcolepsie, peut aider. Si vous êtes anxieux à l’idée de vous endormir, les idées suivantes peuvent se révéler efficaces : améliorer les habitudes de sommeil et traiter les problèmes de santé mentale qui peuvent y contribuer. « Pour moi, m’assurer de dormir suffisamment tous les jours et la pensée positive au moment de me coucher ont permis de réduire significativement les paralysies » se réjouit Emilie.

Si la paralysie du sommeil vous empêche régulièrement de passer une bonne nuit, n’hésitez pas à consulter votre médecin car un sommeil réparateur est une de clés d’une bonne santé.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

« Une sensation horrible de brûlure »

Marina, 37 ans, a tout pour être heureuse. Journaliste, elle est soutenue au quotidien par un mari aimant et un petit garçon plein de vie de 3 ans qui fait les quatre cents coups. Seule ombre au tableau : des cystites relativement fréquentes qui la mettent « K.-O ».

Loading

Lire la suite »

Tests génomiques : les patientes, actrices de leur santé

Les tests génomiques sont une véritable révolution. Ils permettent non seulement de préciser l’impact qu’un traitement de chimiothérapie aurait sur le risque de récidive du cancer du sein mais ils changent aussi la dynamique thérapeutique en permettant aux patientes de devenir actrices de leur guérison. Entretien réalisé auprès du Dr. Colin Simonson, Médecin chef du Service de Gynécologie à l’Hôpital de Sion.

Loading

Lire la suite »

Incontinence : stop au tabou !

Véritable problème de santé publique, l’incontinence urinaire et anale touche jusqu’à une femme sur deux à partir de 60 ans. Les jeunes n’en sont pas moins épargnées et éprouvent une véritable souffrance lorsqu’elles sont concernées.

Loading

Lire la suite »

Maladies rares : ne pas rester seul…

Quand on est atteint d’une maladie rare, les défis à relever sont non seulement nombreux mais touchent aussi une série de domaines allant du traitement thérapeutique à l’inclusion dans la société et la vie professionnelle.

Loading

Lire la suite »

Sucres ajoutés : ils sont partout !

Omniprésents dans notre alimentation moderne, les sucres ajoutés sont un véritable fléau de santé publique. Être conscient de leur présence et de leur quantité est un premier pas pour les limiter et opter pour des choix alimentaires plus sains.

Loading

Lire la suite »