Le traitement de l’hépatite C, faire au plus vite

L’hépatite C est une inflammation du foie causée par le virus VHC qui se transmet principalement par du sang contaminé. 71 millions de personnes sont infectées par l’hépatite C dans le monde. 40’000 en Suisse et parmi elles, 200 personnes en meurent chaque année. Entretien auprès de la Docteure Erika Castro Batänjer, spécialiste FMH en Médecine interne générale, de l’addiction, PhD médecine tropicale à Lausanne. 

Par Adeline Beijns

Quels sont les symptômes de l’hépatite C ?

Les symptômes seront différents selon qu’il s’agit d’une infection aiguë ou chronique. Dans le premier cas, la maladie peut longtemps passer inaperçue et, dans la grande majorité des cas, elle s’apparente à un syndrome grippal, quelques fois accompagnée de jaunissement des yeux et des muqueuses.

Elle est de ce fait, difficile à diagnostiquer. Dans le second cas, d’autres manifestations, communes à d’autres maladies, peuvent apparaître des années plus tard telles qu’une grande fatigue, une baisse générale de l’humeur ainsi que des douleurs articulaires, problèmes dermatologiques (démangeaisons) et troubles hématologiques parmi d’autres.

Quelles sont les voies d’infection ?

Contrairement à d’autres infections chroniques, le virus de l’hépatite C se transmet de sang à sang. Il faut un contact entre le sang contaminé et une porte d’entrée (sang ou muqueuse blessée). La voie de transmission principale reste ainsi le partage de matériel d’injection contaminé chez les consommateurs de drogues ou d’autre matériel contaminé (paille de sniff, matériel de tatouage…).

Une autre forme de transmission sont les rapports sexuels non protégés au cours desquels il y aurait eu un contact avec du sang, c’est- à-dire principalement lors de rapports violents (viols, agressions) ou sous l’emprise de drogues, dans le contexte du « chemsex ». Enfin, une mère porteuse du virus peut le transmettre à son enfant au cours de la grossesse.

Qui doit être testé ?

Je dirais que tout le monde devrait réaliser un dépistage s’il ou si elle a été dans une situation à risques. En particulier, s’il y a eu consommation de drogues par injection ou le partage d’un autre matériel qui pourrait être contaminé. Demandez à votre médecin de faire un test. Le virus de l’hépatite C est un petit ennemi invisible qui reste viable et capable d’infecter pendant très longtemps.

Il reste résistant pendant des semaines et beaucoup de personnes tombent dans le piège de penser que le matériel d’injection ou d’inhalation qu’ils utilisent, est propre car lavé ou pas utilisé depuis longtemps. L’autre piège, malgré la prise de risque, c’est l’absence de manifestations de maladie hépatique. Or, il suffit d’une seule exposition au virus pour contracter l’infection qui deviendra symptomatique plusieurs années plus tard à une phase avancée de la maladie chronique.

Pourquoi est-il important que les patients atteints d’hépatite C chronique suivent un traitement ? S’ils ne sont pas traités, que se passe-t-il ?

S’il n’y a pas de prise en charge médicale, le virus continue sa progression dans le corps et en particulier dans le foie. L’objectif du traitement est d’éviter les complications car la maladie entraîne inévitablement une fibrose voire une cirrhose hépatique qui rend l’organe cicatriciel et dur. Des varices œsophagiennes peuvent aussi apparaître et constituer un risque majeur pour le patient. Dans les cas les plus graves et les plus extrêmes, l’hépatite C peut engendrer un cancer du foie qu’il faut à tout prix éviter. Si la prise en charge se fait à un stade précoce, on peut observer une régénération du foie c’est-à-dire un véritable retournement de situation.

Le patient traité, retrouve-t-il une qualité de vie normale après sa guérison ?

Le traitement antiviral guérit l’infection, apporte toujours une amélioration très importante de la qualité de vie du patient et empêche la progression de la maladie hépatique de base. Plus tôt le traitement sera entrepris, plus grandes seront les chances de diminuer l’importance des séquelles de la maladie à l’échelle individuelle et la propagation de l’infection à l’échelle collective.

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