Aujourd’hui, il a enfin le coeur léger…

Pour Kévin B., le mois de septembre rime avec passion, musique et Swiss Open de Lucerne. Il faut dire que le Brass Band 13 étoiles dont il fait partie, il y est particulièrement victorieux. Pourtant, en septembre 2021, alors qu’il s’apprête à fêter ses 28 ans, une myocardite bouleverse profondément sa vie.

Par Adeline Beijns

Kévin, qui se cache derrière cette imposante carrure (ndlr : Kévin mesure 1,91m pour 110 kilos) ? Vous semblez prêt à disputer un match de rugby.

Vous avez tout faux. Je n’ai jamais joué au rugby de ma vie et le sport n’est pas la passion de ma vie. C’est la musique qui dicte ma vie et me permet de m’accomplir même si mon métier de magasinier me donne aussi une grande satisfaction. Je fais d’ailleurs partie du Brass Band 13 étoiles qui s’est classé deuxième du Swiss Open qui se tenait à Lucerne en septembre.

Vous jouez de l’alto depuis votre plus jeune âge et vous donnez même des cours de musique en soirée.

Absolument. J’ai commencé la musique à l’âge de 5 ans et elle ne m’a plus quittée. J’ai fait le conservatoire pendant 5 ans, avant d’obtenir un certificat professionnel d’alto et de terminer par un apprentissage de carrossier-tôlier et de gestionnaire de commerce de détail.

Votre vie bien remplie a été bouleversée en septembre 2021. Que s’est-il passé ?

Tout a commencé le lundi 13 septembre 2021, j’ai commencé à me sentir mal sans pouvoir expliquer ce qu’il se passait. J’ai failli tomber dans les pommes plusieurs fois et cet état a duré tout le reste de la semaine. Le vendredi soir, alors que je répétais avec mon groupe, j’ai commencé à ressentir des fourmillements dans les mains puis un peu partout. J’avais beaucoup de mal à respirer, je suffoquais, et j’ai fini aux urgences.

Quel était le diagnostic des médecins ?

Ils ont d’abord cru à une embolie pulmonaire mais une IRM cardiaque a écarté tous les doutes : j’avais une myocardite (inflammation du muscle du cœur) alors que je n’avais jamais eu le moindre problème cardiaque.

Votre famille et vos amis ont dû avoir très peur.

Oui, mes parents, mon petit frère et ma petite sœur ont tous tremblé pour moi. Heureusement que j’ai eu leur soutien car j’ai vraiment vécu une année difficile.

Qu’ont recommandé les médecins ?

A l’époque, les médecins ne savaient pas vraiment ce que j’avais : mon cœur battait de manière très irrégulière. Les épisodes de tachycardie (quand le cœur bat trop vite) et de bradycardie (quand le cœur bat trop lentement) se suivaient et je faisais de nombreux malaises. Comme je n’avais jamais eu de problème cardiaque auparavant et que la cause de mes malaises ne pouvait pas être identifiée, le cardiologue a recommandé l’implantation d’un moniteur cardiaque implantable. Ce petit appareil allait pouvoir surveiller mon cœur dont le comportement était devenu archaïque et allait permettre de déterminer avec précision ce dont je souffrais.

Avez-vous eu peur de cette opération ?

Quand on touche au cœur, c’est forcément toujours angoissant. Mais l’opération s’est réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale avec un petite incision cutanée d’environ 1 cm. L’implantation était relativement vite terminée et n’a duré qu’une dizaine de minutes.

Et qu’a révélé ce moniteur cardiaque ?

Eh bien que mon cœur s’arrêtait de battre pendant des périodes allant de 4 à 5 secondes, ce qui est potentiellement mortel. Grâce à ce résultat, on m’a implanté un pacemaker permanent qui me sert d’ange gardien. Je n’ai plus fait de malaises depuis lors.

Comment vit-on à 29 ans quand on a un pacemaker ?

D’un côté, c’est rassurant de l’avoir car je sais que mon cœur est aidé mais de l’autre côté, cela fait aussi peur. Mentalement, ce n’est pas toujours facile à vivre.

Un an après, comment allez-vous aujourd’hui ?

J’ai repris le travail à 100% depuis peu et je réalise par quoi je suis passé. J’ai eu de longues périodes d’angoisses qui n’ont pas été faciles à gérer mais petit à petit, cela commence à aller mieux.

Qu’avez-vous changé dans votre vie ?

Avant ces problèmes, je faisais passer les autres avant moi et j’avais tendance à m’oublier. J’essaye aujourd’hui de penser plus à moi et de faire des choses qui me font du bien car je sais qu’il suffit de peu pour que la vie bascule. J’essaye donc de profiter un maximum de ce que la vie peut m’offrir.

Et aussi de jouer de l’alto le plus possible ?

Oh oui, évidemment et de participer à de nombreux concours !

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Medtronic (Suisse) SA

L’indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

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