Quand la grossesse se passe mal

Attendre un enfant est une période joyeuse et palpitante dans la vie d’une femme. Mais ce n’est pas toujours le cas. Une femme peut être confrontée à des décisions difficiles comme envisager l’avortement ou vivre un déni de grossesse. Retour sur ces deux sujets controversés et émotionnels.

  

Par Adeline Beijns

Ne pas accepter d’être enceinte 

De nombreux faits divers tragiques relatant des dénis de grossesse ont informé le public de cet état hors du commun : le déni de grossesse. Cet état psychologique décrit la situation dans laquelle une femme est enceinte mais ne reconnaît pas ou n’accepte pas, émotionnellement ou psychologiquement, sa grossesse. Cette situation hors du commun peut se manifester de diverses manières, comme le refus de croire à la grossesse, l’ignorance des symptômes ou le refus de consulter un médecin. Parmi les exemples les plus fréquents, les femmes qui en sont atteintes refusent de réaliser qu’elles sont enceintes malgré de multiples tests de grossesse positifs ou la confirmation de la grossesse par un médecin. Certaines peuvent ignorer les symptômes physiques de la grossesse, comme les nausées matinales ou le ventre qui grossit tandis que d’autres encore continuent d’adopter des comportements qui nuisent à leur enfant comme fumer ou boire de l’alcool.

De nombreux facteurs peuvent contribuer au déni de grossesse, comme des expériences traumatiques antérieures, des grossesses non planifiées ou des problèmes relationnels. Cet état peut être dangereux à la fois pour la mère et le fœtus en développement et peut nécessiter une aide médicale pour y remédier. 

Bien que les études statistiques soient rares à ce sujet, une étude suisse de 2014 révèle que le déni de grossesse a une prévalence de 2 pour 1 000 naissances dans notre pays et qu’en moyenne, les femmes sont âgées de 27 ans. La prise de conscience de leur grossesse s’est faite majoritairement vers 6 mois, c’est-à-dire vers la 25ème semaine d’aménorrhée.

L’avortement en Europe

Aujourd’hui, la plupart des pays européens autorisent l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Sur 27 Etats membres, 24 pays de l’Union européenne ont ainsi légalisé ou dépénalisé l’avortement. Parmi les 3 pays qui ne l’autorisent pas sans conditions, on peut citer la Pologne qui restreint encore fortement sa pratique, Malte qui l’interdit encore totalement à ce jour et la Finlande qui ne l’autorise officiellement que sous conditions même si en pratique, elle est aisée à obtenir jusqu’à la 12e semaine de grossesse. En ce qui concerne le délai maximal pour avorter, celui-ci varie de 10 semaines d’aménorrhée au Portugal à 24 semaines aux Pays-Bas, la majorité des pays ayant fixé cette limite à 3 mois (12 semaines).

Et en Suisse ?

Le 2 juin 2002 en votation, la population a accepté à plus de 72% de décriminaliser l’avortement jusqu’à 12 semaines de grossesse.  Après ces 12 semaines, l’avortement n’est autorisé que dans certains cas, c’est-à-dire s’il est nécessaire pour écarter le danger d’une atteinte grave à l’intégrité physique ou d’un état de détresse profonde de la femme enceinte. 

Les avortements doivent être pratiqués par un médecin qualifié dans un hôpital ou une clinique et la femme doit donner son consentement éclairé. 

D’après l’Office fédéral de la statistique, le taux d’interruption de grossesse en Suisse est bas en comparaison internationale et se situe à 6,7 interruptions pour 1 000 femmes résidant en Suisse en 2021. La plupart des interventions ont eu lieu dans les 8 premières semaines de grossesse et 95% d’entre elles ont été réalisées avant la 12e semaine. Toujours selon l’OFS, 80% des interruptions de grossesse ont été pratiquées par la prise de médicaments et 20% par une intervention chirurgicale en 2021. Il convient de souligner que la femme enceinte peut choisir la méthode qui lui convient en tenant compte de plusieurs critères, dont le stade d’avancement de la grossesse et d’éventuelles contre-indications.

L’avortement est couvert par l’assurance maladie suisse, déduction faite de la franchise et de la quote-part qui restent à votre charge.

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