L’autopalpation des seins est primordiale

Ivana avait 33 ans lorsqu’on lui diagnostique un cancer du sein qu’elle avait elle-même préalablement détecté. Quelques années plus tard, pensant être guérie malgré des signes précurseurs, le couperet tombe une nouvelle fois : un nouveau cancer avec métastases s’est développé.  

Par Adeline Beijns

Quand et comment votre cancer a-t-il été détecté ?

C’est en octobre 2007 que j’ai moi-même senti une boule sur la partie supérieure du sein gauche, au niveau des côtes. Inquiète, je suis allée voir mon gynécologue qui s’est montré assez arrogant et qui m’a assuré qu’en raison de mon âge relativement jeune, il était bien impossible que j’aie quoi que ce soit. Il est parvenu à me faire croire que la boule que je sentais était ma côte.

Les mois ont suivi et ma «côte» continuait de grossir. Je me suis donc résolue à aller voir un autre gynécologue qui m’a fait faire les différents examens de dépistage et le diagnostic est tombé: cancer du sein gauche dont la tumeur était très grosse mais bien localisée.

Qualifié d’«accident de parcours» par les médecins, car je n’étais pas une personne ayant des antécédents familiaux, cet épisode douloureux a conduit à l’ablation de mon sein gauche.

Avez-vous eu une rechute ?

Hélas oui même si mon deuxième cancer n’est pas lié au premier. Et cette fois-ci, c’est un véritable tsunami que je me suis prise en plein visage. En mai 2011, malgré une fatigue persistante et une perte de poids inexpliquée mais qui me réjouissait, j’allais bien et je n’étais plus aussi stricte dans le respect de mes contrôles médicaux.

Après une période de 18 mois sans rendez-vous médicaux, une simple visite chez ma gynécologue a révélé d’innombrables tumeurs, indétectables au toucher, dans le sein droit ainsi que des métastases dans le foie et les ovaires. J’étais atteinte d’un cancer au stade 4, extrêmement invasif et mon pronostic de survie était très mauvais.

Depuis ce nouveau diagnostic, j’ai subi plus d’une dizaine de protocoles de chimiothérapie. J’ai, à vrai dire, arrêté de les compter car je rechutais, en principe, tous les 6 mois jusqu’à il y a à peu près deux ans. Depuis lors, je suis presque tout le temps sous chimiothérapie et radiothérapie quand c’est possible.

Comment vit-on au quotidien avec un cancer aussi agressif ?

Avec ces traitements permanents, j’ai dû apprendre à vivre avec et à jongler avec les peurs, les rêves et les espoirs. J’ai accepté la maladie, ce qui me permet de mener, en dépit des circonstances, une vie plus ou moins normale avec ma fille de 18 ans et mon fils de bientôt 16 ans. Mes enfants sont ma joie et mon apaisement. C’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous faisons des projets de voyage qui restent conditionnés, malgré tout, par mon état de santé. Le cancer nous a unis même si une partie de mon entourage s’est éloignée de moi au fil des rechutes.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer auprès des jeunes femmes ?

J’aimerais leur dire qu’il n’y a pas d’âge pour développer un cancer et que des gestes simples peuvent sauver. Dès la fin de la puberté, il faudrait encourager l’autopalpation régulière des seins, un geste qui devrait presque devenir un automatisme sans tomber dans la psychose, et uniquement pour repérer toute anomalie qui, dans la plupart des cas, fort heureusement, est généralement bénigne. Il est crucial que les jeunes femmes qui ne savent pas comment s’y prendre, se renseignent et demandent comment faire.

Et puisque toutes les tumeurs ne sont pas palpables, il est important de voir régulièrement son gynécologue. Sans tomber dans l’hypocondrie, il faut être attentif à tout changement dans son corps tel qu’une fatigue persistante ou une perte de poids importante en dehors d’un régime.

Enfin, il ne faut pas oublier que les conjoints et compagnons ont aussi un rôle à jouer car ils peuvent remarquer des anomalies ou des changements au niveau des seins.

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