Lorsque les nuits étouffent

L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) touche plus de 150 000 personnes en Suisse. Elle est à l’origine de ronflements, de maux de tête, de troubles érectiles, de prise de poids ; également de conséquences plus lourdes comme les maladies cardiovasculaires ou les accidents de la route. Explications d’un syndrome. 

Par Pierre Andenmatten

Pendant le sommeil, les muscles et notamment ceux de la gorge, se relâchent. Chez certaines personnes cela provoque un rétrécissement des voies aériennes, réduisant la quantité d’air dans l’organisme. Parfois, la gorge se ferme complètement provoquant ainsi l’arrêt de la respiration. Après une apnée, le cerveau envoie un signal pour que la respiration reprenne. Souvent, cette reprise de la respiration s’accompagne d’un étouffement et de mouvements qui peuvent alors conduire au réveil. Pour les patients atteints d’un SAOS sévère, ce cycle peut se reproduire des centaines de fois durant le sommeil. Ce relâchement excessif des muscles concerne surtout les personnes âgées, dont les muscles sont moins toniques. Les personnes obèses sont également touchées car l’excès de graisse au niveau de leur cou diminue le calibre des voies respiratoires.

« Dans de nombreux cas, ce sont les conjoints souffrant des apnées du sommeil de leurs partenaires (ronflements, suffocations) qui prennent conscience du syndrome et les poussent à consulter. »

Ces apnées sont de 2 à 4 fois plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes, avant 60 ans. Après cet âge, la fréquence est la même chez les 2 sexes. A court terme, ces apnées qui perturbent nos nuits, se traduisent la plupart du temps par une fatigue au réveil, des maux de tête, une somnolence et de l’irritabilité pendant la journée. Elles peuvent aussi être responsables d’une gêne sonore car elles s’accompagnent très souvent de ronflements assez marqués. A long terme, si ces apnées ne sont pas traitées, elles peuvent avoir de nombreuses et de graves conséquences sur la santé. Elles peuvent provoquer et favoriser les maladies cardiovasculaires. Chaque pause respiratoire entraîne un manque d’oxygène au niveau du cerveau et chaque réveil brutal provoque une augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque. Ainsi, les risques d’hypertension, d’accidents vasculaires cérébraux ou de crises cardiaques augmentent. D’autre part, le manque de sommeil pèse beaucoup sur le moral et peut favoriser les dépressions. De récentes recherches ont même démontré un lien entre apnées du sommeil et troubles cognitifs chez les femmes âgées. Enfin, la fatigue provoquée par les apnées du sommeil augmente le risque d’accident, en particulier les accidents du travail et de la circulation. Les personnes atteintes de SAOS ont jusqu’à 7 fois plus de risque d’être victimes d’un accident de la route.

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