Désensibilisation, le chemin vers un printemps serein

Chaque année, lorsque les arbres bourgeonnent et que les fleurs éclosent, des millions de personnes accueillent le printemps avec un mélange de joie et d’appréhension. Pour les enfants allergiques au pollen, comme le fils de Mahéva, cette saison rime souvent avec nez qui coule, yeux qui piquent et journées gâchées. Mais grâce à la désensibilisation, aussi appelée immunothérapie, une lueur d’espoir s’est allumée dans leur quotidien. Dans cet entretien, Mahéva, maman d’édouard, 8 ans, autrefois contraint par son allergie, nous raconte comment elle a bouleversé leur vie, les solutions qu’ils ont explorées et, surtout, comment ce traitement a redonné à son fils le goût des jours ensoleillés. | Adeline Beijns

Comment avez-vous réalisé que votre fils souffrait d’une allergie au pollen ?

Ça a commencé par de petits signes qu’on ne comprenait pas vraiment au début. Vers ses 5 ans, dès que le printemps pointait le bout de son nez, il se mettait à éternuer sans arrêt, ses yeux devenaient rouges et larmoyants, et il se grattait le nez et les yeux constamment. 

On pensait d’abord à un rhume qui traînait, mais comme cela revenait chaque année à la même période – c’est-à-dire aux mois de mai et juin – on a consulté un médecin. Après quelques tests, on a eu la confirmation : c’était bien le pollen de graminées qui le mettait dans cet état. Au fil des années, les symptômes se sont intensifiés, avec des crises d’asthme à répétition. C’était devenu très inquiétant.

En quoi cette allergie complique-t-elle son quotidien ?

C’est un vrai casse-tête au quotidien, surtout au printemps. Il se fatigue vite parce qu’il dort mal à cause de son nez bouché, et il a parfois du mal à se concentrer à l’école. Sans parler des sorties : aller jouer dehors ou faire une balade en forêt chez sa grand-mère, ça devient vite un défi. 

Il adore le foot, mais pendant la saison des pollens, il devait faire souvent des pauses à cause des quintes de toux. Ça lui pèse, et à nous aussi de le voir comme ça. Du point de vue logistique, cela demandait d’avoir toujours les médicaments adéquats avec soi où que l’on aille et aussi qu’on lui lave les cheveux tous les jours.

Y a-t-il des activités qu’il ne peut plus faire à cause de ses allergies ?

En réalité, Édouard n’a jamais vraiment renoncé à quoi que ce soit, c’est un battant. Mais ça ne veut pas dire que c’est simple. Par exemple, quand on va chez sa grand-mère en France, il y a une forêt juste à côté de la maison, et il adore l’idée d’aller explorer ou jouer dehors. Sauf que là-bas, avec tout le pollen, il fait souvent des crises d’asthme. Sans médicaments, c’est tout bonnement impossible pour lui de profiter. Alors, il y va quand même, mais ça implique toujours d’avoir son traitement sous la main – les antihistaminiques ou son inhalateur. Il ne se prive pas, mais on doit jongler avec ça, et je vois bien que cela l’agace parfois de devoir toujours dépendre de quelque chose pour être libre.

Quelles approches avez-vous explorées pour apaiser ses symptômes ?

Au début, on a tout tenté pour soulager Édouard : des gouttes oculaires pour nettoyer ses yeux, des antihistaminiques en gouttes aussi, un spray nasal, un bronchodilatateur, des corticoïdes inhalés, et même des antihistaminiques par voie orale. Ça limitait un peu les dégâts, mais avec l’intensité de ses symptômes, surtout ses crises d’asthme, ce n’était clairement pas assez. Alors, sur les précieux conseils de notre allergologue, qui nous a bien expliqué les bénéfices à long terme pour son avenir, on s’est lancés dans la désensibilisation quand édouard avait 7 ans.

De quelle façon ce traitement a-t-il transformé son quotidien ?

Cela a tout changé, petit à petit. La première année, on a vu une différence, mais c’est vraiment au fil du temps que les effets se sont fait sentir. Aujourd’hui, alors que nous commençons sa deuxième année de traitement, il respire mieux, il dort mieux, il est plus concentré à l’école et il peut enfin profiter des beaux jours sans craindre une crise à chaque sortie. Sa qualité de vie s’est grandement améliorée.

Un dernier mot pour les parents qui seraient confrontés à des allergies similaires chez leurs enfants ? 

N’hésitez pas à consulter un allergologue. La désensibilisation peut changer la vie de votre enfant. C’est un investissement à long terme, mais les bénéfices sont inestimables. 


Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de ALK-Abelló AG. L’indépendance de l’opinion de l’experte a été entièrement respectée

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00
Ou abonnez-vous directement pour 8 éditions !
CHF78.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Prisonnière du bien-être : témoignage d’une addiction invisible

Lorsque la quête du bien-être vire à l’obsession, l’équilibre se brise. Aujourd’hui, de nouvelles formes d’addictions émergent, souvent masquées derrière des comportements perçus comme vertueux : le sport et l’alimentation saine. La bigorexie, addiction à l’activité physique, et l’orthorexie, obsession de manger sainement, peuvent devenir une prison invisible. Jeanne Spachat, auteure du livre « La nouvelle vie d’un caméléon », a connu ces dérives. Elle témoigne aujourd’hui de ce combat intérieur vers un équilibre retrouvé.

Loading

Lire la suite »

Rhinosinusite chronique : ne laissez pas les polypes nasaux prendre le dessus

La rhinosinusite chronique sévère avec polypes nasaux est une affection qui impacte considérablement la qualité de vie des patients. Elle se caractérise par une inflammation persistante des muqueuses nasales et sinusiennes, accompagnée de formations polypeuses qui peuvent gêner la respiration, diminuer l’odorat et entraîner des infections récurrentes. Pour mieux comprendre cette maladie ainsi que les approches thérapeutiques actuelles, nous avons interrogé le Professeur Matteo Trimarchi, expert en oto-rhino-laryngologie à l’Université de la Suisse Italienne et chef du service d’ORL à l’Ente Ospedaliero Cantonale de Lugano.

Loading

Lire la suite »

Chirurgie de l’épaule : au-delà du geste technique

L’épaule, articulation complexe essentielle à la mobilité quotidienne, peut être affectée par divers troubles tels que l’arthrose, les lésions tendineuses ou les traumatismes. La chirurgie de l’épaule s’est considérablement perfectionnée ces dernières années, mais reste un acte délicat, notamment chez les patients âgés ou très actifs. Pour explorer les avancées, les défis actuels et les bonnes pratiques en chirurgie orthopédique de l’épaule, nous avons rencontré la Dre. Cristina Bassi, spécialiste FMH en chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil locomoteur à la Clinique de Genolier.

Loading

Lire la suite »

Fibrose pulmonaire idiopathique : d’une toux persistante à une greffe des poumons

La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une maladie pulmonaire grave dont les causes restent encore largement inconnues. Elle provoque une cicatrisation progressive et irréversible du tissu pulmonaire, réduisant ainsi l’oxygénation du sang. Malheureusement, son diagnostic intervient souvent tardivement, car les symptômes précoces peuvent facilement être confondus avec une simple toux ou un rhume persistant. À travers le parcours d’Urbain Ndecky, un homme de 57 ans au courage remarquable, découvrez comment une simple toux s’est transformée en un combat quotidien pour la vie.

Loading

Lire la suite »

Retrouver son souffle grâce à la réhabilitation pulmonaire

Souffle court, essoufflement au moindre effort, isolement social : voilà les difficultés auxquelles doivent faire face de nombreuses personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. La réhabilitation pulmonaire offre une réponse adaptée et multidisciplinaire permettant non seulement d’améliorer le souffle mais aussi de diminuer le handicap et favoriser la resocialisation des patients. Pour mieux comprendre les spécificités de cette thérapie, nous avons rencontré le Professeur Jean-Paul Janssens, pneumologue et responsable du programme de réhabilitation pulmonaire ambulatoire à l’Hôpital de La Tour et Nicolas Beau, physiothérapeute et co-responsable du même programme.

Loading

Lire la suite »

Le secret des centenaires

Chers lecteurs et lectrices, je me considère comme une véritable ambassadrice d’une belle cause : celle de la recherche sur la longévité. Pourquoi ? Parce qu’elle nous offre des clés pour vivre en meilleure santé et plus longtemps. Mais parlons chiffres : quel est l’objectif des chercheurs ? Viser 120 ans, et ce, en pleine forme ! Certains vont même jusqu’à envisager 130 voire 150 ans. Des projections ambitieuses, peut-être trop. Pour ma génération et probablement les suivantes, ces chiffres relèvent encore de la science-fiction. Mais vivre 90 ans en bonne santé ou même atteindre les 100 ans semble de plus en plus à notre portée.

Loading

Lire la suite »