Attaque nucléaire, quelles conséquences ?

Jamais auparavant le monde n’a vu des capacités nucléaires aussi étendues. Face à l’actualité géopolitique en Ukraine, il est légitime de se demander quelles seraient les conséquences d’une irradiation sur notre santé.

Par Adeline Beijns

Explosions et cancers

Cette menace nucléaire potentielle, qui ne fera que des perdants, pose des défis majeurs pour la santé mondiale. En effet, outre les victimes dans le voisinage immédiat de l’explosion nucléaire en raison du souffle, de la chaleur et des retombées, les chercheurs prévoient des pics de cancers et de défauts génétiques, une famine de masse due à la destruction de l’agriculture et la propagation mondiale d’épidémies en raison de divers changements environnementaux résultant de l’explosion nucléaire.

Plus d’UV

Une étude de 2008 suggère qu’une attaque nucléaire « modeste » provenant d’un conflit nucléaire régional pourrait élever les températures stratosphériques de 30 degrés, réduisant ainsi de 20% de la couche d’ozone mondiale, avec des pertes pouvant parfois atteindre 70%. Cela augmenterait considérablement la durée et l’intensité du rayonnement UV atteignant la surface de la Terre, augmentant ainsi les taux de cancer cutanés.

L’iode, un remède ?

En Suisse, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) prévoit que les comprimés d’iode soient disponibles pour l’ensemble de la population afin de nous protéger en cas d’accident dans une centrale nucléaire suisse, dans un pays voisin ou lorsqu’un nuage contenant de l’iode radioactif (iode 131) traverserait le pays. Les comprimés d’iode sont en effet distribués tous les dix ans aux ménages et aux entreprises situés dans un rayon de 50 km autour d’une centrale nucléaire suisse. Dans les zones situées en dehors de ce périmètre, les cantons assurent le stockage des comprimés afin de pouvoir en fournir à la population en cas d’accident nucléaire.

Lors d’une attaque nucléaire au cours de laquelle de l’iode radioactif est libéré, pour éviter que ce dernier ne s’accumule dans la thyroïde, de l’iode non radioactif (iode stable) sous forme de comprimé fortement dosé est recommandé. Ne protégeant pas contre tous les éléments radioactifs, cet iode ne serait nécessaire que si un dépassement de la valeur seuil de dose d’irradiation à la thyroïde due à l’iode radioactif est possible. De plus, la thyroïde ayant un développement très lent chez l’adulte, le risque de fixation de l’iode radioactif sur la thyroïde n’est véritablement significatif que chez les enfants. Selon l’OFSP, la présence d’autres éléments radioactifs nécessite des mesures de protection supplémentaires, comme par exemple un séjour protégé (dans la maison, la cave ou dans un abri), pour se protéger du rayonnement direct du nuage radioactif. L’OFSP rappelle que ces comprimés ne sont pas destinés à être utilisés à titre préventif car ils ne seraient efficaces que s’ils sont pris dans un créneau horaire approprié c’est-à-dire entre 1 à 2 heures avant l’émission radioactive et jusqu’à quelques d’heures après. Ainsi, lorsqu’ils sont pris trop tôt, il se pourrait que le blocage de la thyroïde ne soit plus ou seulement partiellement efficace au moment du passage du nuage radioactif.

Le saviez-vous ?

L’unité de mesure de la radioactivité, le Becquerel (Bq), correspond à l’émission par seconde d’une particule physique (proton, neutron, électron) ou d’un rayonnement, quelle que soit sa nature. Un homme de 75 kg émettrait ainsi 6000 Becquerels par jour sans que cela ne constitue un danger.

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Cancer du sein : la chimio n’est plus automatique

Souvent reconnue comme étant le premier signe visible d’un cancer du sein, la chimiothérapie reste un traitement redouté auprès des patientes. Fort heureusement, dans le cas de certains cancers hormono-dépendants, elle n’est plus automatique lorsque son bénéfice par rapport à un risque de récidive n’est pas prouvé. Une analyse spécifique de la tumeur permet en effet de mieux déterminer l’agressivité et le risque de récidive du cancer.

Loading

Lire la suite »

Alopécie : voir la beauté au-delà des cheveux

L’alopécie est un mot qui n’est peut-être pas familier à certains, mais qui a pourtant de grandes répercussions sur les personnes qui en sont atteintes. Cette affection, caractérisée par la perte de cheveux, touche des millions d’hommes et de femmes dans le monde.

Loading

Lire la suite »

À bout de souffle… déceler la BPCO

En Suisse, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la quatrième cause de mortalité. Dans cet article, nous parlons de l’importance du diagnostic précoce et des possibilités de gagner en bien-être même à un âge avancé, et nous expliquons en quoi la sexualité elle est aussi concernée. Interview avec Dr. Claudia Steurer-Stey, experte en BPCO et spécialiste en médecine interne et maladies pulmonaires, cheffe du département « Chronic Care » à l’Université de Zurich, cabinet mediX Zurich.

Loading

Lire la suite »

La toux, une protection naturelle

Tousser est une chose familière pour la plupart d’entre nous, mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nous toussions ? Il ne s’agit pas seulement d’une gêne ou du symptôme d’une maladie, mais d’un réflexe vital de protection. Lorsque des irritants tels que la fumée, la poussière ou le mucus pénètrent dans nos voies respiratoires, notre corps réagit instinctivement en toussant pour les évacuer.

Loading

Lire la suite »