Le diabète ne dictera pas ma vie !

A 33 ans, Michela Frei attend son premier enfant. Enceinte de 4 mois, elle a une vie professionnelle et sociale bien remplie. Très jeune, cette battante a décidé que la maladie ne la dominerait pas. Entretien auprès d’une femme qui sait très bien ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas ! Rencontre.

Par Adeline Beijns

Michela, pourriez-vous vous présentez brièvement ?

J’habite dans le canton d’Argovie, dans la jolie ville de Lenzburg. Jeune mariée depuis l’été dernier, je suis enceinte de 4 mois et je travaille dans une société de technologie financière à Zürich. J’y occupe un poste à responsabilités dans le domaine du développement des affaires.

Depuis combien de temps vivez-vous avec le diabète ?

Depuis 22 ans, tout a commencé à l’âge de 11 ans. Malade, j’avais dû aller chez le médecin qui a tout de suite suspecté un diabète de type 1. Il a recommandé à mes parents de m’accompagner à l’hôpital pour faire d’autres examens et son diagnostic initial a été confirmé.

Aviez-vous des symptômes du diabète ?

Avec le recul, mes parents et moi, nous nous sommes rendus compte que oui, mais au moment même, ils sont passés plus ou moins inaperçus. Il s’agissait par exemple de la soif excessive, de la fatigue et de la perte de poids.

Comment le diabète a-t-il affecté votre vie ?

Au début, la maladie a bouleversé ma vie et celle de ma maman car il a fallu changer la manière dont on mangeait. Du jour au lendemain, il a fallu peser les aliments et calculer le nombre de glucides dans les repas. Les cinq injections d’insuline par jour, ont, elles aussi, eu un impact considérable.

Heureusement, je n’ai jamais eu de grandes fluctuations dans mon diabète et tant les hyper- que les hypo-glycémies n’ont jamais été difficiles à gérer.

Quelle a été la partie la plus difficile de votre vie avec le diabète ?

Ce qui m’a le plus affectée c’est le manque d’insouciance et de liberté que la maladie a imposé dans ma vie. Enfant, je ne pouvais plus manger ce dont j’avais envie comme des glaces ou des chips, et je devais me contenter d’aliments « sains ». Quand on est enfant, on n’a pas envie de manger des poivrons ou des carottes ! Un autre exemple est la planification et l’organisation que requière tout voyage. Pour partir, ne fut-ce qu’un week-end, je dois faire attention à avoir assez d’insuline avec moi. Quant aux voyages à l’étranger, il faut aussi se demander s’il sera possible de trouver de l’insuline sur place.

Qu’avez-vous fait pour avoir une vie (presque) normale ?

Il y a quelques années, j’ai pris conscience que lorsque l’on était atteint d’une maladie chronique, il était facile de se laisser dominer par la maladie mais qu’on avait aussi le choix de se laisser faire ou non. J’ai décidé de mener ma vie le plus normalement possible. La maladie ne m’a donc pas empêchée de voyager et de vivre à l’étranger. J’ai ainsi vécu en Ecosse où j’ai suivi des études dans le domaine de l’hôtellerie et du tourisme.

Comment gérez-vous votre vie quotidienne aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je la vis beaucoup plus sereinement que lorsque j’étais enfant ou adolescente grâce à ce changement d’état d’esprit. Depuis un an, j’ai une pompe à insuline qui est facile d’utilisation et qui permet de doser l’insuline plus précisément. C’est une grande aide pour vivre ma grossesse de manière sereine.

En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin !

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