
La survenue d’une allergie peut bouleverser la vie de celles et ceux qui en souffrent. Qu’il s’agisse de réactions légères ou de véritables urgences, chaque témoignage apporte un éclairage précieux sur la diversité de ces sensibilités. Découvrons les parcours de six personnes confrontées à ces défis. | Adeline Beijns
Allergie aux chats (Tahar, 31 ans)
Pour Tahar, médecin urgentiste, les chats sont à la fois sources de réconfort pour ses patients et objet de tourment pour lui. Dès qu’il s’approche de certains félins, il éternue à répétition, son nez coule et ses yeux deviennent rouges. Pourtant, il ne réagit pas à toutes les races, ce qui l’intrigue. Il explique qu’il a d’abord cru souffrir d’une simple rhinite passagère, mais les tests allergiques ont confirmé sa sensibilité. Pour lui, cette allergie demeure un mystère qu’il tente d’apprivoiser jour après jour.
Allergie au pollen (Steven, 30 ans)
Steven, informaticien, a longtemps confondu ses crises d’éternuements printanières avec un rhume. Ses yeux irrités et son nez bouché l’ont finalement poussé à consulter. Les tests ont révélé qu’il était allergique à plusieurs types de pollen, un diagnostic qui a changé ses habitudes. Désormais, il ferme ses fenêtres plus souvent et surveille les prévisions polliniques. Pour soulager ses symptômes, Steven suit un traitement antihistaminique et n’hésite pas à porter un masque quand il tond la pelouse ou se promène à la campagne. Même si l’arrivée du printemps est plus compliquée pour lui, il a appris à s’adapter et refuse de se priver de sorties en plein air, préférant s’organiser pour vivre ces moments sereinement.
Allergie aux poivrons (Eve, 25 ans)
Eve, infirmière, se souvient encore du jour où, à six ans, elle aidait sa grand-mère à couper des poivrons crus. Son visage a gonflé et des plaques rouges sont apparues. Depuis, même l’odeur du poivron suffit à lui provoquer des démangeaisons au nez et à la gorge, accompagnées de larmoiements. Elle doit donc éviter d’en consommer, même cuits, et doit s’éloigner de toute préparation culinaire impliquant ce légume. Sur son lieu de travail, Eve informe régulièrement ses collègues de son allergie pour prévenir tout incident. À force de vigilance, elle a intégré des réflexes quotidiens qui lui permettent de gérer la situation au mieux, même si elle redoute encore de revivre une réaction aussi marquante que dans son enfance.
Allergie aux abeilles (Jean, 47 ans)
Jean, charpentier, n’a jamais oublié le jour de son enfance où une piqûre d’abeille lui a causé un œdème de Quincke. Son visage s’était alors dangereusement enflé, nécessitant une intervention médicale urgente. Depuis, il garde toujours avec lui un stylo auto-injecteur d’adrénaline, prêt à l’utiliser au moindre signal d’une nouvelle piqûre. Dans son métier, il est souvent en extérieur, mais il refuse de se laisser paralyser par la peur. Il prend des précautions en portant des vêtements couvrants et en évitant de s’approcher des ruchers. Pour Jean, vivre avec cette allergie signifie être conscient du danger, sans pour autant renoncer à son amour du grand air et de la nature.
Allergie au latex (Sophie, 58 ans)
Sophie, agent de sécurité, a longtemps souffert de maux de ventre inexpliqués. À trente ans, lors d’un bilan approfondi, elle découvre qu’elle est allergique au latex, ainsi qu’à certains fruits comme les kiwis et les bananes. Ce diagnostic l’aide à comprendre ses réactions lorsque, par exemple, elle utilisait des gants en latex ou manipulait des ballons. Désormais, Sophie vérifie toujours la composition des produits qu’elle emploie et informe son entourage de sa sensibilité. Cette précaution est devenue un automatisme, tant sur le plan professionnel que personnel. Malgré la nécessité de rester constamment sur ses gardes, elle se réjouit d’avoir enfin pu mettre un mot sur ses douleurs passées.
Allergie à un antibiotique (Eric, 63 ans)
Eric, retraité, a vu sa vie basculer lorsqu’il a pris un antibiotique pour soigner une infection. Il a développé des démangeaisons et un gonflement du visage, révélant une allergie sévère. Depuis, il doit systématiquement signaler cette allergie et ses conséquences à chaque consultation médicale ou lors de tout passage à l’hôpital, et veiller à ce qu’elle soit bien mentionnée dans son dossier. Malgré une certaine anxiété face à la possibilité d’un oubli, Eric a appris à vivre avec cette vigilance permanente. Pour lui, rester informé et responsable sont essentiels pour éviter de nouvelles frayeurs et préserver sa santé au quotidien.



