Leucémie myéloïde chronique : diagnostic, traitement et bien-être des patients

La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une forme rare de cancer du sang (hémopathie maligne) qui touche principalement les adultes. L’incidence est de 1 à 2 personnes pour 100’000 habitants. Les avancées médicales ont permis de transformer l’évolution de cette maladie autrefois mortelle. Pour mieux comprendre ce qu’est la LMC, nous nous sommes entretenu avec le Dr. Kaveh Samii, hématologue aux HUG. Il partage avec nous ses connaissances, ses conseils et son message d’espoir pour ceux qui vivent avec la LMC.

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce que la leucémie myéloïde chronique (LMC) et quelles en sont les principales caractéristiques ?

La LMC est un type de cancer du sang qui affecte la cellule souche hématopoïétique de la moelle osseuse. Ces cellules qui normalement sont responsables de la production des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes, commencent à produire de façon anormale et excessive des globules blancs en raison d’une mutation génétique spécifique appelée « le chromosome de Philadelphie ». Cette mutation entraîne une prolifération incontrôlée des globules blancs, ce qui peut mener à divers symptômes comme la fatigue mais aussi une augmentation de la taille de la rate.

Comment diagnostique-t-on la LMC et quels examens sont nécessaires pour confirmer ce diagnostic ?

Le diagnostic de la LMC commence par une prise de sang révélant un nombre anormalement élevé de globules blancs et la présence de cellules qui habituellement se trouvent uniquement dans la moelle osseuse. Il est confirmé par une analyse moléculaire sur une même prise de sang, mais le bilan nécessite une ponction de la moelle osseuse pour analyser les chromosomes de ces cellules qui contiennent le chromosome de Philadelphie.

Récupéré sur : giphy.com

Quel est l’objectif principal du traitement de la LMC et comment celui-ci est-il ajusté au fil du temps ?

L’objectif principal du traitement de la LMC est de corriger la formule sanguine, réduire la taille augmentée de la rate et de faire disparaitre l’anomalie chromosomique ; tout cela, afin de mettre la maladie en rémission et d’éviter sa progression vers des phases plus agressives. Grâce aux traitements modernes, que sont les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) et qui ont radicalement changé la prise en charge de la maladie, la greffe de cellules souches hématopoïétiques ne fait plus partie des traitements proposés en première intention.

Le traitement sera ajusté en fonction de la réponse au traitement. Contrairement aux leucémies aiguës, la LMC se traite par voie orale et en ambulatoire. Il est important de mentionner qu’il existe aujourd’hui plusieurs type d’ITK qui peuvent être proposés en fonction de la maladie, une éventuelle résistance au traitement mais aussi de leur profil de tolérance.

Comment les patients tolèrent-ils généralement les traitements de la LMC, et quels sont les principaux défis rencontrés ?

La tolérance au traitement est en général bonne mais varie d’un patient à l’autre. Certains patients peuvent présenter des effets secondaires comme des nausées, des épanchements pleuraux, des œdèmes des membres inférieurs, ou une prise de poids.

En quoi la tolérance au traitement est-elle cruciale pour l’adhérence thérapeutique et l’atteinte des objectifs de traitement ?

La tolérance au traitement est essentielle pour assurer un bon suivi et cela, de manière régulière et sans interruption. Une bonne adhérence est directement liée à l’efficacité du traitement. C’est pourquoi un suivi régulier est réalisé pour ajuster les doses ou changer de traitement si nécessaire (en cas d’effets secondaires désagréables impactant sévèrement la qualité de vie), tout en offrant un soutien pour les effets secondaires gérables.

Récupéré sur : giphy.com

Quel est l’impact des effets secondaires des traitements sur la qualité de vie des patients atteints de LMC, et comment les gérez-vous ?

Ils peuvent influencer significativement la qualité de vie des patients, tant physiquement que mentalement. Il est recommandé aux patients de signaler sans délai à leur médecin traitant tout symptôme ressenti, qu’il soit d’ordre général, cardiaque, pulmonaire ou autre.

Comment accompagnez-vous les patients dans le choix du traitement le plus adapté ?

Le choix du traitement dépend de nombreux facteurs, tels que le stade de la LMC, les comorbidités et la tolérance du patient aux médicaments. Il faut discuter avec chaque patient des options disponibles, des avantages et des inconvénients de chaque traitement.

Quel message d’espoir souhaitez-vous transmettre aux patients vivant avec la LMC ?

Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, la LMC est devenue une maladie avec laquelle on peut vivre longtemps et en bonne santé. L’efficacité des traitements permet à la plupart des patients de mener une vie normale et je conseille de suivre les recommandations thérapeutiques et de rester en communication constante avec l’équipe médicale. 

Témoignage d’un patient ici

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Novartis Pharma Suisse AG – NO60739/09.2024.
L’indépendance de l’opinion du médecin a été entièrement respectée

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00
Ou abonnez-vous directement pour 8 éditions !
CHF78.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Bronzer tout en se protégeant

À l’approche de la saison estivale, nous sommes nombreux à nous interroger sur les moyens de protéger notre peau des rayons nocifs du soleil. Avec la menace croissante du réchauffement de la planète et l’augmentation effective des températures, il est plus important que jamais de bien choisir sa protection solaire.

Loading

Lire la suite »

Et si les vampires existaient ?

Lorsque nous pensons aux vampires, nous imaginons souvent des créatures de la nuit, des êtres immortels qui s’attaquent aux humains en les vidant de leur sang. Et si je vous disais que les vampires existent bel et bien, mais sous une forme beaucoup plus petite et peut-être moins intimidante ? Oui, ces suceurs de sang sont parmi nous et se présentent sous différentes formes et tailles. Ces créatures sont des insectes qui se nourrissent du sang des humains et des animaux, et si elles n’ont pas l’attrait d’un vampire de cinéma, elles peuvent certainement être nuisibles.

Loading

Lire la suite »