Lutte contre le glaucome: Comprendre et mieux agir

Glaucome
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À l’approche de la Semaine Internationale du Glaucome, du 10 au 16 mars 2024, nous avons rencontré le Dr. André Mermoud, ophtalmologue réputé, pour nous éclairer sur les mystères de cette maladie. Dans cet entretien, découvrez les enjeux et les symptômes de cette affection oculaire souvent méconnue et potentiellement grave. Une lecture essentielle pour protéger votre vision. Entretien réalisé auprès du Dr. André Mermoud, Spécialiste FMH en Ophtalmochirurgie au centre Swiss Visio Montchoisi.

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce que le glaucome cher Docteur ?

Le glaucome est une affection de l’œil caractérisée principalement par la détérioration du nerf optique, essentiel pour une bonne vision. Cette détérioration est souvent associée à une augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil. Il existe principalement deux types de glaucome : le glaucome à angle ou- vert et le glaucome à angle fermé.

Le glaucome à angle ouvert, le plus répandu, se développe lentement et de manière souvent imperceptible sur plusieurs années. Quant au glaucome à angle fermé, il est moins fréquent et peut apparaître soudainement, nécessitant une intervention médicale urgente. Chacun de ces types a des caractéristiques spécifiques en termes de progression et de traitement.

Combien de personnes touche-t-il ?

Le glaucome est une maladie relativement répandue, touchant environ 2% de la population. C’est une affection dont l’incidence augmente significativement avec l’âge. Par exemple, les personnes de plus de 60 ans sont plus susceptibles d’être atteintes de glaucome que les jeunes adultes. D’ailleurs, en tenant compte de cette réalité, la Société suisse d’ophtalmologie recommande un dépistage du glaucome tous les trois ans à partir de 40 ans. Ce dépistage régulier est essentiel car il permet de détecter la maladie à un stade précoce, où les traitements peuvent être plus efficaces pour préserver la vue.

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Quel est le profil des personnes touchées ?

Le glaucome touche principalement deux catégories de personnes. D’une part, il y a les personnes
de plus de 40 ans car le risque augmente avec l’âge. D’autre part, il existe une forme de glaucome
congénital qui affecte les enfants, voire les nourrissons. Ce type de glaucome est présent dès la naissance et résulte d’anomalies dans le développement de l’œil. Heureusement, le glaucome congénital reste assez rare. Néanmoins, il est crucial de diagnostiquer et traiter précocement toutes les formes de glaucome pour préserver la vue, quelle que soit la tranche d’âge.

A quoi est-il dû ?

Le glaucome est principalement dû à une augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil, ce qui peut endommager le nerf optique. Cette augmentation de pression est souvent liée à une accumulation ou à un écoulement insuffisant du liquide oculaire, connu sous le nom d’humeur aqueuse. Dans le glaucome congénital, cette situation est causée par un développement anormal des canaux de drainage de l’œil. D’autres facteurs, comme l’hérédité, peuvent jouer un rôle important dans le dévelop- pement du glaucome. Des conditions médicales telles que l’hypertension et certaines maladies oculaires comme une forte myopie peuvent également augmenter le risque.

Quels en sont les signes ?

Les signes du glaucome peuvent varier selon le type de glaucome. Dans sa forme la plus commune, le glaucome à angle ouvert, les symptômes apparaissent de manière très progressive et sont souvent imperceptibles au début. Les patients peuvent perdre lentement leur vision périphérique, souvent sans s’en rendre compte. Parfois, quand ils remarquent un changement, une partie significative de la vision peut déjà être perdue.

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Pour le glaucome à angle fermé, qui est moins commun mais plus grave, les symptômes peuvent être plus aigus et dramatiques tels que des douleurs oculaires sévères ou encore des maux de tête. Ces derniers requièrent une attention médicale immédiate. Cependant, en raison de la nature souvent silencieuse du glaucome à angle ouvert, je ne saurais trop insister sur l’importance des examens réguliers de la vue pour détecter la maladie avant qu’elle ne cause des dommages importants.

En quoi consiste l’examen de dépistage ?

Il se concentre principalement sur trois aspects : la mesure de la pression intraoculaire, l’examen du nerf optique, et des tests de champ visuel. Ces examens, qui sont indolores et non invasifs, permettent de détecter d’éventuels signes de glaucome. Dans certains cas, des examens d’imagerie peuvent être utilisés pour une évaluation plus détaillée. La régularité de ces examens est cruciale, surtout après 40 ans, pour une détection précoce.

Peut-on en devenir aveugle ?

Oui, le glaucome peut conduire à la cécité si on ne le traite pas. C’est l’une des principales causes de cécité irréversible dans le monde. Cependant, il est important de souligner que si le glaucome est diagnostiqué et traité à temps, la plupart des personnes peuvent conserver leur vision. L’objectif du traitement est de contrôler la pression intraoculaire pour prévenir ou limiter les dommages au nerf optique. Avec une surveillance et un traitement appropriés, la majorité des personnes atteintes de glaucome peuvent maintenir une vision fonctionnelle tout au long de leur vie.

Le mot de la fin ?

Ce serait un appel à l’action : n’attendez pas pour vous faire dépister. Le glaucome est une maladie grave et insidieuse. Et cela est d’autant plus vrai lorsque quelqu’un de votre famille a été touché : le facteur de risque est alors multiplié par deux.

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