Diagnostiquée d’un cancer du poumon de stade 4, Delphine a transformé le chapitre le plus sombre de sa vie en une véritable force. Aujourd’hui, son association à but non lucratif «Healing Joy» apporte de l’espoir et de la joie à ceux qui luttent contre des maladies graves.
Par Adeline Beijns
Une sombre rentrée des classes
En ce matin ordinaire de fin août 2019, Delphine se réjouit de commencer la nouvelle année scolaire avec ses enfants, dont le plus jeune n’a que 4 ans. Fatiguée, elle se sent essoufflée, mais dans le tourbillon de la vie moderne, et compte tenu de sa fougue, elle a à peine eu le temps d’y penser. Elle avait récemment profité du succès d’une comédie musicale dans laquelle elle s’était engagée avec passion malgré une immense fatigue due vraisemblablement à un rythme de vie très soutenu.
Cependant, au fil des semaines, une toux tenace commence à peser sur elle. Supposant qu’il est question d’une bronchopneumonie, elle consulte un médecin qui évoque une crise d’asthme avant que le diagnostic soit finalement posé: cancer du poumon de stade 4 avec des métastases dans le cerveau et les os. La nouvelle ressemble à un cauchemar dont on ne peut se sortir, et Delphine oscille entre l’incrédulité, le déni, la colère et un profond chagrin.
Trouver la lumière dans les heures les plus sombres
Il est facile de se perdre dans le labyrinthe du désespoir, surtout lorsque le monde semble s’écrouler autour de soi. Delphine a ressenti cette attraction, l’attrait de la désolation. Mais au cours de son cours de chant, au milieu des rythmes et des mélodies, elle a ressenti les pulsations de la vie. Ce fut un rappel puissant : tant qu’elle respire, des possibilités infinies s’offrent à elle. Cette révélation l’a amenée à prendre une décision cruciale : prendre son destin en main et trouver un but au-delà de sa maladie.
Healing Joy : La joie de guérir
De ce bouleversement personnel, Delphine a créé l’association à but non lucratif Healing Joy (www.healingjoy.ch). Cette association, aujourd’hui reconnue d’utilité publique, offre aux personnes atteintes de maladies graves une plateforme pour s’adonner à des activités artistiques, sportives et thérapeutiques. C’est un lieu où elles peuvent retrouver la joie de vivre. La conviction de Delphine vient du fait que les patients peuvent avoir un impact significatif sur leur parcours de guérison. En restant engagés, entourés d’une communauté de soutien et animés par un objectif, la guérison devient plus qu’un rêve lointain, elle devient une réalité réalisable.
Un parcours qui se poursuit
Aujourd’hui, Delphine est «guérie » mais est toujours en traitement. Chaque jour lui rappelle sa survie miraculeuse. Son parcours, marqué par la douleur et l’incertitude, témoigne également de l’esprit indomptable de la résilience humaine. En choisissant l’espoir plutôt que le désespoir et l’action plu- tôt que la passivité, Delphine a non seulement ouvert la voie à sa propre guérison, mais aussi à d’innombrables autres personnes qui luttent.
Avis d’expert
Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est le cancer du poumon ?
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’existe pas un mais des milliers de cancers du poumon différents. Bien que chaque cancer soit unique et nécessite un traitement particulier, un de ses principaux responsables, dans 90% des cas, est le tabagisme. La moyenne d’âge des patients est d’environ 65 ans mais il peut aussi toucher des patients plus jeunes, de 45 à 50 ans, qui n’ont jamais touché une cigarette de leur vie. Dans ces rares cas, les facteurs de risque ne sont pas encore bien compris même si on suspecte que la pollution à laquelle la personne a été exposée joue un rôle important.
En présence de quels signes ou symptômes est-il important de consulter ?
Avoir une toux, sans fièvre, qui persiste plus de 4 semaines, est un signe suffisamment alarmant pour aller voir un médecin. Il est donc conseillé de prendre rendez-vous chez son médecin traitant qui devrait prescrire au minimum un radiographie du thorax.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Pour poser un diagnostic clair, le patient doit généralement faire une série de tests dont les premiers sont la radiographie du thorax et un scanner thoracique pour bien visualiser les poumons. En fonction des lésions observées, le patient est dirigé vers les spécialistes concernés.
Un diagnostic précoce peut-il ralentir la maladie ?
Oui absolument. Un programme de dépistage du cancer du poumon est ainsi en train d’être mis en place dans lequel on prévoit un scanner annuel à faible de dose des personnes fumeuses de 50 ans et plus afin de détecter les nodules malins ou qui pourraient le devenir. Plus le cancer est dépisté tôt, plus grandes sont les chances de survie.
Existe-t-il un moyen de prévention contre ce cancer ?
Sans aucun doute, ne pas fumer. Il est donc très important de faire comprendre aux jeunes générations que fumer est mortel et n’est pas du tout « cool ».
Quelles sont vos attentes en termes de prise en charge du patient ?
De manière pragmatique, nous devons réaliser qu’aucune molécule ne sera jamais capable de diminuer l’incidence du cancer. Par contre, lutter contre le tabac a un impact direct sur le nombre de cancers quels qu’il soient. Il faut prévenir, dépister et accompagner les personnes fumeuses afin qu’elles abandonnent définitivement le tabac.
Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Bristol-Myers Squibb SA
L’indépendence de l’opinion du patient et du médecin, a été entièrement respectée