SMA : voir le handicap… comme une opportunité

Voir le handicap comme une opportunité

L’atrophie musculaire spinale (SMA) est une maladie génétique qui affecte les motoneurones de la moelle épinière, entraînant une faiblesse et une atrophie musculaires. La gravité de la SMA peut varier considérablement, d’une forme légère qui ne provoque qu’une légère faiblesse musculaire à une forme grave qui réduit la vie à seulement quelques années. Pour Salomon, 52 ans, les symptômes sont apparus à la petite enfance.

  

Par Adeline Beijns

Cher Salomon, pourriez-vous nous en dire plus à votre sujet ? 

Je suis un ingénieur âgé d’une cinquantaine d’années qui est actif dans des mondes très différents malgré la SMA qui s’est révélée très tôt dans ma vie. En dehors de mon activité de salarié dans le domaine médical, je suis aussi entrepreneur avec ma propre société de conseil. Et hormis cela, je suis aussi très impliqué dans le domaine associatif dans lequel je défends des projets et des valeurs qui me tiennent à cœur.

Dans quelle circonstance avez-vous découvert votre maladie ?

Elle a toujours été là et il est difficile de retracer les premières années de ma vie. Ma mère m’a raconté qu’on lui avait dit de ne pas s’attacher à moi car je ne vivrais pas longtemps. Au début de ma vie, les dires et diagnostics ont été nombreux et contradictoires, de quoi devenir fou. Certaines personnes ont même dit que je faisais preuve de flemmardise en ne voulant pas marcher car je n’ai effectivement jamais marché. Il y a 50 ans, la médecine n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, l’ADN n’avait pas encore été séquencé et on ne connaissait quasi pas les maladies génétiques et leur évolution. Ce n’est que vers l’âge de 15 ans qu’un nom a été posé sur mes symptômes cliniques et il a fallu encore attendre 15 ans pour recevoir un diagnostic génétique qui a confirmé mon atteinte.

Quel a été son impact sur votre quotidien ?

Il n’y a pas un aspect de ma vie qui ne soit épargné par la maladie puisqu’elle s’exprime par une faiblesse de tous les muscles sauf dans mon cas, du muscle cardiaque. Qu’il s’agisse de se déplacer, soulever un poids, écrire, boire, manger, se laver et même respirer, tout nécessite un ou plusieurs muscles. Mais aussi aller aux toilettes, se retourner dans le lit, caresser un autre être, etc. Pour les personnes sans SMA, cela peut paraître anodin mais pour moi le poids des vêtements est quelque chose à prendre en compte. Vous parlez en ce moment me demande un effort considérable. Faire des hautes études, travailler et vivre de manière aussi indépendante que possible ont été et restent un défi de chaque instant.

Comment vous êtes-vous adapté à la maladie ?

Je me déplace en fauteuil roulant depuis toujours et je fais appel à différents moyens auxiliaires pour m’aider dans la vie de tous les jours. J’ai ainsi un soulève-personne, un respirateur quand c’est nécessaire (je n’en ai pas encore besoin en continu) et je dicte de plus en plus car écrire me demande beaucoup d’efforts. J’ai aussi installé différents outils de domotique pour par exemple, allumer les lumières, le chauffage ou ouvrir une porte. Au cours de ma vie, je me suis intéressé à la recherche et j’ai dialogué avec de nombreux scientifiques et médecins. Ce qui m’a permis de réaliser l’importance de penser à prendre soin de soi-même, en plus des thérapies proposées. C’est cet ensemble qui va nous aider à améliorer notre qualité de vie, pour justement essayer de se concentrer sur autre chose que la maladie.

Qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs ?

Même si j’aimerais ne pas souffrir de SMA, le handicap qui en découle peut aussi être une belle opportunité de se démarquer des autres et rencontrer des gens fantastiques. Même s’il est vrai que le handicap n’offre aucun répit, il ne faut pas oublier que chacun est unique et qu’il faut faire quelque chose de cette singularité. La personne qui est en situation de handicap peut décider de ne montrer que cette facette d’elle-même mais elle a aussi la possibilité de montrer autre chose, de bien plus positif qui peut être le début de multiples possibilités et opportunités.

SMA
ASRIMM
Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Allergies aux pollens : de plus en plus tôt

Pour Louise*, 40 ans, les allergies ont toujours fait partie de sa vie. Même enfant, elle se souvient avoir lutté contre des symptômes tels que des éternuements, des démangeaisons et de l’urticaire. Mais en grandissant, ses allergies aux graminées se sont aggravées.

Loading

Lire la suite »

AÏE, AÏE, AÏE … une cystite

La cystite est une infection des voies urinaires courante qui affecte la vessie. Plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, cette affection se caractérise par une inflammation et une irritation de la paroi de la vessie.

Loading

Lire la suite »

Noah, sportif, passionné… et hémophile

Noah, 21 ans est un jeune homme atteint d’une maladie génétique rare du sang : l’hémophilie. Son témoignage permet de mieux comprendre les réalités quotidiennes auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec cette pathologie, qu’il s’agisse de gérer les symptômes ou les traitements.

Loading

Lire la suite »

Quand la grossesse se passe mal

Attendre un enfant est une période joyeuse et palpitante dans la vie d’une femme. Mais ce n’est pas toujours le cas. Une femme peut être confrontée à des décisions difficiles comme envisager l’avortement ou vivre un déni de grossesse.

Loading

Lire la suite »

De la sclérodermie à la FPI … une histoire à couper le souffle !

La vie nous réserve souvent des surprises mettant à l’épreuve notre résistance mentale. Presque trentenaire, marié et à la tête de deux entreprises florissantes, Benjamin c’est aussi une source d’inspiration et une force de la nature. Surtout quand on lui annonce à 23 ans, que sa capacité respiratoire est réduite de presque 60% … Rencontre.

Loading

Lire la suite »