Dites non aux rayons UV, dites non au cancer !

Cancer de la peau

Pouvant toucher n’importe qui, à n’importe quel âge, le cancer de la peau fait de véritables ravages. Selon la SSDV, 25 000 personnes sont atteintes chaque année d’un cancer de la peau dans notre pays. Pourtant, une prévention adéquate permettrait de réduire significativement ce chiffre. Entretien réalisé auprès du Prof. Dr. med. Daniel Hohl, Service de dermatologie et de vénérologie et de médecine génétique du CHUV et Président de la Société Suisse de Dermatologie et Vénérologie (SSDV).

  

Par Adeline Beijns

Professeur Hohl, la peau est notre plus grand organe. A quoi sert-elle ? 

La peau est le plus grand organe du corps humain et remplit plusieurs fonctions importantes. La première est bien évidemment de nous protéger du soleil. La peau agit en effet comme une barrière, protégeant le corps des éléments nocifs tels que les rayons ultraviolets (UVA et UVB), les polluants environnementaux et les agents pathogènes.

Une deuxième fonction est de nous permettre de ressentir des sensations telles que le toucher, la pression, la chaleur, le froid et la douleur. Enfin, elle aide à réguler la température du corps en contrôlant la quantité de chaleur perdue à travers la surface de la peau et permet la synthèse de la vitamine D, ce qui est important pour la santé des os et le fonctionnement du système immunitaire.

Quels sont les différents types de cancers de la peau ?

Il n’y a pas un seul cancer de la peau mais plusieurs. On compte d’ailleurs des centaines de tumeurs différentes. Parmi les principaux, nous pouvons citer le carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde et le mélanome.

Le carcinome basocellulaire est le cancer de la peau le plus courant, représentant environ 80 % de tous les cas. Il peut apparaître n’importe où sur le corps, mais on le trouve le plus souvent sur les zones fréquemment exposées au soleil, telles que le visage et le cou. Le carcinome épidermoïde est le deuxième type de cancer de la peau le plus fréquent et apparaît généralement sous la forme d’une plaque ou d’une lésion rouge et squameuse sur la peau. Enfin, le mélanome est une forme moins courante mais plus dangereuse de cancer de la peau qui peut se propager à d’autres parties du corps s’il n’est pas traité à temps. Il se présente généralement sous la forme d’un grain de beauté sombre et de forme irrégulière sur la peau et peut apparaître n’importe où sur le corps.

D’autres types de cancer de la peau moins fréquents sont le carcinome à cellules de Merkel, le dermatofibrosarcome protubérant et d’autres sarcomes, les lymphomes cutanés et les carcinomes annexiels.

Quelles en sont les principales causes ?

La principale cause du cancer de la peau est l’exposition aux rayons UV du soleil. Ces rayons endommagent l’ADN des cellules de la peau, provoquant leur croissance et leur multiplication incontrôlées, ce qui peut entraîner le développement d’un cancer de la peau.

Quelle est la différence entre UVA et UVB ? Est-ce qu’un type de rayons influence la survenance d’un type de cancer particulier ?

Les UVA et les UVB sont deux types de rayons ultraviolets présents dans la lumière du soleil. Les UVA ont une longueur d’onde plus grande et peuvent pénétrer plus profondément dans la peau que les UVB.

Quant aux rayons UVB, ils affectent principalement la couche externe de la peau et sont à l’origine des coups de soleil. Les rayons UVA et UVB contribuent tous deux au développement du cancer de la peau, mais les rayons UVB sont considérés comme la principale cause des cancers de la peau sans mé- lanome, tels que le carcinome basocellulaire, le carcinome spinocellulaire et le mélanome lentigineux, tandis que les rayons UVA sont plus associés aux autres mélanomes.

Quels sont les premiers signes d’un cancer de la peau ?

Les premiers signes du cancer de la peau peuvent varier en fonction du type de cancer, mais en général, il est important de surveiller toute modification de la peau qui ne guérit pas ou ne disparaît pas avec le temps. Il faut ainsi accorder une attention particulière à tout nouveau grain de beauté ou excroissance sur la peau qui est asymétrique, qui a des bords irréguliers ou qui est multicolore. Mais aussi à : un grain de beauté existant qui change de taille, de forme, de couleur ou de texture ; une plaie qui ne guérit pas ou une croûte qui réapparaît sans cesse ; une tache ou une excroissance qui est surélevée, brillante ou cireuse ou encore une tache ou une excroissance qui saigne facilement ou qui forme une croûte. Il est important de noter que toutes les modifications de la peau ne sont pas cancéreuses, mais toute tache nouvelle ou changeante sur la peau doit être évaluée par un médecin.

Quels sont les gestes à adopter pour prévenir un tel cancer ?

Ne pas s’exposer au soleil (en particulier à la mi-journée, lorsque les rayons UVB sont les plus forts), rechercher l’ombre, porter des vêtements couvrants et ne pas oublier de mettre régulièrement de la crème solaire avec un indice de protection élevé. Des auto-examens réguliers de la peau et des examens de routine chez un dermatologue peuvent aider à détecter tout problème à un stade précoce, ce qui augmente significativement le risque de guérison.

Le mot de la fin ?

Les personnes qui travaillent à l’extérieur sur des chantiers ou sur des exploitations agricoles devraient être plus sensibilisées au risque de cancer de la peau. En travaillant de longues heures au soleil, elles sont particulièrement à risque et elles devraient se protéger du mieux possible. 

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Partie 1 : La vie face à l’inattendu : le parcours d’Eric contre la LLC

Au cœur des enjeux médicaux, il est des histoires qui résonnent plus fort, éclairant la dimension humaine derrière les diagnostics. Cet article retrace le combat singulier d’Eric, un genevois de 69 ans, contre la leucémie lymphoïde chronique (LLC). À travers son témoignage, nous explorons non seulement les défis médicaux mais aussi l’impact émotionnel de cette maladie sur sa vie et celle de ses proches, offrant ainsi une perspective humaine sur un sujet complexe.

Loading

Lire la suite »

Le virus HPV : comprendre et agir

Le virus du papillome humain (HPV) représente l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes au monde. Il touche tant les hommes que les femmes et peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé. Cet article vise à démystifier le HPV, en expliquant ce que c’est, comment il se transmet, ses symptômes, ses risques, et plus encore.

Loading

Lire la suite »

Comprendre l’aménorrhée

L’aménorrhée primaire se réfère à l’absence de règles chez une jeune fille de plus de 16 ans sans qu’elle n’en ait jamais eu auparavant, tandis que l’aménorrhée secondaire concerne les femmes qui connaissent une interruption de leurs cycles menstruels pour une durée de trois mois ou plus.

Loading

Lire la suite »

L’endométriose : un mal invisible

Dans le dédale des maladies féminines, l’endométriose reste souvent méconnue malgré son impact profond sur la vie des femmes qui en souffrent. Affectant environ 10% des femmes en âge de procréer, cette condition révèle non seulement les limites de notre compréhension médicale mais aussi les défis quotidiens que doivent relever celles qui vivent avec.

Loading

Lire la suite »