Comment se remettre d’un AVC ?

AVC

La rééducation après un accident vasculaire cérébral (AVC) est cruciale pour le rétablissement du patient. Elle contribue à recouvrer un fonctionnement physique, cognitif et émotionnel, et peut également aider à prévenir les complications et l’aggravation du handicap engendré. Entretien réalisé auprès du Docteur Ionut Dobrescu, Médecin Spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, Responsable du programme de Rééducation Rhumatologique, Neurologique et Orthopédique à la Clinique La Lignière.

  

Par Adeline Beijns

Quelles peuvent être les conséquences d’un AVC ? 

Les conséquences dépendent essentiellement de la rapidité de la prise en charge initiale, de la gravité des lésions cérébrale, des zones du cerveau touchées mais aussi du patient, car chaque personne est différente en matière de récupération après un AVC. Les déficits sont multiples. On peut trouver des déficiences physiques: la faiblesse ou la paralysie d’un côté du corps (on parle alors d’hémiplégie), des difficultés de coordination et d’équilibre, des troubles de la motricité fine, et une sensibilité altérée.

Le patient peut aussi éprouver des problèmes à avaler (troubles de déglutition), ce qui peut entraîner des pneumonies graves par aspiration ou une malnutrition. Il peut avoir également des troubles de la continence et, plus tardivement, peut développer une spasticité qui correspond à une hypertonie et à une hyperréactivité musculaire chez certains muscles affaiblis.

Le patient peut également souffrir de troubles cognitifs qui peuvent inclure des difficultés de mémoire, d’attention, de résolution de problèmes ou d’adéquation comportementale, ainsi que des difficultés d’expression ou de compréhension. Le patient peut subir les répercussions émotionnelles et psychologiques de l’AVC qui comprennent la dépression, l’anxiété, l’irritabilité et l’instabilité émotionnelle. L’ensemble de ces troubles peuvent induire des difficultés dans les activités de la vie quotidienne comme prendre soin de soi, se laver, s’habiller, travailler, conduire, etc…

Pourquoi la réadaptation est-elle importante ?

Elle est cruciale. Sans stimulation progressive et multi sensorielle dès que la maladie est stabilisée, le patient perd des chances de récupération de certaines fonctions perdues, ce qui se traduit par une plus grande dépendance et invalidité du patient. Un premier objectif est d’aider le patient à récupérer un maximum les fonctions altérés essentielles pour retourner à une vie la plus autonome et qualitative possible. Un deuxième objectif est de prévenir les complications telles que la pneumonie d’aspiration, les lésions cutanées, la douleur. Enfin, un troisième objectif est de conduire le patient à une autonomie optimale quelle que soit la sévérité des séquelles. Elle prend en compte les besoins émotionnelles, spirituelles et les valeurs du patient et promeut des modifications de style de vie nécessaires à prévenir des récidives.

De quel(s) type(s) de réadaptation parle-t-on ?

Le programme mis en place pour le patient dépendra bien évidemment de ses besoins mais de manière générale, on fait appel à quatre catégories de rééducation à savoir la physiothérapie, l’ergothérapie, la logopédie et la neuropsychologie, le médecin rééducateur à la barre.

La physiothérapie contribue à améliorer la mobilité, l’équilibre, la force et la coordination. L’ergothérapie réapprend les compétences nécessaires à la vie quotidienne, comme se laver, s’habiller, utiliser les moyens auxiliaires, l’aménagement de son environnement proche. La logopédie guide le patient dans l’amélioration de sa capacité à communiquer notamment. Dans un autre domaine, elle accompagne le patient vers une déglutition plus sécuritaire. Enfin, la neuropsychologie évalue les difficultés cognitives et propose des activités et exercices qui visent à améliorer, entre autre, l’attention, la mémoire et la résolution de problèmes.

Comment l’autonomie évolue-t-elle? Après combien de temps en moyenne, le patient peut-il retourner à son domicile ?

Tout dépend du patient mais il est essentiel que la réadaptation commence rapidement. Le cerveau est un organe extraordinaire qui peut réapprendre les fonctions perdues. Il possède une habilité qu’on appelle la neuroplasticité qui fait référence à la capacité du cerveau à changer et à s’adapter en réponse à de nouveaux stimuli et expériences. Elle fonctionne plus efficacement dans les premiers mois après l’AVC, cette période est donc une vraie fenêtre ouverte profitable à la rééducation. Autrement dit, « il faut battre le fer tant qu’il est chaud ! » .

De manière générale, un patient quitte la phase stationnaire de la réadaptation lorsque le médecin et son équipe arrivent au constat que malgré la rééducation intensive, le patient ne progresse plus et qu’un retour chez lui est possible et ne le met pas en danger.

Doit-il poursuivre sa réadaptation de manière ambulatoire ? Comment cela se passe-t-il ?

Il est important de noter que la rééducation après un AVC est un processus continu qui ne s’arrête pas après la sortie du centre de rééducation.

Les progrès réalisés au cours de l’hospitalisation peuvent être maintenus et renforcés en prise en charge ambulatoire, à raison de plusieurs séances par semaine dans une première phase. La participation aux activités de tous les jours à domicile est une rééducation en soi. Il est également indispensable que le patient mène un mode de vie sain et reste actif autant que possible. 

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