Mon diabète a failli me rendre aveugle…

L’œdème maculaire diabétique, ou OMD, est une des principales causes de perte de vision chez les personnes atteintes de diabète de type 1 et 2. En provoquant un excès de sucre dans le sang, cette maladie auto-immune endommage les vaisseaux sanguins de la rétine et en particulier de la macula. Cette partie centrale de la rétine est responsable de la vision permettant la lecture et la vision fine des détails. Traité à temps, l’OMD de Francine, 66 ans, n’a pas conduit à la cécité mais a laissé de graves séquelles…

Par Adeline Beijns

Chère Francine, pourriez-vous brièvement vous présenter ?

J’ai 66 ans et je suis retraitée depuis l’année dernière. J’ai été infirmière pendant à peu près 20 ans jusqu’à ce que ma santé ne me permette plus d’être à 100% opérationnelle pour mes patients. J’ai une fille de 41 ans dont je suis très proche mais mon mari nous a malheureusement quitté il y a 13 ans. En. 1964, quand j’avais 8 ans, on m’a diagnostiqué un diabète de type 1. Cela fait donc 58 ans que lui et moi cohabitons !

Est-ce que le diagnostic a pu être posé facilement ?

Oui et non. Oui car ma grande soif, ma fatigue et ma perte de poids ne laissaient aucun doute quant à l’existence d’un diabète. Et aussi non, car à l’époque, les médecins connaissaient très mal cette maladie aux multiples facettes. J’ai dû me battre pour me faire entendre et pour que l’on prenne le temps de m’aider à trouver le mal dont je souffrais. Je dirais à toutes les personnes qui nous lisent qu’en cas de doutes il ne faut pas hésiter à consulter ! D’autant plus que de nos jours, le diabète se diagnostique plus facilement qu’à l’époque. La maladie peut donc correctement être prise en charge, et on s’évite les complications !

Depuis cette annonce, votre vie a-t-elle changé ?

Au cours des 4 premières années après l’annonce, la gestion de mon diabète se résumait à un régime drastique pour éviter les hyper- et les hypoglycémies. Je savais que je ne pouvais pas manger d’aliments sucrés donc je me privais mais à l’époque, nous étions loin de connaître l’impact de l’activité physique, du stress et des associations d’aliments sur la glycémie. D’autre part, par manque de connaissance médicale et d’outils technologiques, ni ma glycémie quotidienne ni mon taux d’hémoglobine glyquée, c’est-à-dire l’une des principales mesures pour bien gérer la maladie, n’ont été contrôlés. Je suis tombée plusieurs fois dans le coma, j’en ai fait 4 et le plus long a duré 5 jours.

La prise en charge tardive de votre diabète, a-t-elle entraîné des conséquences ?

Malheureusement oui. Le fait d’avoir une glycémie incontrôlée c’est-à-dire un taux de glucose sanguin élevé dans le sang a nuit à mes yeux et j’ai développé un OMD vers l’âge de 50 ans.

Saviez-vous que les complications du diabète pouvaient toucher vos yeux ?

Bien sûr que oui, car dans les années 60, toutes les personnes âgées diabétiques que je rencontrais étaient toutes ou presque malvoyantes voire aveugles (rires). Alors oui, je savais que le diabète pouvait toucher les yeux, mais aussi qu’il pouvait rendre aveugle ! C’est vraiment une maladie sournoise quand on y pense, car on ne ressent pas forcément que quelque chose ne va pas. Et quand les premiers symptômes sont là … la maladie est déjà bien implantée.

Et vous, comment avez-vous su que vous souffrez d’un OMD ?

Tout simplement lors d’un examen de contrôle chez mon ophtalmologue. Elle m’a annoncé que les petits vaisseaux sanguins de ma rétine étaient abîmés et qu’il y avait « une accumulation de liquide dans la macula ». A l’écoute de ces mots, je n’ai pas tout saisi le jour du diagnostic (rires). Par contre, j’ai compris pourquoi je ne distinguais plus aussi bien les contrastes et les couleurs. Vous savez, j’ai toujours été soucieuse de ma santé et j’ai toujours suivi à la lettre les programmes de suivi médical dès qu’ils m’ont été proposés dans les années 80. Le problème était que le mal était déjà fait. Mais fort heureusement, mon ophtalmologue l’a découvert relativement tôt et j’ai immédiatement été traitée.

Quelle a été l’influence de la maladie sur votre vie familiale, sociale et professionnelle ?

J’ai toujours essayé, tant bien que mal, de mener une vie où le diabète ne prenait pas le dessus. J’ai fait des études, j’ai épousé un homme dont j’étais passionnément amoureuse, j’ai eu une fille qui est en parfaite santé et j’ai toujours eu une vie sociale bien remplie. Mais hélas, la diminution de ma vue suite aux conséquences du OMD a fait que j’ai dû renoncer à mon métier d’infirmière car je n’étais plus en mesure d’effectuer des gestes précis. Cela a été très difficile pour moi de quitter un métier que j’adorais. Fort heureusement, j’ai rebondi grâce à ma famille et j’ai commencé une autre activité professionnelle pour laquelle la vision des détails n’était pas aussi importante.

Quelles ont été les solutions proposées par votre ophtalmologue ?

Tout d’abord, l’hygiène de vie. Bien manger, bien dormir, penser à s’hydrater et mener un minimum d’activité physique. Je suis d’accord avec mon médecin, c’est la base de tout et mentalement, ça fait du bien. Quand vous savez que vous souffrez d’une maladie chronique, vous pouvez facilement devenir negatif. L’alimentation et le sport m’ont permis d’entretenir un esprit mental positif (rires). Mon ophtalmologue m’a également proposé des injections. Plus précisemment dans le corps vitré de mon œil, qui ont été complétées par des séances de laser.

Comment vous portez-vous à présent ?

Je vois toujours et je ne suis pas aveugle ! Cela mérite-t-il plus de détails ? Je ne pense pas, tout est dit (rires) ! Sincèrement avoir été prise en charge correctement m’a évité le pire, alors aujourd’hui, je me porte plus
que bien.

Sur base de votre longue expérience, qu’aimeriez-vous dire aux autres personnes diabétiques qui nous lisent ?

J’aimerais leur dire qu’elles ont la chance de vivre à une époque où le diabète est une maladie dont les multiples facettes sont bien connues et pour lequelles, il existe plusieurs outils technologiques de suivi et de contrôle. Faites-vous suivre régulièrement par un ophtalmologue et un endocrinologue. Posez des questions lorsque vous ne comprenez pas quelque chose, le ridicule ne tue pas ! Suivez votre glycémie de près. N’oubliez pas que lorsque les premiers symptômes apparaissent, cela signifie que la maladie est déjà là. Plus vite l’OMD est diagnostiqué, plus vite il pourra être traité et meilleure sera votre qualité de vie. Je crois que j’en suis la preuve, non (rires) … ?

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Roche Pharma Schweiz (AG), Gartenstrasse 9. 4052 Basel – 01/2023 M-CH-00003051

L’ indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Respirer librement : les avantages de la septoplastie

De nombreuses personnes souffrent de problèmes respiratoires sans savoir qu’une déviation de la cloison nasale peut en être la cause. Romain, âgé de 28 ans, partage son expérience avec la septoplastie, une opération visant à corriger ce problème. Il explique comment cette intervention a transformé sa vie.

Loading

Lire la suite »

Rhinosinusite chronique : éclairages et solutions

La rhinosinusite chronique avec polypes nasaux est une affection complexe qui touche de nombreuses personnes, impactant leur qualité de vie et leur quotidien. En Suisse comme en Europe, on estime que 1 à 5% de la population adulte est affectée. Pour mieux comprendre cette maladie, ses causes, ses traitements et les défis qu’elle impose, nous avons rencontré le Dr. Victor Colin, médecin-chef adjoint à l’Hôpital fribourgeois au Service d’ORL et Chirurgie Cervico-Maxillo-Faciale. Fort de son expertise et de son expérience, le Dr. Colin nous éclaire sur les aspects essentiels de cette pathologie et partage ses conseils pour une prise en charge optimale.

Loading

Lire la suite »

Dans les coulisses du bloc opératoire : entre organisation et excellence

Le bloc opératoire est souvent perçu comme un lieu mystérieux et complexe, où chaque geste doit être parfaitement orchestré pour assurer la sécurité et le bien-être des patients. Pour démystifier cet univers et comprendre les rouages de son fonctionnement, nous avons rencontré deux professionnelles de santé incontournables : la Docteure Caroline Thyes, spécialiste en anesthésiologie et médecine intensive, et Audrey Schumacher, infirmière cheffe coordinatrice du bloc opératoire à la Clinique de La Source. Ensemble, elles nous livrent leurs expériences et nous dévoilent les secrets d’une organisation sans faille.

Loading

Lire la suite »

Pleins feux sur la nouvelle loi sur la protection des données

Depuis le 1er septembre 2023, une nouvelle version de la Loi fédérale sur la protection des données (LPD) est entrée en vigueur, imposant des exigences renforcées aux cabinets médicaux et thérapeutiques. Cette révision, motivée par les avancées technologiques et le besoin croissant de transparence, redéfinit la manière dont les données personnelles des patients doivent être gérées.

Loading

Lire la suite »

L’intelligence artificielle révolutionne le domaine médical

L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux aspects de notre vie quotidienne, et le secteur médical n’échappe pas à cette révolution. De l’amélioration des diagnostics à l’efficacité des soins, en passant par le développement de nouveaux médicaments, l’IA promet de métamorphoser le monde de la santé. Découvrons ensemble comment l’IA est en train de redéfinir les pratiques médicales et de rendre les soins de santé plus efficaces, précis et accessibles.

Loading

Lire la suite »

Entre souffles et promesses : lutter contre la fibrose pulmonaire idiopathique

Né dans l’après-guerre en Allemagne et confronté dès l’enfance à des problèmes pulmonaires, Peter a toujours su que sa vie ne serait pas exempte de défis. Sa biographie débute à Sarrebruck et le conduit à travers une vie riche en expériences et en voyages, jusqu’à son installation en Suisse, où il construit sa vie professionnelle et familiale. Mais c’est son amour inébranlable pour sa femme qui définit le plus son existence, un amour qui est mis à l’épreuve alors qu’une maladie insidieuse prend racine.

Loading

Lire la suite »