Le chagrin d’amour existe-t-il ?

Frédéric Beigbeder vous avait prévenu. Dans son roman à succès, L’amour dure trois ans avant de vous en faire connaître ses affres. Pour prolonger l’histoire, vous vous étiez rattaché(e) à ce que disent les scientifiques, l’amour est une attraction chimique dont les effets passionnés s’estompent au bout de 7 ans. Quelles que soient les statistiques, votre Amour n’est plus et vous avez le cœur brisé. Que faire pour surmonter cette épreuve ? 

Par Adeline Beijns

Une origine cérébrale

Si la science ne peut pas tout expliquer au sujet de la chimie de l’amour, elle peut certainement nous éclairer sur ce qui se passe biologiquement lorsqu’une personne tombe amoureuse. Il est aujourd’hui bien établi que les émotions trouvent leur origine dans le système limbique (aussi appelé cerveau émotionnel) qui est une région du cerveau régulant aussi les hormones et la mémoire. Ses principales composantes sont l’hippocampe, l’amygdale, le fornix et l’hypothalamus.

Au début d’une relation, l’hypothalamus stimule la production d’hormones sexuelles, à savoir la testostérone et l’œstrogène afin d’augmenter la libido et les sentiments d’euphorie et de plaisir. Par la suite, tout au long de l’histoire que les amoureux écrivent ensemble, d’autres hormones telles que la sérotonine, la dopamine, la norépinephrine et l’ocytocine sont libérées. Peu à peu la vasopressine va travailler en tandem avec l’ocytocine pour renforcer les liens, susciter des sentiments de sécurité et influencer les comportements protecteurs[1].


[1] Carter CS. The Oxytocin-Vasopressin Pathway in the Context of Love and Fear. Front Endocrinol (Lausanne). 2017 Dec 22;8:356. doi: 10.3389/fendo.2017.00356. PMID: 29312146; PMCID: PMC5743651.

Un sentiment douloureux

Malheureusement, lorsque la relation prend fin, ces mêmes hormones jouent également un rôle dans la douleur qui accompagne la rupture. Ainsi, la dopamine, qui active la zone de la récompense dans le cerveau, crée également une dépendance. Selon une étude publiée par l’Université d’Harvard[1], comme les toxicomanes, les amoureux ont un besoin impérieux de l’autre et, lorsque l’objet de leur dépendance leur est retiré, un manque s’installe.

Au lendemain d’une rupture, il est donc normal que le cerveau vous fasse penser à votre ex. Ces souvenirs peuvent rouvrir des blessures, réactiver la douleur et replonger une personne dans le sevrage. Les personnes qui ne parviennent pas à se remettre de la douleur d’une rupture pourraient même développer une cardiomyopathie induite par le stress, également appelée syndrome du cœur brisé[2].


[1] https://sitn.hms.harvard.edu/flash/2017/love-actually-science-behind-lust-attraction-companionship/

[2] Voir notre article à ce sujet.

Surmonter l’épreuve

Quelle que soit la raison pour laquelle, l’histoire amoureuse a pris fin, il est essentiel de faire preuve de lucidité, de patience et de ne pas refreiner ses émotions (tant les hauts que les bas) pour guérir d’un chagrin d’amour. Plutôt que de vous lancer dans le visionnage de films romantiques tels que Bridget Jones, PS: I love you, Coup de foudre à Notting Hill ou le tragique Love Story, considérez ces 10 précieux conseils pour reprendre votre destin en main. Un jour après l’autre.

Faire le deuil d’une relation n’est pas qu’une expérience émotionnelle et cela vous épuise aussi physiquement. La respiration profonde, la méditation et l’exercice physique peuvent être d’excellents moyens de retrouver votre énergie. 

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

« Une sensation horrible de brûlure »

Marina, 37 ans, a tout pour être heureuse. Journaliste, elle est soutenue au quotidien par un mari aimant et un petit garçon plein de vie de 3 ans qui fait les quatre cents coups. Seule ombre au tableau : des cystites relativement fréquentes qui la mettent « K.-O ».

Loading

Lire la suite »

Tests génomiques : les patientes, actrices de leur santé

Les tests génomiques sont une véritable révolution. Ils permettent non seulement de préciser l’impact qu’un traitement de chimiothérapie aurait sur le risque de récidive du cancer du sein mais ils changent aussi la dynamique thérapeutique en permettant aux patientes de devenir actrices de leur guérison. Entretien réalisé auprès du Dr. Colin Simonson, Médecin chef du Service de Gynécologie à l’Hôpital de Sion.

Loading

Lire la suite »

Incontinence : stop au tabou !

Véritable problème de santé publique, l’incontinence urinaire et anale touche jusqu’à une femme sur deux à partir de 60 ans. Les jeunes n’en sont pas moins épargnées et éprouvent une véritable souffrance lorsqu’elles sont concernées.

Loading

Lire la suite »

Maladies rares : ne pas rester seul…

Quand on est atteint d’une maladie rare, les défis à relever sont non seulement nombreux mais touchent aussi une série de domaines allant du traitement thérapeutique à l’inclusion dans la société et la vie professionnelle.

Loading

Lire la suite »

Sucres ajoutés : ils sont partout !

Omniprésents dans notre alimentation moderne, les sucres ajoutés sont un véritable fléau de santé publique. Être conscient de leur présence et de leur quantité est un premier pas pour les limiter et opter pour des choix alimentaires plus sains.

Loading

Lire la suite »