Polyglobulie : la relation avec l’hématologue est essentielle

Julien, 58 ans, est un homme plein d’entrain. Rien dans son comportement ne laisse entrevoir qu’il souffre pourtant d’une maladie sanguine grave et rare, la polyglobulie primitive aussi appelée maladie de Vaquez. Selon lui, il doit sa bonne qualité de vie à son hématologue qui est toujours à l’écoute.

Par Adeline Beijns

Cher Julien, pourriez-vous vous décrire en quelques lignes ?

J’ai 58 ans, je suis marié et mes enfants ont déjà quitté la maison depuis longtemps. J’ai fait des études littéraires et juridiques et je travaille encore toujours à 100% car mon métier et la relation avec mes collègues sont très importants pour moi. En ce qui concerne mes hobbies, j’aime la lecture, l’informatique et les balades avec mon épouse.

Avant la pose du diagnostic, avez-vous eu des signes annonciateurs de la maladie?

Oui, mais je les ai interprétés comme étant passagers. De temps à autre, j’avais des étourdissements comme lorsqu’on souffre d’hypotension. Je n’y ai pas vraiment prêté attention et je n’en ai d’ailleurs pas parlé à un médecin.

Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à consulter un médecin ?

C’est par hasard que ma maladie a été découverte. Il y a une dizaine d’années, je suis allé consulter un angiologue pour me faire opérer de plusieurs varices à la jambe. Lors des examens préopératoires, il a découvert que les niveaux de mes globules rouges, blancs et de mes plaquettes étaient anormalement élevés. C’est ainsi que j’ai été amené à consulter un hématologue pour réaliser des examens complémentaires.

Comment s’est passé le diagnostic ?

Il a été posé assez facilement et rapidement. Les examens réalisés ont permis d’identifier une mutation de JAK2 qui ne laissait aucun doute quant à l’anomalie dans la régulation de la production des cellules sanguines à partir des cellules souches de la moelle osseuse. J’étais bien atteint de polyglobulie.

Comment avez-vous réagi à l’annonce du diagnostic ? 

Ça a été le coup de massue et j’ai eu énormément de mal à l’accepter. Le plus difficile a été de réaliser que je souffrais d’une maladie qu’on pouvait traiter mais dont on ne guérissait pas.

Quelles ont été les recommandations de l’hématologue à ce moment-là ?

La première prise en charge a été un traitement d’attaque qui consistait notamment en des saignées réalisées tous les 15 jours. Ensuite, après 3 mois, le traitement de fond, médicamenteux, a commencé. Aujourd’hui, je me rends chez mon hématologue tous les trois mois, pour un contrôle et un ajustement, si besoin, de mes médicaments.

Était-ce facile d’accepter la prise en charge proposée ? 

Vous savez, n’ayant pas vraiment le choix, j’ai décidé de faire confiance à mon hématologue et j’ai bien eu raison.

Comment vous portez-vous aujourd’hui ?

Très bien, malgré la sévérité de la maladie. Je dors bien, j’ai bon appétit, je travaille toujours à plein temps et continue de faire des promenades avec ma femme même si je suis plus rapidement essoufflé et fatigué. Honnêtement, je dois avouer que ma qualité de vie reste bonne.

Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui sont également touchés par cette maladie ?

Que l’on soit malade ou pas, je pense qu’il est essentiel de bien se connaître et d’être attentif à tout changement corporel afin de chercher de l’aide lorsque cela est nécessaire. Ensuite, il est également très important d’être suivi par un hématologue compétent qui est à l’écoute de ses patients et qui est capable de les rassurer lorsqu’il y a des moments plus difficiles à traverser. Et finalement, en tant que patient, nous jouons un rôle crucial dans la gestion de la maladie de sorte qu’il faut tout faire pour suivre le traitement prescrit. Si cela ne va pas, il ne faut pas hésiter à en parler et à chercher des solutions avec son hématologue.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Novartis Pharma Schweiz AG NO58552

L’ indépendance de l’opinion du patient et du médecin a été entièrement respectée

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Leucémie lymphoïde chronique : l’importance d’une médecine personnalisée

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une maladie du sang qui touche principalement les adultes âgés. Malgré son évolution généralement lente, la LLC peut avoir un impact considérable sur la vie quotidienne des patients. Les progrès récents dans le diagnostic et le traitement permettent une prise en charge de plus en plus personnalisée. Pour mieux comprendre le développement de cette maladie, l’importance des marqueurs génétiques et comment adapter le suivi à chaque patient, nous avons rencontré le Dr. Kaveh Samii, hématologue spécialiste de la LLC aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Loading

Lire la suite »

La médecine nucléaire, une alliée méconnue et précieuse

La médecine nucléaire est souvent méconnue du grand public. Pourtant, cette spécialité ancienne et fascinante, qui puise ses racines dans les découvertes révolutionnaires de Marie Curie, offre aujourd’hui des possibilités diagnostiques et thérapeutiques remarquables. Elle permet non seulement d’observer le fonctionnement interne des organes pour détecter précocement de nombreuses maladies, mais également de proposer des traitements innovants et ciblés, notamment grâce à la « théranostique », une approche prometteuse contre certains cancers difficiles à traiter. Le Dr. Olivier Rager, spécialiste en médecine nucléaire à la Clinique Générale-Beaulieu, nous éclaire sur cette discipline et répond aux interrogations les plus fréquentes.

Loading

Lire la suite »

Mélanome : le soleil, plaisir devenu cauchemar pour Kahina

Chaque année, des milliers de personnes sont touchées par le mélanome, un cancer de la peau souvent discret mais redoutablement dangereux. Kahina, 35 ans, contrôleuse de train dynamique et passionnée de voyages, a découvert brutalement les risques liés à l’exposition solaire excessive. Son parcours, marqué par l’angoisse, les traitements invasifs et une prise de conscience brutale, révèle combien la prévention et le dépistage précoce sont essentiels. Aujourd’hui, elle partage son histoire avec une grande générosité pour inciter chacun à prendre soin de sa peau.

Loading

Lire la suite »

Quand l’encre soigne l’âme : plongée dans l’univers du tatouage thérapeutique

Le tatouage n’est pas qu’une forme d’expression artistique ou une simple tendance. Il peut aussi être un véritable soutien dans un parcours de guérison ou de reconstruction, qu’il s’agisse de surmonter les séquelles d’un accident, d’une chirurgie ou d’une maladie. Laura Vicino, dermographe et entrepreneuse, a fait de cette approche thérapeutique une spécialité. Aujourd’hui, elle nous raconte comment l’encre et la créativité peuvent aider à se réapproprier son corps et à retrouver confiance en soi.

Loading

Lire la suite »

Derrière le microscope : le rôle crucial du pathologiste

Le diagnostic précis d’un cancer du sein est une étape déterminante pour offrir aux patientes les traitements les plus adaptés et efficaces. Si l’oncologue est souvent mis en avant dans ce processus, ce sont les pathologistes, spécialistes des analyses cellulaire et tissulaire, qui établissent les fondations essentielles du parcours thérapeutique. Leur travail minutieux permet d’identifier précisément les caractéristiques des tumeurs, d’évaluer leur agressivité et de guider les choix thérapeutiques optimaux. Afin de mieux comprendre leur rôle essentiel, nous avons rencontré le Dr. Mohamed Abdou, médecin chef au service d’histopathologie à l’Institut Central des Hôpitaux (ICH) en Valais, ainsi que la Dre. Sophia Taylor, médecin adjointe dans le même service. Ensemble, ils nous expliquent comment leur expertise quotidienne contribue à améliorer la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein.

Loading

Lire la suite »

Éclairs, points, ombres : Quand votre œil a besoin d’aide

La rétine joue un rôle central dans notre vision, mais elle est fragile et peut, dans certains cas, se détacher. Un décollement de la rétine non traité peut entraîner une perte de vision sévère. Quelles en sont les causes ? Quels symptômes doivent alerter et être pris au sérieux ? Quelles options de traitement existent ? Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé la Dre. Alice Kitay, qui nous explique les signes à surveiller et pourquoi une intervention rapide est essentielle.

Loading

Lire la suite »