Diabétique depuis 60 ans et en forme

Lorsqu’on lit un article traitant du diabète de type 1, une liste de complications médicales et sociales apparaît très souvent. Oui, cette maladie auto-immune est souvent associée à une liste de comorbidités. Mais pour peu qu’on ait décidé de prendre sa vie et sa maladie en main, il est possible de mener une vie heureuse. Francine, 66 ans, en est la preuve.

Par Adeline Beijns

Francine, depuis quand êtes-vous atteinte du diabète de type 1 ?

Oh, depuis presque 60 ans ! Depuis 58 ans pour être précise. J’avais 8 ans quand on m’a diagnostiqué le diabète de type 1. Cette annonce a-t-elle été un choc pour moi ? Je dirais que non. Vous savez, dans les années 60, le diabète n’était pas aussi « connu » qu’aujourd’hui. Cela signifie que je n’avais pas conscience de ce qu’était concrètement le diabète de type 1, ni ses conséquences potentielles sur ma vie.

Comment le diabète était-il géré au début des années 60 ?

Tout simplement : il ne l’était pas. J’exagère bien sûr, mais pas tellement. Au tout début, pendant environ 2 ans, on ne m’a pas donné de traitements. Je devais suivre un régime alimentaire drastique pour gérer les hypo- et hyperglycémies. À l’époque, les connaissances de cette maladie aux multiples facettes étaient limitées.

Ce régime était très difficile pour moi, j’avais peur de manger n’importe quel « mauvais » aliment. Puis, avec l’aide de mon endocrinologue, nous avons décidé de gérer mon diabète de type 1 différemment. Mon médecin m’a expliqué que la recherche et le développement progressaient, et que de nouvelles solutions pourraient améliorer ma qualité de vie. J’étais tellement heureuse de commencer un nouveau traitement ! Mais l’efficacité de celui-ci était liée à la bonne gestion de ma glycémie. Et à cette époque, la technologie n’était pas la même qu’aujourd’hui. Concrètement, j’ai échoué dans la gestion de ma glycémie, je me suis administrée le traitement à l’aveugle et finalement, je suis tombée dans le coma… pendant plusieurs fois…

Quelle a été l’influence de la maladie sur votre vie familiale, sociale et professionnelle ?

J’ai toujours essayé de mener une vie où le diabète ne prenait pas le dessus. J’ai fait des études universitaires, j’ai épousé un homme qui faisait tourner la tête de toutes les femmes, j’ai eu une fille qui est en parfaite santé et j’ai toujours eu une vie sociale bien remplie. J’ai aussi toujours fait beaucoup de marche et de natation. Ma vie n’a certainement pas toujours été facile mais je me suis toujours concentrée sur ce qui allait bien. J’ai eu de la chance d’être entourée par de bonnes personnes en ce compris tout le personnel médical, médecins et infirmières, qui m’ont toujours soutenue.

Et au quotidien, comment gériez-vous le diabète ?

Au cours de ce demi-siècle, j’ai pu bénéficier des progrès de la médecine en matière de connaissance de la maladie. Mes journées ont été rythmées par les traitements que je devais m’administrer moi-même
à domicile, 4 fois par jour, pendant près de 50 ans. Bonne nouvelle ! J’ai enfin réussi à gérer mon diabète de type 1 ! Mais en même temps, j’étais effrayée par la douleur que pouvait provoquer le traitement (j’ai peur des aiguilles !) et par les conséquences potentielles sur mon corps. Comme je l’ai dit, j’aime nager et cela peut être assez inconfortable lorsqu’on rencontre ses copines à la piscine, avec la présence de bleus sur les jambes et sur le ventre.

Et c’est à ce moment-là que vous avez décidé d’opter pour une nouvelle solution ?

Mon endocrinologue me connaît et il accorde une grande attention à ma qualité de vie. Comme je l’ai dit, je ne me sentais pas à l’aise à la piscine et j’étais un peu timide à cause de ma situation. Il m’avait déjà dit que la recherche, le développement et la technologie progressent toujours et m’a proposé une autre solution, plus adaptée à mon mode de vie. Au début, je n’étais pas sûre. Je suis une femme avec un peu plus de 60 ans… les changements, surtout lorsqu’ils sont liés à la technologie, semblent difficiles pour les personnes de mon âge. Mais c’est un article paru dans un magazine qui m’a fait sauter le pas ! Et je ne le regrette pas du tout, car ma qualité de vie s’est améliorée en de nombreux aspects.

Pourriez-vous en dire plus ?

Eh bien, presque du jour au lendemain, ma vie s’est améliorée ! Je suis passée de 4 traitements quotidiens à presque aucun, plus peur des aiguilles, presque plus de bleus, plus de honte pour moi en me voyant en maillot de bain, plus besoin de me faire constamment rappeler mon diabète de type 1 ! Mon diabète n’a bien sûr pas disparu, mais j’ai pu « souffler » à nouveau. Imaginez quel impact cela a eu : je pouvais vivre une vie en toute tranquillité d’esprit. Enfin, un peu d’insouciance.

A-t-il été facile de changer vos habitudes ?

Contre toute attente, oui ! Vous savez, il est assez difficile de changer ses habitudes, surtout pour les personnes de mon âge. Mais au moins, c’est possible. En plus, j’ai été bien suivie par l’équipe de mon médecin endocrinologue et les infirmières ont pris le temps de tout bien m’expliquer.

Qu’aimeriez-vous partager avec les lecteurs ?

Je voudrais leur dire que quelle que soit la maladie dont on est atteint, la recherche progresse a une allure folle pour améliorer la qualité de vie des patients. Il faut faire confiance à son médecin et ne pas hésiter à changer ses habitudes et à sauter le pas.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien d’Insulet GmbH
L’indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Réadaptation en ambulatoire : la Clinique du Grand-Salève ouvre une nouvelle ère

Depuis son ouverture en 2018, la Clinique du Grand-Salève s’est imposée comme un pilier dans le domaine de la santé mentale et de la réadaptation. Située dans un cadre serein et propice à la guérison, elle propose une approche holistique pour aider les patients à retrouver leur équilibre. Mais depuis mai 2025, une nouveauté marque un tournant : le lancement du centre ambulatoire de réadaptation. Contrairement à la santé mentale, gérée en hospitalisation complète pour un suivi intensif, la réadaptation se fait désormais en mode ambulatoire, permettant aux patients de rentrer chez eux après chaque séance.

Loading

Lire la suite »

Santé mentale : l’importance de la mixité et d’une approche multidisciplinaire

Dans un monde où le stress quotidien, les pressions professionnelles et les défis personnels peuvent ébranler notre équilibre intérieur, la santé mentale est devenue un enjeu majeur de société. La prise en charge psychiatrique, psychologique et psychothérapeutique joue un rôle essentiel pour accompagner les individus vers un mieux-être durable. Elle ne se limite pas à un traitement médical isolé, mais intègre une vision globale de la personne, en tenant compte de ses émotions, de son environnement et de ses relations. Pour explorer ces aspects, nous avons interviewé le Dr. Nicolas Schneider, psychiatre et psychothérapeute à la Clinique La Lignière. Située dans un cadre magnifique au bord du lac Léman, avec un domaine agrémenté d’une forêt, cette clinique offre un havre de paix propice au ressourcement. Spécialiste en addictologie, troubles du comportement alimentaire et victimologie, le Dr. Schneider partage son expertise sur les troubles mentaux et leurs approches thérapeutiques.

Loading

Lire la suite »

Mal de dos : briser les mythes pour soulager la douleur

Le mal de dos, ou lombalgie, touche près de 80% des adultes au cours de leur vie, faisant de lui l’un des maux les plus répandus de notre époque. Pourtant, derrière cette affliction commune se cachent de nombreuses croyances erronées, ancrées dans l’imaginaire collectif, qui non seulement perpétuent la souffrance, mais peuvent aussi transformer une douleur aiguë en un problème chronique. Ces idées fausses, partagées tant par les patients que par certains professionnels de santé, ont un impact délétère : elles instillent la peur, favorisent l’inaction et entravent une guérison optimale. Pour éclairer ce sujet crucial, nous avons interrogé le Prof. Stéphane Genevay, médecin adjoint agrégé au Service de rhumatologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), responsable du programme ProMIDos dédié à la prise en charge multidisciplinaire des douleurs dorsales.

Loading

Lire la suite »

Et si on changeait les règles du jeu ?

Et si la clé du plaisir se cachait dans la curiosité ou l’envie de se redécouvrir ? Trois couples racontent
comment une idée un peu folle a transformé leur intimité. Entre maladresses, rires et vraies émotions,
ces expériences insolites leur ont surtout appris à se reconnecter à eux-mêmes… et à l’autre.

Loading

Lire la suite »

Parler sans honte : la santé intime face au cancer

Quand on pense au cancer, on imagine souvent des traitements lourds et des combats médicaux. Mais qu’en est-il de la vie intime des patients ? Douleurs, baisse de l’estime de soi, changements corporels ou troubles proctologiques peuvent bouleverser la sexualité et le bien-être. À Genève, le 6ème Symposium Oncologie, Sexologie, Proctologie des HUG a réuni en juin des experts pour aborder ces sujets trop souvent tus. Rencontre avec la Docteure Marie-Laure Amram, oncologue, et le Professeur Frédéric Ris, colo-proctologue, qui nous expliquent pourquoi la santé sexuelle est au cœur de la qualité de vie et comment oser en parler peut tout changer.

Loading

Lire la suite »

Vasectomie : pour une planification consciente

De plus en plus d’hommes assument activement leur rôle dans la planification familiale et choisissent de subir une vasectomie. C’est aussi le cas de Boris Kasper (41 ans), qui a pris cette décision en toute conscience. Dans ce témoignage, il raconte pourquoi il a opté pour cette intervention, comment il a vécu l’opération et ce qui a changé depuis. Son histoire montre qu’une vasectomie doit être mûrement réfléchie, mais qu’elle n’a rien d’effrayant ni de tabou.

Loading

Lire la suite »