La trichophagie, ce trouble inavouable !

J’ai découvert la trichophagie en même temps que je rencontrais un nouveau collègue de travail. Jamais je n’aurais cru que les plaques sans cheveux et sans barbe, étaient dues à un trouble dont il souffrait : la trichophagie. Explications.   

Par Adeline Beijns

Une pathologie psychiatrique

Appelée trichotillomanie ou syndrome de Raiponce (du nom d’une héroïne de Grimm aux très longs cheveux), la maladie psychiatrique consistant à s’arracher les cheveux, les poils, les sourcils ou encore les cils pour calmer une angoisse, toucherait 1 à 4% de la population.

Lorsque les malades ne se limitent pas à arracher leurs cheveux et qu’ils les avalent, on parle alors de trichophagie. Manger ses cheveux n’est pas sans risques et peut entraîner la formation d’une grosse boule de poils emmêlés (appelée trichobézoard) dans le tube digestif. Au fil du temps, cet amas peut provoquer une perte de poids, des vomissements, une occlusion intestinale et même la mort dans les cas les plus graves.

Un trouble visible

L’arrachage des cheveux du cuir chevelu, de la barbe ou des sourcils, laisse souvent des plaques chauves, ce qui provoque une détresse importante chez les malades et peut conduire à leur isolement social ou professionnel. Alors que pour certaines personnes, la trichotillomanie peut être légère et généralement gérable, pour d’autres, l’envie compulsive de s’arracher les cheveux est impérieuse et rien ne peut les arrêter.

Un comportement spécifique

Sentant une véritable tension avant l’arrachage, les personnes qui souffrent de trichotillomanie ressentent une sensation de plaisir ou de soulagement après l’arrachage du poil. Certains malades peuvent même associer des rituels à l’arrachage tels que mordre, mâcher ou manger des cheveux arrachés. D’autres encore définissent un schéma d’arrachage spécifique : d’abord les plus longs, puis les plus courts… La plupart des patients s’arrachent les cheveux en privé et essaient généralement de cacher ce trouble aux autres.

Un travail de longue haleine

La trichotillomanie est un trouble généralement chronique dont le traitement s’inscrit sur le long terme. Sans prise en charge thérapeutique, la gravité des symptômes est susceptible de varier au fil du temps.

Pour les femmes, les changements hormonaux peuvent aggraver les symptômes. Chez certaines personnes, les symptômes peuvent aller et venir pendant des semaines, des mois ou des années. Il est rare que l’arrachage des cheveux prenne fin spontanément après avoir commencé.

Quand consulter ?

Si vous ne pouvez pas arrêter de vous arracher les cheveux ou si vous vous sentez gêné ou honteux de votre apparence en raison de ce trouble, parlez-en à votre médecin.

La trichotillomanie n’est pas seulement une mauvaise habitude, c’est un trouble de la santé mentale, et il est peu probable qu’elle s’améliore sans traitement.

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