La Vita è bella

Il y a des rencontres qui vous insufflent une énergie incroyable, même quand le sujet est grave. Alors que j’étais fort préoccupée par l’état de mon oncle à qui on venait de diagnostiquer un cancer de la prostate, j’ai rencontré à Genève, un Italien formidable de 84 ans qui avait traversé, avec humour et courage, l’épreuve douloureuse de ce cancer dans sa version métastatique. Il m’a aidé à garder le cap.

Par Adeline Beijns

Une mauvaise nouvelle

Il y a quelques mois, la femme de mon oncle préféré, m’annonçait, les yeux embués, qu’il était atteint d’un cancer de la prostate. L’annonce avait choqué toute la famille et surtout ma maman qui était restée très proche de son frère, âgé maintenant de 82 ans, malgré la distance géographique qui nous sépare. En pleine forme et toujours doté d’une énergie débordante, mon oncle ne s’est jamais plaint ! C’est le premier à nous prendre par la main, pour nous faire découvrir de nouvelles balades, des coins magnifiques. Non-fumeur, bonne hygiène de vie, une activité physique régulière, mon oncle est un élève modèle !

Alors que j’étais en déplacement professionnel dans la cité de Calvin, je rencontrais, à une terrasse de café, un homme plein d’humour et d’enthousiasme communicatif. Il a mentionné qu’il était Italien d’origine, qu’il avait 84 ans et qu’il avait beaucoup de chance d’être là à pouvoir boire son café. Il m’a ensuite raconté son histoire qui m’a donné du courage pour accompagner mon oncle dans son épreuve.

Le même cancer

Cet homme c’est Giuseppe. Un an plus tôt, on lui avait aussi diagnostiqué un cancer de la prostate. Tout avait commencé par des difficultés à uriner. Au début, il ne s’est pas inquiété car il pensait que c’était quelque chose de normal pour un homme de plus de 80 ans. Comme mon oncle, il ignorait alors que le problème venait de sa prostate : cette petite glande située juste sous la vessie et en avant du rectum, n’avait plus la taille normale d’une châtaigne et ressemblait désormais à une orange. Il m’a expliqué que c’était grâce à la sollicitude de ses filles et de son épouse, qu’il s’était décidé, après plusieurs jours, d’aller enfin consulter un médecin.

Aux urgences, il a reçu une sonde qui l’a « enfin soulagé » avant que le diagnostic ne tombe. Après une série d’examens, dont en particulier la détermination de son taux de PSA (prostate specific antigen, c’est-à dire l’antigène spécifique de la prostate), l’urologue lui annonçait qu’il était atteint d’un cancer de la prostate avec métastases. Un lourd diagnostic pour un organe de la taille d’une châtaigne me direz-vous !

Car « métastase » veut dire que les cellules cancéreuses se sont déplacées et propagées au-delà de la zone de la prostate. Ces cellules vont toucher les ganglions lymphatiques et probablement se propager dans d’autres parties du corps, d’autres organes. Inquiète pour lui et repensant à mon oncle, je ne peux pas m’empêcher de lui poser la question suivante : « Mais comment vous sentez-vous après cette annonce » ?

Une question de perception !

« Voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide … moi je préfère le voir plein ! ». C’est avec cette magnifique réponse aux notes italiennes, que Giuseppe m’a redonné le sourire. Il poursuit son récit en m’expliquant sa perception de la maladie. Oui, il est atteint d’un cancer, oui, son quotidien est quelque peu différent et alors ? Sa bataille contre le cancer commencepar une opération. Certains auraient partagé ce moment de vie comme une histoire douloureuse. Giuseppe, le sourire aux lèvres, a préféré me raconter qu’il est même devenu la « coqueluche du service » ! Entouré de sa femme et d’une « équipe médicale extraordinaire » à qui il a fait pleinement confiance, l’opération de Giuseppe a été complétée par une série de chimiothérapies et de traitements.

Notre homme garde toujours le moral ! Quand je lui demande « quel souvenir gardez-vous de cette épreuve ? » il me répond qu’il a rarement été aussi heureux et soulagé, que lorsque son médecin lui a annoncé que son taux de PSA est redevenu normal. Aussi après quelques mois, il avait repris ses différentes activités quotidiennes à savoir, trois à quatre kilomètres de marche quotidienne, des après-midi « shopping » au cours desquelles il profite d’un café́ sur une terrasse, et sa famille. 

« Et maintenant ? »

Bien que chaque cas soit différent, je lui ai posé cette question pour savoir si mon oncle pouvait un jour, espérer guérir. Il m’a confié́ qu’un peu plus d’un an après avoir été admis aux urgences, une scintigraphie osseuse avait récemment montré une amélioration certaine même si les métastases étaient toujours là. Bien que son taux de PSA soit redevenu normal, il devait encore suivre un traitement médicamenteux. Il y avait donc de l’espoir pour mon oncle.

Avant de quitter la terrasse, je lui ai demandé ce que je pouvais lui souhaiter pour l’avenir : « que la vie continue ainsi, le plus longtemps possible, avec ses nombreux plaisirs et joies quotidiens » m’a-t-il répondu. De tout cœur, c’est ce que j’ai souhaité à cet inconnu qui avait bien voulu partager un peu de sa vie pour me réconforter.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien d’Astellas Pharma AG, Richtiring 28, 8304 Wallisellen, Switzerland
L’indépendance de l’opinion du patient et du médecin, a été entièrement respectée

Vous avez aimez cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Traiter la spasticité de manière ciblée : au plus tôt, au mieux c’est

La spasticité est fréquente dans des maladies telles que l’AVC, la sclérose en plaques, la paralysie cérébrale ou les lésions de la moelle épinière. Ce trouble est causé par un dysfonctionnement des nerfs qui régulent les mouvements musculaires, entraînant une tension excessive. La spasticité peut limiter la mobilité des bras ou des jambes, provoquer des douleurs, des problèmes articulaires et d’autres complications. Un traitement précoce et ciblé permet de soulager ces symptômes, de préserver la mobilité et d’améliorer la qualité de vie. Entretien avec Dre. Inge Eriks Hoogland, Dre. Audrey Weaver et Dr. Henrik Rühe.

Loading

Lire la suite »

Douleurs fulgurantes, patience infinie : La névralgie d’Arnold

Jacqueline, 64 ans, est une femme pleine de vie. Passionnée de lecture et de couture, elle a tou- jours trouvé le temps de confectionner des déguisements pour ses quatre enfants, aujourd’hui adultes. Elle attend avec impatience la naissance de son deuxième petit-enfant et adore voyager avec son mari, comme en témoigne leur récent séjour magique en Polynésie française. Pourtant, derrière cette vitalité, se cache un combat long et éprouvant contre une maladie invisible : la névralgie d’Arnold.

Loading

Lire la suite »

Vivre sur le fil du trouble bipolaire

Les troubles bipolaires et borderline, souvent méconnus du grand public, touchent des millions de personnes à travers le monde. Ces troubles de la santé mentale, parfois confondus ou mal diagnostiqués, se manifestent par des fluctuations émotionnelles intenses et des comportements difficiles à contrôler. Jade, une jeune femme atteinte de ces troubles, partage son expérience pour mieux faire comprendre ces réalités et montrer qu’il est possible de trouver des moyens de les surmonter.

Loading

Lire la suite »

Quand l’amour devient délire : comprendre l’érotomanie

L’amour est un sentiment complexe et mystérieux, mais parfois, ce sentiment peut prendre une tournure délirante. L’érotomanie, une pathologie peu connue mais fascinante, pousse certaines personnes à croire qu’elles sont aimées, souvent par quelqu’un de socialement inaccessible. Pour mieux comprendre ce trouble, ses implications et les différents aspects qui le caractérisent, nous avons interrogé le Dr. Lakshmi Waber, Spécialiste FMH en psychiatrie et sexologie, Président et responsable de formation de la Société Suisse de Sexologie. Il nous offre un éclairage précieux sur ce sujet épineux, en mettant en lumière à la fois les causes, les traitements et les réalités souvent ignorées de l’érotomanie.

Loading

Lire la suite »

La psychologie des couleurs : quand l’œil façonne l’humeur

La psychologie des couleurs est un domaine fascinant qui étudie l’influence des teintes sur nos émotions, nos comportements et même notre bien-être. Il ne s’agit pas simplement d’une tendance décorative : depuis des siècles, les civilisations associent certaines couleurs à des significations particulières, qu’il s’agisse de symboliser la royauté, la paix ou la passion. Dans le quotidien, un simple changement de couleur dans l’environnement peut apaiser l’esprit ou éveiller un sentiment d’énergie.

Loading

Lire la suite »