Glaucome : faites-vous dépister !

Le glaucome est une maladie du nerf optique multifactorielle, responsable d’une dégradation des fibres nerveuses avec un risque de perte du champ visuel. Parmi les premières causes de cécité dans le monde, il peut longtemps rester asymptomatique. Entretien auprès de la Docteure Ségolène Roemer, Spécialiste FMH en ophtalmologie et ophtalmochirurgie, Swiss Visio Montchoisi et Swiss Visio Martigny. 

Par Adeline Beijns

Le glaucome, est-ce une simple maladie ou un réel danger ?

Il s’agit d’une maladie oculaire qui entraîne une destruction lente et progressive des cellules visuelles du nerf optique, le plus souvent à la suite d’une hausse de la pression oculaire.

Le glaucome n’est pas une maladie unique car il en existe plusieurs formes (le glaucome à angle ouvert, le glaucome à angle fermé, le glaucome pigmentaire et le glaucome pseudo-exfoliatif, etc.) pouvant toucher hommes et femmes. Ce n’est pas une simple pathologie car il peut conduire à la cécité si aucun traitement n’est entrepris. Son véritable danger vient du fait qu’il reste généralement longtemps asymptomatique alors que la maladie progresse. Les pertes du champ visuel étant irréparables, un diagnostic aussi précoce que possible de la neuropathie est très important.

Quels sont les premiers signes qui doivent alerter un malade ?

Ils sont hélas assez tardifs, lorsqu’une grande partie de la vision est touchée. On appelle le glaucome le « voleur de vision ». En effet, l’augmentation de la pression oculaire entraîne tout d’abord une perte de la vision périphérique à laquelle le patient est généralement peu sensible. Quand la maladie est plus avancée, il peut souffrir de scotomes (tâches floues) dans son champ de vision. En cas de glaucome aigü, des douleurs oculaires et à la tête peuvent aussi survenir.

Est-il possible de traiter le glaucome ?

Oui ou plutôt le stabiliser. Les différents traitements possibles ont pour objectif d’arrêter la progression en intervenant sur la régulation de la pression intraoculaire.

Aujourd’hui, nous avons à notre disposition trois grands types de traitements, adaptés en fonction de chaque individu : les collyres, le laser et la chirurgie. Les collyres visent, en fonction de la substance qu’ils contiennent, à augmenter la quantité de liquide (appelé «humeur aqueuse») évacuée hors de l’œil ou à diminuer la quantité de liquide produite par l’œil. Parfois, le laser peut être employé à la place des gouttes ou réalisé pour rectifier des particularités anatomiques, responsables de l’excès de pression.

Enfin, si les thérapeutiques ne sont pas suffisamment efficaces, une intervention chirurgicale visant à améliorer la filtration, doit être proposée. Elle est aussi parfois indiquée chez les patients intolérants aux collyres.

Un patient diabétique atteint de glaucome est-il plus à risque qu’un patient non diabétique ?

Ce n’est pas le diabète qui augmente le risque de survenue du glaucome mais les problèmes cardiovasculaires dont souffrent généralement ces patients, qui constituent un véritable facteur de risque d’aggravation de la maladie. C’est la santé générale du patient qui doit être prise en compte.

Le dépistage du glaucome peut entraîner un sentiment de peur, est-ce vraiment douloureux ?

Absolument pas. L’examen de routine dure entre 5 à 10 minutes, la pression est mesurée à l’aide d’une lumière qui s’approche de l’œil et nous effectuons aussi des photos du nerf. Cela est totalement indolore. Je vous invite à venir tester pour vous en apercevoir !

Pensez à consulter !

La vision vous intéresse ? Retrouvez d’autres articles plus bas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Cheveux en chute libre ?

La chute de cheveux est une préoccupation courante, mais comment savoir si elle est normale ou inquiétante ? Chaque jour, nous perdons naturellement des cheveux, mais lorsque la densité diminue visiblement ou que des zones clairsemées apparaissent, cela peut signaler un problème sous-jacent. Stress, carences, hormones ou encore soins inappropriés : les causes sont multiples.

Loading

Lire la suite »

Un simple coup de ciseaux, une grande cause

Offrir un peu de soi pour redonner espoir : il y a un an, Eve, 24 ans, a coupé 20 centimètres de ses cheveux pour les donner à une association. Un geste simple mais profondément solidaire, qui transforme des mèches en perruques pour ceux qui en ont besoin.

Loading

Lire la suite »

Prendre soin de soi avec le cancer

Prendre soin de soi n’a jamais été aussi tendance. À l’heure où les injonctions à prendre du temps pour soi, créer des limites entre vie professionnelle et vie privée et traiter son bien-être psychique aussi sérieusement que sa santé physique, sont partout, c’est d’autant plus vrai pour les personnes atteintes d’une maladie grave.

Loading

Lire la suite »

À 23 ans, le cancer n’était pas prévu

Quand on a la vie devant soi, entendre une infirmière dire avec un sourire maladroit : « Vous avez de la chance, vous avez choisi le bon cancer, car celui de la thyroïde se soigne bien », peut sembler surréaliste, voire cruel. Car même si ce cancer bénéficie d’un pronostic souvent favorable, à cet âge-là, on ne se sent pas préparé à affronter ce mot effrayant, synonyme d’incertitude et d’angoisse. C’est ce que Magda, aujourd’hui âgée de 39 ans, a ressenti lorsque le diagnostic est tombé. Quinze ans plus tard, en pleine préparation d’un album photo de son dernier périple de 3’500 km en Namibie, elle se confie sur son parcours marqué par la maladie et le désir de continuer à vivre pleinement.

Loading

Lire la suite »

Carcinome hépatocellulaire : comprendre pour prévenir et traiter

Le carcinome hépatocellulaire est un cancer du foie aux impacts redoutables, dont l’incidence ne cesse de croître. Pourtant, la méconnaissance de cette maladie persiste. Pour en apprendre davantage, nous avons interviewé le Dr. Mathieu Chevallier, oncologue médical à la Clinique Générale-Beaulieu à Genève, qui nous éclaire sur les réalités, les risques, et les moyens de lutte contre ce fléau.

Loading

Lire la suite »

Adieu les brûlures d’estomac

20 à 30% des Suisses sont concernés par les brûlures d’estomac et 10% souffrent de reflux pathologique, également connus sous le nom de reflux gastro-œsophagien. Ce problème, souvent accompagné de douleurs et d’inconfort, peut perturber la qualité de vie. Heureusement, il existe des solutions efficaces pour soulager et prévenir ces symptômes.

Loading

Lire la suite »