L’insuline, une hormone qui a 100 ans

Sécrétée par le pancréas, l’insuline est une hormone qui régule la glycémie (taux de sucre dans le sang) pour permettre au corps d’utiliser correctement le glucose contenu dans la nourriture. Vitale, sa découverte en 1921 a révolutionné le traitement du diabète.

Par Adeline Beijns

Réguler la glycémie

L’insuline est une hormone hypoglycémiante, c’est à-dire qui va veiller à abaisser un taux trop élevé de glucose dans le sang, qui agit sur la grande majorité des cellules de l’organisme, à l’exception des cellules nerveuses. Son rôle est donc vital car en son absence, l’organisme ne peut stocker le sucre, ce qui entraîne un risque majeur d’hyperglycémie qui attaque durablement les artères, les nerfs et la rétine.

Joyeux anniversaire !

Jusqu’à sa découverte en 1921 et puis sa première administration, à titre expérimental, à l’homme en 1922, les diabétiques n’avaient qu’un triste sort et une espérance de vie très limitée. On leur imposait en effet, une diète drastique qui les dénutrissait rapidement.

L’insuline demeure, aujourd’hui encore, indispensable pour les personnes atteintes de diabète de type 1 et constitue un traitement essentiel pour beaucoup de patients atteints de diabète de type 2. Puisqu’elle serait digérée comme un simple aliment et détruite par l’acidité de l’estomac, l’insuline ne peut pas être ingérée sous forme de comprimés et doit être injectée par voie cutanée pour passer directement dans le sang.

Témoignages

Francine, 65 ans, retraitée

« On m’a diagnostiqué un diabète de type 1 à l’âge de 8 ans. A cette époque, l’insuline n’était pas encore commercialisée. Pendant 3 ans, ma vie et celle de ma maman a été très compliquée car les médecins m’avaient prescrit un régime drastique où les aliments se pesaient au gramme. Le moindre écart se payait au prix fort. J’ai fait mon premier coma hyperglycémique à 11 ans. Puis un second à 18 ans, le troisième à 19 ans et enfin le dernier à 33 ans lors d’un changement d’insuline. A l’époque, le diabète ne se gérait pas comme maintenant mais une chose est certaine : sans insuline, cela ferait des décennies que je ne serais plus de ce monde. »

Eliane, 36 ans, maman de Théo, 5 ans

« Mon fils a eu besoin d’insuline peu après avoir fêté ses 4 ans. Les signes qui m’ont alertée sont une grande soif et un besoin permanent d’uriner. Nous avons conduit Théo aux urgences et le diagnostic a été posé assez rapidement. Il n’y a pas d’histoire familiale de diabète chez nous, mon fils est le premier. L’endocrinologue a tout de suite recommandé une pompe à insuline. Je suis reconnaissante des progrès de la médecine car sans cette pompe, j’aurais dû moi-même faire plusieurs injections quotidiennes à mon fils alors qu’il est encore si petit. Ses copains de classe posent souvent des questions sur ce genre de patch qu’il a au bras. Cela ne gêne pas du tout Théo qui en est plutôt fier. Même si les sucreries et autres gâteaux restent un problème car Théo les adore, il fait preuve d’une grande discipline et essaye de ne pas y toucher. Mais c’est dur. »
Marc, 38 ans, informaticien

« Cela fait 30 ans que je suis diabétique. Les injections d’insuline, ça me connaît. Mais heureusement, avec les années, j’ai appris à gérer plus ou moins bien mon diabète qui fluctuait aussi en fonction de mes émotions. Le grand changement dans ma vie a été l’adoption d’une pompe à insuline, il y a quelques mois, qui m’a permis de mieux contrôler les fluctuations de glycémie dans ma vie de tous les jours et en particulier lorsque je fais du sport. Sans cette pompe, je ne pourrais pas faire toutes les activités que je veux. Etanche, elle me permet même d’aller à la piscine ou de nager dans la mer. Dans ces moments là, j’oublie ma maladie et je redeviens un homme comme les autres. »

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