Les nombreux avantages de la chirurgie ambulatoire

Entrer à l’hôpital le matin et en sortir le soir, telle est la promesse de la chirurgie ambulatoire. Beaucoup moins stressante et présentant de nombreux avantages, plus de la moitié des interventions chirurgicales sont aujourd’hui ainsi réalisables. Entretien auprès du Dr. méd. Jacques Favre spécialiste FMH en neurochirurgie au centre médical MV Santé Beaumont. 

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce que la chirurgie ambulatoire ?

Selon la définition usuelle, il s’agit du cas ou un patient retourne à son domicile dans les 24 heures à compter de son admission à l’hôpital. Elle s’oppose ainsi à la chirurgie hospitalière qui nécessite un séjour de quelques jours. Les interventions sont réalisées dans un centre chirurgical de jour disposant d’une infrastructure opératoire à part entière.

Quels sont les progrès ayant permis le retour à domicile du patient le soir-même de son opération ?

Grâce à de très nombreux progrès techniques, la discipline chirurgicale est, dans son ensemble, devenue moins invasive, moins traumatique et ainsi plus respectueuse des structures humaines. En devenant plus précis, le geste chirurgical permet aujourd’hui des anesthésies plus légères qui raccourcissent le temps de récupération post-opératoire.

Mais les progrès techniques ne sont pas les seuls à avoir contribué à l’essor de la chirurgie ambulatoire. Les mentalités ont également changé. On sait aujourd’hui qu’il n’est pas anodin de rester à l’hôpital et que tout séjour dans le domaine hospitalier comporte des risques tels que la contraction de maladies nosocomiales ainsi que le développement de thromboses et d’infections.

Pour les personnes âgées, tout séjour peut entraîner la perte de repères ce qui vient augmenter le temps de récupération. La prise en charge ambulatoire n’est plus vue comme une économie d’argent mais bien comme une approche qui place la sécurité et le confort du patient au cœur du traitement médical.

Quels sont les types d’intervention qui peuvent être réalisés en ambulatoire ?

Toute chirurgie est intrinsèquement ambulatoire et de nombreuses opérations peuvent ainsi être envisagées dans le domaine de l’oto-rhino-laryngologie, la dermato-chirurgie, la gynécologie, la neurochirurgie, l’orthopédie, l’ophtalmologie, l’urologie, la chirurgie vasculaire ou encore la chirurgie pédiatrique.

Même la maladie de Parkinson peut être traitée en ambulatoire. Dans mon domaine de spécialisation, la neurochirurgie spinale, jusqu’à 90% des interventions se font en ambulatoire car les soins post-opératoires ne sont à faire qu’au cours des 4 à 6 heures qui suivent l’opération. Un séjour hospitalier n’est donc pas nécessaire et les patients récupèrent plus vite et reprennent leurs marques beaucoup plus rapidement.

Pensez-vous que la chirurgie ambulatoire puisse s’étendre à plus de spécialités ? Quels sont les types d’intervention qui peuvent être réalisés en ambulatoire ?

Oui sans aucun doute et c’est le futur pour toutes les spécialités. Il convient toutefois de reconnaître que le traitement ambulatoire est plus dense et demande plus d’organisation. Elle nécessite ainsi l’implication de plus de personnes tant à l’hôpital qu’au retour au domicile.

Comment se passe le suivi ?

Chaque chirurgie est bien sûr spécifique mais on revoit le patient en principe dès le lendemain pour vérifier que tout va bien. Le suivi médical est déjà organisé bien avant l’opération: une aide familiale ou la famille sait précisément ce qui sera attendu d’elle. On peut ainsi dire que le suivi est collectif et c’est un énorme avantage pour le malade car, plus il y a de lien social, mieux c’est. Le côté humain est extrêmement important pour une convalescence rapide.

L’équipe chirurgicale a en général une très bonne communication avec les aides à domicile et les physiothérapeutes par exemple qui n’hésitent pas à nous appeler en cas de questions. Une véritable cohésion se forme autour du patient, parfois même plus qu’en cas d’hospitalisation. Qualité et autonomie sont les maîtres-mots.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Allergies : quand le corps dit non

La survenue d’une allergie peut bouleverser la vie de celles et ceux qui en souffrent. Qu’il s’agisse de réactions légères ou de véritables urgences, chaque témoignage apporte un éclairage précieux sur la diversité de ces sensibilités. Découvrons les parcours de six personnes confrontées à ces défis.

Loading

Lire la suite »

Quand le pollen s’invite : les clés pour en limiter l’impact

Avec l’arrivée des beaux jours, le pollen refait surface, transformant pour beaucoup le plaisir du printemps en une série d’éternuements et de mouchoirs. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette allergie si courante et souvent sous-estimée ? Pour démêler les mystères de la rhinite allergique saisonnière et offrir des solutions concrètes, nous avons interrogé la Dre. Jacqueline Wassenberg, spécialiste en allergologie, immunologie clinique et pédiatrie.

Loading

Lire la suite »

Désensibilisation, le chemin vers un printemps serein

Chaque année, lorsque les arbres bourgeonnent et que les fleurs éclosent, des millions de personnes accueillent le printemps avec un mélange de joie et d’appréhension. Pour les enfants allergiques au pollen, comme le fils de Mahéva, cette saison rime souvent avec nez qui coule, yeux qui piquent et journées gâchées. Mais grâce à la désensibilisation, aussi appelée immunothérapie, une lueur d’espoir s’est allumée dans leur quotidien. Dans cet entretien, Mahéva, maman d’édouard, 8 ans, autrefois contraint par son allergie, nous raconte comment elle a bouleversé leur vie, les solutions qu’ils ont explorées et, surtout, comment ce traitement a redonné à son fils le goût des jours ensoleillés

Loading

Lire la suite »

SEP, maternité et vie professionnelle

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique auto-immune qui affecte le système nerveux central. Concrètement, cela signifie que le système immunitaire attaque par erreur la gaine protectrice (myéline) entourant les nerfs, provoquant des troubles neurologiques variés tels que des pertes de sensibilité, des difficultés motrices, des problèmes d’équilibre ou de vision, et une fatigue intense.

Loading

Lire la suite »

Une toux inoffensive ?

Walter Käser, âgé de 82 ans, vit aujourd’hui avec une toux qui ne disparaîtra jamais. Ce qui semblait d’abord anodin est devenu un compagnon constant et a finalement conduit au diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique. Cette maladie a bouleversé sa vie, mais avec sa femme Renate, 80 ans, ils relèvent ensemble les défis du quotidien. Ils ont appris à s’adapter, à ajuster leurs habitudes et, malgré les contraintes, à trouver des instants de bonheur.

Loading

Lire la suite »

Démêler le vrai du faux sur la schizophrénie

La schizophrénie reste l’une des maladies mentales les plus mal comprises. Souvent entourée de préjugés, elle suscite encore une peur injustifiée dans l’imaginaire collectif. Pourtant, cette maladie complexe, qui touche environ 1% de la population, mérite d’être mieux connue pour que les patients puissent recevoir le soutien dont ils ont besoin.

Loading

Lire la suite »