Vous au travail ? et si c’était une apnée …

Photo by David Clode on Unsplash

Plusieurs milliers de patients ignorent qu’ils sont atteints d’apnées du sommeil. Un mal caché dans les profondeurs du sommeil, qui agite nos nuits et fatigue nos journées. Comment insuffler cet air qui manque tant à notre sommeil ? Réponse avec le Docteur Jean-Yves Berney, pneumologue à Genève.

Par Thierry Amann

Ces apnées déstructurent notre sommeil, notre repos est alors de mauvaise qualité. Même si on a suffisamment dormi en matière de temps, tout le côté réparateur de nos nuits est altéré. Cela provoque des répercussions la journée avec des périodes de somnolence, des troubles de la mémoire, de la concentration, et augmente les risques liés à la somnolence. On estime que 25% à 30% des accidents de la circulation proviennent de la somnolence au volant ! De récentes études ont démontré également que les apnées du sommeil augmentent les risques cardiovasculaires en fin de nuit en favorisant par exemple les risques d’infarctus.

« On estime que 25% à 30% des accidents de la circulation proviennent de la somnolence au volant ! »

Les apnées du sommeil ne se déclenchent pas du jour au lendemain, c’est une pathologie progressive qui prend des mois et des années à se développer et c’est là tout le problème car les patients finissent par s’habituer aux symptômes. Ils vont considérer que leur fatigue chronique est normale, que c’est la faute du stress, et ils oublient ce que c’est d’être en forme ! Un patient sur deux nous consulte car c’est le conjoint qui donne l’alerte, il observe ces pauses respiratoires pendant la nuit, les ronflements, l’agitation nocturne de son ou sa partenaire et insiste pour qu’il ou elle consulte.

Quels sont les traitements possibles? Sont-ils bien tolérés par les patients ?

Le traitement le plus efficace est le port d’un appareil à pression positive continue (ou CPAP) qui délivre de l’air pour empêcher les voies aériennes de se fermer pendant la nuit. Une sorte de petite pompe à air rattachée à un masque que le patient porte durant son sommeil. Parfois, les patients n’ont pas envie de dormir avec cet appareil qu’ils trouvent gênant. Ils disent que c’est un tue l’amour, que c’est bruyant et encombrant. Mais la majeure partie du temps, ils comprennent que les bénéfices surpassent les inconvénients et finissent par adhérer à cet appareillage. De plus, il y a eu énormément de progrès techniques : les masques sont plus légers, plus confortables et donc mieux tolérés. Certaines versions proposent même un petit masque qui se pose simplement sous les narines. Il y a eu aussi beaucoup d’avancées pour réduire le bruit de ces machines, aujourd’hui presque totalement silencieuses. Enfin, ces machines connectées, permettent la consultation de données d’utilisation et le réglage à distance. De minuscules machines de voyage ont également récemment vu le jour, elles font la taille d’environ 3 smartphones superposés, une solution idéale pour les patients qui voyagent beaucoup.

Au-delà de cet appareillage, quels sont vos conseils pour prévenir et lutter contre les apnées du sommeil ?

Il y a un lien très fort entre les apnées du sommeil et l’excès de poids. On estime que 70% à 80% des apnées sont dues au surpoids. Concrètement, si les gens pouvaient perdre du poids, le besoin d’utiliser un appareillage serait nettement réduit. Je conseille toujours à ces patients d’entamer un régime et de perdre du poids mais très souvent ils me répondent que ça leur semble impossible à cause de leur fatigue chronique, de leur somnolence et qu’ils n’ont pas l’énergie. Je leur rappelle alors l’importance de l’appareillage qui va leur permettre de retrouver des nuits saines et du tonus pour entamer leur régime. Mais la perte de poids reste la solution numéro un car la machine va traiter les symptômes, elle soignera mais ne guérira pas.

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