« Vivre normalement en étant diabétique, c’est possible »

Nicole Gerber, 52 ans, est une femme pleine d’énergie. Atteinte de diabète depuis l’âge de 12 ans, elle a connu des hauts et des bas. L’amour de son mari ainsi que les dernières prouesses technologiques lui ont permis de surmonter les affres de la maladie et de vivre presque normalement. 

Par Adeline Beijns

Nicole, pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Je suis âgée de 52 ans et je vis avec mon mari, rencontré à l’âge de 17 ans, dans le canton de Berne. J’ai la joie d’être la maman de deux jumeaux, aujourd’hui âgés de 24 ans, et d’une fille adoptive. Je viens de terminer une formation de perceuse et j’ai un petit studio de piercing chez moi pour accueillir mes clients. C’est une véritable passion.

Depuis combien de temps vivez-vous avec le diabète ?

C’est une longue histoire ! Tout a commencé lorsque j’avais 12 ans. A l’époque, j’étais très mince et c’est ma soif inassouvissable, qui a éveillé les premiers soupçons quant à la maladie. Les médecins ont diagnostiqué un diabète de type 2 à l’époque, sans que celui-ci ne soit pris en charge par de l’insuline ou des médicaments. 

Ce n’est qu’à l’âge de 28 ans, lorsque j’étais enceinte de mes jumeaux, que l’on a mis un nom précis sur ma maladie : un diabète mody de type 1. Cela fait donc plus de 40 ans que cette maladie m’accompagne.

Comment le diabète a-t-il affecté votre vie ?

Hélas, de nombreuses manières. Comme je n’ai pas reçu de traitement à l’adolescence, je me souviens avoir beaucoup souffert de cette soif inassouvissable mais aussi avoir eu de nombreux malaises. Je me suis évanouie plus d’une fois en raison des hypoglycémies. Heureusement que ma famille et mes amis sont toujours arrivés à temps pour me donner du sucre, sans quoi, je serais peut-être tombée dans le coma.

Quelle a été la partie la plus difficile de votre vie avec le diabète ?

Il y a eu quatre choses particulièrement difficiles à surmonter. La première a été ma grossesse qui a été à risque car mes garçons, bien que prématurés, étaient grands et pesaient plus de 2,7 kilos. Ensuite, le diabète a causé des neuropathies aux mains et aux pieds qui sont fort douloureuses, surtout celles aux pieds, et qui m’empêchent de porter des chaussures pendant longtemps. La troisième difficulté repose dans la vie sociale : il n’est pas toujours facile d’accepter une invitation au restaurant ou chez des amis lorsque l’on ne sait pas ce qui nous sera servi et quel impact cela aura sur la glycémie. Enfin, je dois bien avouer que le caractère héréditaire de la maladie m’effraye et mes fils font un bilan sanguin deux fois par an.

Qu’avez-vous fait pour avoir une vie normale ?

Je me suis adaptée et je fais attention à ce que je mange et à ce que je bois. Par exemple, ce qui m’a beaucoup aidée dans le contrôle de ma glycémie, c’est bannir toutes les boissons light car elles comportent du sucre malgré leur image « sans sucres ». J’ai ensuite aussi prévenu tous les membres de ma famille et mes amis de ce qu’il fallait faire en cas de malaise. Tant pour eux que pour moi, cette information nous a permis d’aborder la maladie avec moins de stress.

Comment gérez-vous votre vie quotidienne aujourd’hui ?

Bien car je porte un capteur de glycémie qui est relié à ma pompe à insuline. La pompe à insuline est changée tous les 3 jours et est facile d’utilisation. Ces technologies m’ont permis de dire adieu aux 9 injections d’insuline quotidiennes que je devais me faire. 

Le capteur de glycémie communique avec ma pompe et lui indique si j’ai trop ou trop peu de glycémie. Une alarme m’informe également (ou réveille mon mari la nuit) si je dépasse un seuil de glycémie critique. C’est une véritable tranquillité d’esprit et cela a changé ma vie.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Quand le rythme ne convient plus

Julie Cartwright, 43 ans, a toujours été une personne pleine d’énergie. Pendant dix ans, elle a pratiqué les
arts martiaux, avant de se spécialiser dans l’acrobatie aérienne. En parallèle, elle a terminé un master, travaillé comme assistante de recherche et fondé, avec une amie, son propre studio d’acrobatie aérienne. Tout était en mouvement, elle fonctionnait à plein régime – physiquement, professionnellement et mentalement.

Loading

Lire la suite »

L’évolution des idéaux féminins… au fil du temps

L’idéal féminin n’a cessé de changer au gré des tendances, des contextes culturels, et des icônes de chaque époque. Ces standards ont eu un impact significatif sur la manière dont les femmes perçoivent leur corps. Voici un voyage dans le temps à travers les figures emblématiques qui ont marqué ces évolutions.

Loading

Lire la suite »

Cheveux clairsemés ? Et si c’était génétique ?

Qui n’a jamais ressenti un pincement au cœur en remarquant une touffe de cheveux restée sur la brosse ? Si perdre des cheveux peut sembler banal, il est important de comprendre que toutes les chutes capillaires ne sont pas identiques. Alors que la chute de cheveux saisonnière, très courante, est généralement temporaire et modérée, l’alopécie androgénétique, elle, peut s’installer durablement et mérite une attention particulière.

Loading

Lire la suite »

De la perte à la repousse

La perte soudaine de cheveux peut sembler anodine au départ, jusqu’à ce qu’elle devienne préoccupante et affecte profondément l’estime de soi. Angèle, 36 ans, responsable des ressources humaines, dynamique et sportive, ne s’attendait absolument pas à être confrontée à cette situation.

Loading

Lire la suite »

Partie 2 – La salle d’attente : le couloir de l’ombre

Daniela Vaucher a traversé deux cancers et est aujourd’hui en rémission. Pendant toute la durée de ses traitements, c’est dans la salle d’attente de son oncologue qu’elle a tenu son journal intime – un refuge de mots et d’émotion face à l’inconnu. Elle partage avec nous son parcours, entre doutes, espoir et résilience.

Loading

Lire la suite »

Lumière bleue et santé : qu’en est-il ?

La lumière fait partie de notre quotidien. Elle nous éclaire, rythme nos journées et conditionne notre sommeil. Mais depuis l’arrivée massive des LED – dans nos ampoules, nos écrans, nos phares de voiture – une question revient sans cesse : la lumière bleue est-elle dangereuse pour la santé ? Et surtout, comment protéger petits et grands de ses effets indésirables ?

Loading

Lire la suite »