Médecine nucléaire : l’espoir par les rayons

Pr. Valentina Garibotto
Cheffe de service de Médecine Nucléaire et Imagerie Moléculaire aux HUG
Dr. Nicola Bianchetto Wolf
Chef de clinique au service de Médecine Nucléaire et Imagerie Moléculaire aux HUG

Movember est bien plus qu’un symbole : chaque année, ce mois de sensibilisation permet de rappeler l’importance du dépistage et de libérer la parole autour des cancers masculins. Il est essentiel de mettre en lumière les avancées médicales qui transforment le quotidien des patients. Parmi elles, la médecine nucléaire émerge comme un pilier innovant, alliant diagnostic précis et traitements ciblés pour lutter contre cette maladie souvent silencieuse. Pour explorer ce domaine fascinant, nous avons eu le privilège d’interviewer la Prof. Valentina Garibotto, MD, Cheffe de service de Médecine Nucléaire et Imagerie Moléculaire aux HUG, ainsi que le Dr. Nicola Bianchetto Wolf, Chef de clinique du même service. | Adeline Beijns

Pourriez-vous décrire le parcours type d’un patient récemment diagnostiqué avec un cancer de la prostate, et préciser le rôle pivotal que joue la médecine nucléaire ?

Le parcours d’un patient nouvellement diagnostiqué commence par une évaluation multidisciplinaire, où la médecine nucléaire intervient tôt pour évaluer l’agressivité et l’étendue du cancer – confiné à la prostate ou avec métastases dans les ganglions ou organes. Selon la sévérité, nous optons pour une surveillance active ou des traitements : chirurgie, radiothérapie ou hormonothérapie en première intention. Nous employons des médicaments radioactifs adaptés à chaque situation : ceux utilisés pour le diagnostic émettent un signal détectable à l’imagerie, tandis que ceux utilisés pour le traitement délivrent localement une radiation capable de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant les tissus sains.

Quelles informations essentielles et quel type d’accompagnement recommandez-vous aux patients et à leurs proches lors de l’annonce du diagnostic ?

L’accompagnement doit avant tout reposer sur une information claire, accessible et adaptée au niveau de compréhension du patient et de son entourage. Notre objectif est d’établir un dialogue ouvert et collaboratif, afin de définir ensemble un parcours thérapeutique personnalisé. Cela implique d’expliquer en détail la nature de la maladie, les options disponibles, et les étapes à venir, tout en répondant aux questions pour dissiper les craintes.

Ce cancer reste l’un des plus répandus chez l’homme. En quoi la médecine nucléaire contribue-t-elle à sensibiliser le grand public à cette réalité ?

La médecine nucléaire contribue activement à la sensibilisation par des initiatives d’information et de proximité : congrès, conférences et événements avec des associations de patients pour diffuser des connaissances fiables. Ces actions rassurent les concernés, rapprochent la recherche des patients et mettent en avant les avancées diagnostiques et thérapeutiques.

Quels soutiens offrez-vous aux patients et à leurs familles dans votre service ?

Dans notre service, l’accompagnement du patient est prioritaire, particulièrement lors de la consultation initiale où nous expliquons en détail la situation clinique, l’évolution de la maladie, les traitements et leurs effets secondaires pour une compréhension totale. Nous fournissons des documents écrits pour relecture à domicile, en optimisant les bénéfices thérapeutiques tout en minimisant les risques.

Quelles sont les principales préoccupations des patients ?

Les patients s’inquiètent avant tout des chances de stabilisation ou d’amélioration offertes par le traitement. En second lieu vient la qualité de vie, qui repose notamment sur une communication ouverte concernant les effets secondaires potentiels. D’autres préoccupations fréquentes sont l’impact sur la vie sexuelle et le fonctionnement de la radioactivité.

Quel message adresseriez-vous aux hommes atteints de cette maladie et à leurs proches ?

Notre message est un appel à l’espoir et à la confiance. Les avancées en médecine nucléaire offrent aujourd’hui de nouvelles options diagnostiques et thérapeutiques, dans des contextes définis et encadrés par des équipes formées, notamment en milieu académique. Tout parcours est unique : en parler avec son médecin est essentiel pour trouver la prise en charge la plus adaptée.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Novartis Pharma Schweiz AG – Suurstoffi, 14 CH-6346 Rotkreutz – FA-11549328 – 11/2025 L’indépendance de l’opinion des experts a été entièrement respectée

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