Briser le silence sur le cancer de la prostate

Yves Menoud, 59 ans
Président de l’Association Prosca

En ce mois de novembre, dédié à la sensibilisation aux cancers masculins sous le nom de Movember, il est crucial de mettre en lumière le cancer de la prostate, qui reste le plus fréquent chez les hommes en Suisse avec plus de 6’000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année¹. Cette maladie, souvent asymptomatique à ses débuts, peut être détectée précocement grâce au dépistage, améliorant ainsi les chances de guérison. Pour mieux comprendre les enjeux et les soutiens disponibles, nous avons interviewé Yves Menoud, président de l’Association Prosca. Âgé de 59 ans, Yves a été diagnostiqué à 46 ans et est aujourd’hui sous surveillance active. À travers son expérience personnelle et son engagement associatif, il nous éclaire sur la mission de Prosca et l’importance de briser les tabous entourant cette pathologie. | Adeline Beijns

Pouvez-vous nous présenter l’Association Prosca et nous rappeler sa mission principale auprès des patients atteints de cancer de la prostate et de leurs proches ?

L’Association Prosca existe depuis un peu plus de vingt ans. Notre mission principale est double : d’une part, nous soutenons les personnes touchées par le cancer de la prostate ainsi que leurs familles, en leur offrant un espace d’écoute et d’accompagnement tout au long de leur parcours. D’autre part, nous travaillons à améliorer la prévention et la connaissance de cette maladie au sein de la population générale. Nous encourageons particulièrement les dépistages précoces, idéalement à partir de 50 ans, car un diagnostic tôt peut changer le cours des choses. En tant que survivant moi-même, je sais à quel point cette information peut faire la différence.

Le cancer de la prostate est l’un des plus fréquents chez les hommes. Comment votre association contribue-t-elle à sensibiliser le grand public à cette réalité ?

Chez Prosca, nous organisons plusieurs groupes de parole tout au long de l’année pour favoriser les échanges. Nous menons également des campagnes de sensibilisation et de communication sur les réseaux sociaux. Le mois de novembre est un moment clé pour nous : nous multiplions les communications, partageons des témoignages en entreprise, et sensibilisons les autorités cantonales. Nous tenons des stands d’information, par exemple aux hôpitaux universitaires de Genève ou directement dans les entreprises. Avec une cinquantaine de membres actifs, nous comptons beaucoup sur les dons du public pour financer ces initiatives et toucher un maximum de personnes.

Quels types de soutien concrets offrez-vous aux personnes atteintes de la maladie et à leurs familles ?

Le soutien est essentiel, surtout au moment du diagnostic et pendant les traitements, car ce cancer est souvent asymptomatique – il arrive comme un coup de massue sans prévenir. Les patients ont besoin de se sentir écoutés, de s’exprimer librement et de réaliser qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve. Nous proposons des groupes de parole pour partager ces expériences. Nous aidons aussi les proches à mieux comprendre comment soutenir leurs bien-aimés, en leur donnant des outils pour les accompagner au quotidien.

D’après votre expérience, quels sont les besoins ou attentes les plus fréquemment exprimés par les patients au cours de leur parcours avec la maladie ?

Les patients expriment souvent le besoin de partager des expériences concrètes pour mieux gérer les effets secondaires. On peut, par exemple, parler de comment faire face aux fuites urinaires, avec des conseils pratiques. Il y a aussi un fort désir d’échanger sur les impacts psychologiques et relationnels. Ces partages aident à normaliser ces défis et à trouver des solutions adaptées, en s’appuyant sur les vécus des autres membres de l’association.

Quel message final souhaiteriez-vous adresser aux hommes concernés par le cancer de la prostate et à leurs proches ?

Le message le plus important que je voudrais passer, c’est que nous sommes en partie maîtres de notre santé. N’hésitez pas à faire un dépistage à partir de 50 ans car la maladie est souvent silencieuse. Brisez les tabous autour de ce cancer comme les problèmes de sexualité ou la dysfonction érectile et parlez-en ouvertement avec votre médecin généraliste ou un urologue.

Référence :
1. https://www.hug.ch/urologie/cancer-prostate

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Novartis Pharma Schweiz AG – Suurstoffi, 14 CH-6346 Rotkreutz – FA-11549328 – 11/2025 L’indépendance de l’opinion des experts a été entièrement respectée

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