Entre souffles et promesses : lutter contre la fibrose pulmonaire idiopathique

Né dans l’après-guerre en Allemagne et confronté dès l’enfance à des problèmes pulmonaires, Peter a toujours su que sa vie ne serait pas exempte de défis. Sa biographie débute à Sarrebruck et le conduit à travers une vie riche en expériences et en voyages, jusqu’à son installation en Suisse, où il construit sa vie professionnelle et familiale. Mais c’est son amour inébranlable pour sa femme qui définit le plus son existence, un amour qui est mis à l’épreuve alors qu’une maladie insidieuse prend racine. 

Par Adeline Beijns

Un amour inaltérable

Depuis leur rencontre à Verbier, Peter et sa femme ont formé un duo indissoluble. « Elle est tout pour moi, et chaque jour passé avec elle est un cadeau », confie Peter. Leur amour, célébré par un mariage mémorable entouré d’amis et de famille à Genève, a toujours été la pierre angulaire de sa vie. Trois ans après leur union, le couple devient parents d’une petite fille prénommée Oona et qui est aujourd’hui active dans le secteur du service à la personne.

Un diagnostic dévastateur

La santé de Peter a commencé à décliner de manière inquiétante en 2020, lorsque son médecin généraliste l’a traité pour une infection pulmonaire. Malgré un traitement efficace à base d’antibiotiques, une toux persistante restait et augmentait les inquiétudes de Peter et de sa femme. Cependant, résilient et attaché à ses routines, Peter continuait de fréquenter le marché de Sion chaque vendredi, où il savourait une raclette avec un ami. Mais la situation s’aggrava un jour où, essoufflé, il se trouva incapable de traverser le pont, un signe alarmant que sa condition s’aggravait.

Conscient que quelque chose n’allait pas au-delà d’une simple infection, Peter retourna voir son médecin généraliste et lui suggéra qu’il serait prudent de réaliser un scanner. Le médecin acquiesça, reconnaissant la nécessité de cette investigation plus poussée, et envoya Peter à l’hôpital pour une IRM. Les résultats révélèrent une légère fibrose du poumon droit ainsi qu’un emphysème, des découvertes qui marquèrent un tournant dans la compréhension de ses symptômes. Peter reçut immédiatement de l’oxygène en bonbonnes et un traitement médicamenteux adapté à sa nouvelle condition.

Récupéré sur : giphy.com

Ce diagnostic, loin d’être un soulagement, jetait une ombre sur son avenir et celui de sa famille. « Lorsque le médecin a expliqué les implications de la fibrose pulmonaire et de l’emphysème, tout a semblé s’arrêter autour de moi, » confie Peter. Ce moment fut un choc non seulement pour lui mais aussi pour sa femme. Face à cette réalité, Peter et sa femme ont traversé des moments de profonde introspection. « Il y a eu des nuits où nous ne faisions que parler de tout ce que nous avions encore espéré faire ensemble, et d’autres où le silence entre nous disait plus que nos paroles ne pourraient jamais exprimer, » dit-il.

Comprendre la maladie

La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une maladie chronique dévastatrice qui altère progressivement la fonction pulmonaire par le durcissement et la cicatrisation du tissu pulmonaire. Ce processus de cicatrisation, connu sous le nom de fibrose, rend les poumons rigides et épaissis, limitant ainsi leur capacité à fournir l’oxygène nécessaire au sang. Les patients atteints de FPI éprouvent une difficulté croissante à respirer, souvent accompagnée d’une toux sèche persistante. La cause exacte de la fibrose pulmonaire idiopathique reste inconnue, ce qui complique le diagnostic et le traitement de cette maladie. Cependant, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, notamment l’âge (la plupart des patients sont diagnostiqués après 50 ans), le sexe masculin, et le tabagisme.

De plus, des études suggèrent un composant génétique, car la maladie semble se manifester plus fréquemment au sein de certaines familles. Dans le cas de Peter, son grand-père Paul né en 1899 était décédé de cette maladie alors qu’il était un grand sportif. L’exposition à certaines substances toxiques, notamment l’amiante, est également considérée comme un facteur de risque significatif. L’amiante, utilisé dans de nombreux matériaux de construction jusqu’à sa réglementation stricte dans les dernières décennies, peut causer des dommages lorsque les fibres sont inhalées. Ces fibres peuvent s’implanter profondément dans les poumons, provoquant inflammation et fibrose au fil du temps.

Récupéré sur : giphy.com

Peter, ayant travaillé avec ce matériau dans des entrepôts et lors d’inventaires, pourrait avoir été particulièrement exposé à ce risque. Les symptômes de la FPI se développent généralement de manière insidieuse et s’aggravent progressivement. Au début, les patients peuvent remarquer un essoufflement lors d’efforts physiques, mais à mesure que la maladie progresse, la difficulté à respirer peut devenir perceptible même au repos. La toux sèche et la fatigue sont également courantes, affectant considérablement la qualité de vie des patients. L’impact de la FPI sur la vie quotidienne peut être profond. Les activités simples comme marcher ou monter des escaliers peuvent devenir extrêmement pénibles.

Les jours comptés

Avant que la fibrose pulmonaire ne commence à limiter sévèrement sa capacité respiratoire, Peter et sa femme étaient des randonneurs passionnés. Ils passaient de nombreux week-ends à explorer les sentiers pittoresques de la Suisse. « Nous adorions découvrir de nouveaux paysages ensemble, respirer l’air frais des montagnes » se souvient Peter avec nostalgie. Cependant, ces moments de liberté sont désormais des souvenirs. La condition de Peter, nécessitant un apport constant en oxygène, rend les sorties longues impossibles. Malgré ces limitations, Peter et sa femme trouvent du réconfort dans leurs souvenirs partagés et dans le soutien de leur fille Oona, qui joue un rôle vital dans leur quotidien.

Récupéré sur : giphy.com

Oona apporte non seulement une aide pratique mais aussi un soutien émotionnel indispensable. « Elle vient souvent nous voir pour s’assurer que nous avons tout ce dont nous avons besoin et pour passer du temps avec nous. Ses visites sont les moments forts de mes semaines, » confie Peter. Oona, bien que confrontée à la perspective de perdre son père, reste une source de joie et d’optimisme pour ses parents. Ainsi, même si les randonnées physiques sont derrière eux, Peter et sa famille continuent de parcourir un autre type de chemin ensemble, un chemin marqué par l’amour et le soutien face aux défis de la vie.

L’amour au temps de la fibrose

Alors que Peter et sa femme approchent de leur cinquantième anniversaire de mariage, chaque jour partagé revêt une signification encore plus profonde. « L’année prochaine, nous célébrerons nos 50 ans de mariage, et chaque jour qui nous rapproche de cette date est un cadeau précieux, » confie Peter. Cette perspective renforce leur détermination à vivre pleinement malgré la maladie. La résilience de leur amour, mis à l’épreuve par la fibrose pulmonaire, offre non seulement une source de réconfort à Peter, mais inspire également ceux qui les entourent.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Boehringer Ingelheim (Schweiz) GmbH – PC-CH-103942
L’ indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée


Retrouvez la vidéo témoignage ici :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00
Ou abonnez-vous directement pour 8 éditions !
CHF78.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Réadaptation en ambulatoire : la Clinique du Grand-Salève ouvre une nouvelle ère

Depuis son ouverture en 2018, la Clinique du Grand-Salève s’est imposée comme un pilier dans le domaine de la santé mentale et de la réadaptation. Située dans un cadre serein et propice à la guérison, elle propose une approche holistique pour aider les patients à retrouver leur équilibre. Mais depuis mai 2025, une nouveauté marque un tournant : le lancement du centre ambulatoire de réadaptation. Contrairement à la santé mentale, gérée en hospitalisation complète pour un suivi intensif, la réadaptation se fait désormais en mode ambulatoire, permettant aux patients de rentrer chez eux après chaque séance.

Loading

Lire la suite »

Santé mentale : l’importance de la mixité et d’une approche multidisciplinaire

Dans un monde où le stress quotidien, les pressions professionnelles et les défis personnels peuvent ébranler notre équilibre intérieur, la santé mentale est devenue un enjeu majeur de société. La prise en charge psychiatrique, psychologique et psychothérapeutique joue un rôle essentiel pour accompagner les individus vers un mieux-être durable. Elle ne se limite pas à un traitement médical isolé, mais intègre une vision globale de la personne, en tenant compte de ses émotions, de son environnement et de ses relations. Pour explorer ces aspects, nous avons interviewé le Dr. Nicolas Schneider, psychiatre et psychothérapeute à la Clinique La Lignière. Située dans un cadre magnifique au bord du lac Léman, avec un domaine agrémenté d’une forêt, cette clinique offre un havre de paix propice au ressourcement. Spécialiste en addictologie, troubles du comportement alimentaire et victimologie, le Dr. Schneider partage son expertise sur les troubles mentaux et leurs approches thérapeutiques.

Loading

Lire la suite »

Mal de dos : briser les mythes pour soulager la douleur

Le mal de dos, ou lombalgie, touche près de 80% des adultes au cours de leur vie, faisant de lui l’un des maux les plus répandus de notre époque. Pourtant, derrière cette affliction commune se cachent de nombreuses croyances erronées, ancrées dans l’imaginaire collectif, qui non seulement perpétuent la souffrance, mais peuvent aussi transformer une douleur aiguë en un problème chronique. Ces idées fausses, partagées tant par les patients que par certains professionnels de santé, ont un impact délétère : elles instillent la peur, favorisent l’inaction et entravent une guérison optimale. Pour éclairer ce sujet crucial, nous avons interrogé le Prof. Stéphane Genevay, médecin adjoint agrégé au Service de rhumatologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), responsable du programme ProMIDos dédié à la prise en charge multidisciplinaire des douleurs dorsales.

Loading

Lire la suite »

Et si on changeait les règles du jeu ?

Et si la clé du plaisir se cachait dans la curiosité ou l’envie de se redécouvrir ? Trois couples racontent
comment une idée un peu folle a transformé leur intimité. Entre maladresses, rires et vraies émotions,
ces expériences insolites leur ont surtout appris à se reconnecter à eux-mêmes… et à l’autre.

Loading

Lire la suite »

Parler sans honte : la santé intime face au cancer

Quand on pense au cancer, on imagine souvent des traitements lourds et des combats médicaux. Mais qu’en est-il de la vie intime des patients ? Douleurs, baisse de l’estime de soi, changements corporels ou troubles proctologiques peuvent bouleverser la sexualité et le bien-être. À Genève, le 6ème Symposium Oncologie, Sexologie, Proctologie des HUG a réuni en juin des experts pour aborder ces sujets trop souvent tus. Rencontre avec la Docteure Marie-Laure Amram, oncologue, et le Professeur Frédéric Ris, colo-proctologue, qui nous expliquent pourquoi la santé sexuelle est au cœur de la qualité de vie et comment oser en parler peut tout changer.

Loading

Lire la suite »

Vasectomie : pour une planification consciente

De plus en plus d’hommes assument activement leur rôle dans la planification familiale et choisissent de subir une vasectomie. C’est aussi le cas de Boris Kasper (41 ans), qui a pris cette décision en toute conscience. Dans ce témoignage, il raconte pourquoi il a opté pour cette intervention, comment il a vécu l’opération et ce qui a changé depuis. Son histoire montre qu’une vasectomie doit être mûrement réfléchie, mais qu’elle n’a rien d’effrayant ni de tabou.

Loading

Lire la suite »