Naître trop tôt : enjeux et soutien face à la prématurité

Cancer

La naissance d’un enfant est un moment d’une intense émotion, mêlant joie, espoir et parfois, inquiétude. Lorsque ce moment survient plus tôt que prévu, c’est-à-dire avant 37 semaines de grossesse, il peut être source de nombreux questionnements et défis pour les parents et les soignants. 1 naissance sur 10 serait concernée à travers le monde.

Par Adeline Beijns

Définition de la prématurité

Un bébé est considéré comme prématuré lorsqu’il voit le jour avant la fin de la 37ème semaine de grossesse. En 2022, d’après les données de l’Office fédéral de la statistique, la Suisse a enregistré un taux de prématurité de 6,3% parmi les naissances. Ce phénomène est encore plus marqué dans le cas des grossesses multiples, avec plus de la moitié des naissances gémellaires (53%) se produisant prématurément.

La prématurité se décline en plusieurs niveaux, déterminés par l’âge gestationnel: on parle de très grande prématurité pour les naissances avant 32 semaines, de grande prématurité entre 32 et 36 semaines, et de prématurité modérée à tardive entre 32 et 37 semaines. Au-delà des questions vitales liées à la survie et au développement de ces enfants nés en avance, ce bouleversement de calendrier engage également une réflexion profonde sur les défis médicaux et psychologiques qu’il implique.

Récupéré sur : giphy.com

Facteurs contributifs

Les origines de la prématurité sont diverses et souvent combinées, englobant à la fois des éléments liés à la santé et au mode de vie de la mère, ainsi qu’à des complications spécifiques de la grossesse. Les facteurs maternels tels que l’âge, des conditions préexistantes (par exemple, le diabète ou l’hypertension), et certaines habitudes de vie (comme la consommation de substances nocives ou le niveau de stress) peuvent influencer le risque de naissance prématurée.

Par ailleurs, les complications de la grossesse, telles que la pré-éclampsie (un trouble de la grossesse caractérisé principalement par une hypertension artérielle), les infections, ou le décollement placentaire, ainsi que les grossesses multiples, sont également reconnues pour leur rôle dans l’augmentation du risque de prématurité.

Risques et impacts

Les bébés prématurés sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés au début de leur vie. Sur le plan physique, ils peuvent faire face à des problèmes respiratoires, digestifs, ou encore à un retard de croissance. Sur le plan neurodéveloppemental, la prématurité peut être associée à des retards cognitifs, des troubles de l’apprentissage et du comportement. Psychologiquement, l’expérience de la prématurité peut également avoir un impact sur les parents, générant stress, anxiété, et parfois un sentiment de culpabilité.

Récupéré sur : giphy.com

Mesures préventives, envisageables ?

La prévention de la prématurité passe par une prise en charge adaptée de la grossesse. Une surveillance médicale régulière, une alimentation équilibrée, l’évitement des substances toxiques, et un mode de vie sain sont autant de facteurs qui contribuent à réduire les risques. Cependant, il est important de reconnaître que, malgré toutes les précautions prises, on ne peut pas toujours tout prévoir ni prévenir. Certains facteurs échappent à notre contrôle, soulignant l’importance d’un suivi médical attentif et d’un soutien adapté aux besoins spécifiques de chaque grossesse.

L’importance du peau à peau

Le peau à peau, aussi appelé méthode kangourou, est une pratique qui consiste à mettre un nouveau-né, dès sa naissance, en contact direct peau contre peau avec sa mère ou son père. Cette pratique a de multiples bienfaits, tant pour le bébé que pour les parents. Chez le nouveau-né, elle favorise la régulation de la température corporelle, la stabilisation du rythme cardiaque et de la respiration, et facilite l’allaitement maternel en stimulant le réflexe de recherche du sein.

Le contact peau à peau contribue à réduire le stress et l’anxiété chez le bébé et à favoriser un lien affectif entre le bébé et ses parents. Même si cette pratique est recommandée pour tous les nouveau-nés, elle est particulièrement bénéfique pour les bébés prématurés car elle soutient un début de vie harmonieux et une relation parent-enfant sécurisante.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00
Ou abonnez-vous directement pour 8 éditions !
CHF78.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Partie 1 – La salle d’attente : le couloir de l’ombre

Daniela Vaucher a traversé deux cancers et est aujourd’hui en rémission. Pendant toute la durée de ses traitements, c’est dans la salle d’attente de son oncologue qu’elle a tenu son journal intime — un refuge de mots et d’émotions face à l’inconnu. Dans une série de témoignages à paraître sur plusieurs éditions, elle partage avec nous son parcours, entre doutes, espoir et résilience.

Loading

Lire la suite »

Quand la maternité se conjugue au diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est un défi dans la prise en charge des grossesses à risque, interrogeant tant les cliniciens que les chercheurs sur les meilleures stratégies de dépistage, de suivi et de prévention. Cette affection, qui se caractérise par une intolérance au glucose apparaissant au cours de la grossesse, soulève des questions essentielles concernant la santé maternelle et néonatale. À travers l’histoire de Marianne, 37 ans, qui a développé un diabète gestationnel lors de sa grossesse de Mathieu – aujourd’hui âgé de 3 ans – nous explorerons la réalité clinique de cette pathologie, ses implications et les perspectives d’amélioration de sa prise en charge en Suisse.

Loading

Lire la suite »

Malnutrition chez les seniors : quand la fragilité ouvre la porte aux escarres

Depuis quelques années, la question de la malnutrition chez les aînés suscite de plus en plus d’inquiétudes dans le milieu médical. C’est un phénomène discret, souvent sous-estimé, qui fragilise l’organisme et augmente les risques de complications, notamment l’apparition d’escarres (ou plaies de pression). Lorsqu’une personne âgée se trouve en situation de dénutrition, son corps puise dans ses réserves pour fonctionner, ce qui peut ralentir la cicatrisation et aggraver les lésions cutanées. Comment repérer ce problème ? Pourquoi est-il si fréquent chez nos aînés ? Et surtout, quelles solutions existent pour prévenir ces plaies douloureuses et potentiellement graves ?

Loading

Lire la suite »

L’horloge du vieillissement peut-elle vraiment tourner à l’envers ?

Comme promis, je vous embarque dans un voyage vers le rajeunissement ! Peu importe votre âge, que pouvez-vous faire pour donner un véritable coup de fouet à vos cellules ? Comment optimiser votre mode de vie, votre alimentation, votre activité physique, votre sommeil et votre prise de compléments alimentaires pour maximiser l’efficacité de votre mécanisme de réparation cellulaire ? L’objectif : rester jeune… voire même rajeunir ! Certains seront sceptiques. Rajeunir ? Une illusion ! Mais a-t-on déjà prouvé scientifiquement et de manière irréfutable qu’il est possible d’inverser le vieillissement ?

Loading

Lire la suite »

Jeune pour toujours ? Optimisez vos chances

L’espérance de vie moyenne en Europe est actuellement d’environ 84 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes. À mesure que l’on s’approche de ces âges, beaucoup commencent à réfléchir à leur propre vieillissement et cherchent activement à ralentir ce processus. Il semble en effet possible de dissocier, dans
une certaine mesure, notre âge biologique de notre âge chronologique.

Loading

Lire la suite »

Arthrose ou coiffe des rotateurs : quand la prothèse d’épaule change la vie

Douleurs persistantes, mobilité fortement diminuée : l’arthrose avancée de l’épaule ou la rupture irréparable de la coiffe des rotateurs sont deux affections qui impactent lourdement la vie quotidienne. Lorsque les traitements conservateurs atteignent leurs limites, la pose d’une prothèse d’épaule peut être envisagée. Mais quels sont les critères pour recommander cette intervention ? Quelles différences existent selon qu’il s’agisse d’arthrose ou d’une rupture de la coiffe ? Pour clarifier ces deux problématiques, nous avons rencontré le Dr. Paolo Fornaciari, médecin indépendant et spécialiste en Chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil locomoteur, Chirurgie de l’épaule et du coude et Médecine du sport.

Loading

Lire la suite »