Le sucre et les enfants : un doux danger

Le sucre et les enfants : un doux danger

Avec les fêtes de Pâques passées, les foyers suisses, comme ailleurs, se retrouvent souvent envahis de chocolats et de confiseries. Si ces douceurs font briller les yeux des enfants, elles soulèvent également des inquiétudes chez les parents et les professionnels de la santé. Entre caries, hyperactivité et obésité infantile, le sucre est souvent pointé du doigt. Mais qu’en est-il vraiment ? Démêlons le vrai du faux entre plaisir et modération.

Par Adeline Beijns

La douce et amère réalité

Le sucre, présent dans de nombreux aliments, joue un rôle central dans l’alimentation. Il fournit une source immédiate d’énergie, essentielle pour les enfants en pleine croissance. Cependant, son abus, surtout sous forme de friandises sucrées comme les chocolats de Pâques, pose de sérieux problèmes de santé. Les caries dentaires représentent une des préoccupations majeures en santé dentaire, étroitement liées à la consommation excessive de sucre. Cette relation se comprend en examinant de plus près les processus biologiques qui se déroulent dans la bouche après l’ingestion de sucre.

Lorsque nous consommons des aliments ou boissons sucrés, les bactéries présentes dans la plaque dentaire se nourrissent de ces sucres et les transforment en acides. C’est ce processus de fermentation qui pose problème : les acides ainsi produits attaquent l’émail des dents, la couche externe dure qui les protège. Au fil du temps, cette attaque acide peut éroder l’émail, conduisant à la formation de petites cavités ou caries. Pour prévenir les caries dentaires, il est donc essentiel d’adopter une bonne hygiène bucco-dentaire. Cela inclut le brossage des dents au moins deux fois par jour avec un dentifrice fluoré, qui aide à renforcer l’émail. L’utilisation de fil dentaire quotidienne est également recommandée pour éliminer la plaque dentaire et les résidus alimentaires entre les dents, où la brosse ne peut pas atteindre.

Hyperactivité

L’association entre la consommation de sucre et l’augmentation de l’énergie ou de l’excitation, notamment chez les enfants, est un sujet qui suscite de nombreuses discussions tant chez les parents que dans la communauté scientifique. Bien que l’anecdote populaire suggère qu’un enfant qui consomme des sucreries devient plus actif ou hyperactif, les recherches scientifiques peinent à établir un lien direct et indiscutable entre la consommation de sucre et l’hyperactivité. La croyance répandue veut que le sucre provoque une montée soudaine de l’énergie, se traduisant par une excitation ou une augmentation de l’activité physique chez les enfants. Cependant, plusieurs études ont remis en question cette hypothèse, ne trouvant pas de preuves solides soutenant l’idée que le sucre en lui-même soit un facteur direct d’hyperactivité.

Cancer
Récupéré sur : giphy.com

En effet, certaines recherches ont montré que les changements dans le comportement des enfants après la consommation de sucre pourraient plutôt être attribués à d’autres facteurs, tels que les attentes des parents ou l’environnement dans lequel la consommation a lieu. Néanmoins, cela ne signifie pas que le sucre n’a aucun effet sur la santé ou le comportement. Une alimentation riche en sucre peut mener à des déséquilibres alimentaires, affectant indirectement l’humeur et le comportement. Par exemple, une consommation excessive de sucre peut contribuer à une nutrition inadéquate, privant le corps de nutriments essentiels qui jouent un rôle crucial dans la régulation de l’humeur, comme les vitamines, les minéraux et les acides gras oméga-3. Ces déséquilibres peuvent, à leur tour, influencer le comportement et la capacité de concentration, particulièrement chez les enfants.

Surpoids et obésité

Selon les informations émanant des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) , plus d’un cinquième des enfants en Suisse souffrent de surpoids, avec un taux d’obésité s’établissant entre 5 et 8%. La précocité de l’intervention est essentielle, notamment parce que l’obésité prépubère présente un risque de persistance à l’âge adulte dans 20 à 50% des cas. Ce risque s’accroît significativement, atteignant 50 à 70%, lorsque l’obésité se développe après la puberté. La consommation excessive de sucre, en particulier à travers les boissons sucrées et les snacks, joue un rôle clé dans cette épidémie.

Entre plaisir et modération : un art délicat

L’équilibre entre le plaisir des sucreries et une alimentation saine est une quête constante, bien au-delà des festivités occasionnelles comme Pâques. Il s’agit d’une démarche globale, touchant tous les aspects de notre quotidien, où le sucre, souvent omniprésent, doit être consommé avec discernement. L’attention à la consommation de sucre ne devrait pas se limiter aux moments festifs, elle doit être intégrée dans notre routine quotidienne.

Cancer
Récupéré sur : giphy.com

Ceci est crucial car une consommation excessive de sucre est liée à divers problèmes de santé, allant des caries dentaires à des risques plus sévères comme l’obésité, le diabète de type 2, et les maladies cardiovasculaires. Pour maintenir un équilibre, il est recommandé d’adopter une alimentation riche et variée, où les fruits et légumes occupent une place centrale, fournissant des sucres naturels ainsi que des fibres, vitamines, et minéraux essentiels.

En parallèle, l’activité physique s’avère être un pilier fondamental pour équilibrer notre apport calorique et renforcer notre santé globale. Le sport joue un rôle crucial non seulement dans la régulation du poids, mais également dans le bien-être psychologique. Il contribue à réduire le stress, améliorer l’humeur et renforcer l’estime de soi. La pratique régulière d’activités physiques, adaptée à chaque âge et capacité, devrait être encouragée dès le plus jeune âge. Cela aide les enfants à développer des habitudes saines qu’ils sont susceptibles de maintenir à l’âge adulte.

Enfin, éduquer les enfants et les adultes sur les effets du sucre et les avantages d’une vie active est primordial. Cela leur permet de privilégier des alternatives moins sucrées et de prendre conscience de l’importance de modérer leur consommation de sucreries, tout en découvrant le plaisir des activités physiques.

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