La myopie : Comprendre, vivre et traiter

La myopie

Dans un monde de plus en plus dominé par les écrans et un mode de vie sédentaire, la myopie est devenue une préoccupation de santé publique majeure. Aujourd’hui, des millions de personnes à travers le globe sont affectées par cette condition, avec des prévisions indiquant que près de la moitié de la population mondiale pourrait être myope d’ici 2050.

Par Adeline Beijns

Comprendre la maladie

La myopie se produit lorsque le globe oculaire s’allonge plus que la normale ou que la cornée, la surface transparente à l’avant de l’œil, a une courbure excessive. Cette configuration anatomique altère la manière dont la lumière est réfractée à travers l’œil, entraînant une focalisation des rayons lumineux en un point devant la rétine plutôt que directement sur sa surface. En conséquence, bien que la vision rapprochée reste généralement claire et nette, les objets éloignés apparaissent flous et indistincts. C’est précisément cela que Jacqueline, aujourd’hui âgée de 42 ans, a ressenti vers l’âge de 6 ans : « je ne parvenais plus à lire ce qu’il y avait au tableau et je plissais les yeux pour pouvoir voir. »

Cette condition peut affecter des tâches quotidiennes comme la lecture de panneaux routiers, le visionnement de tableaux d’affichage ou même la reconnaissance de visages à distance. La progression de la myopie peut varier d’une personne à l’autre, influencée par des facteurs génétiques et environnementaux. Chez les enfants et les adolescents, la myopie a tendance à évoluer plus rapidement, en partie à cause de la croissance du corps, y compris celle des yeux, qui peut aggraver la condition. Chez les adultes, la myopie se stabilise généralement, mais une surveillance continue est essentielle.

Cancer
Récupéré sur : giphy.com

Facteurs de risque

Les causes de la myopie peuvent être multifactorielles, impliquant à la fois la génétique et l’environnement. L’hérédité joue un rôle significatif : les enfants dont les parents sont myopes ont une probabilité plus élevée de développer eux-mêmes cette condition. Cela suggère une composante génétique forte, bien que les spécificités de l’héritabilité restent complexes et sujettes à la recherche. Léa, une élève de 8 ans, partage son expérience : « J’aimais jouer à des jeux vidéo plutôt que de jouer dehors. Puis, j’ai commencé à avoir du mal à voir le tableau à l’école. Quand on m’a diagnostiqué myope, ça a été un choc pour moi. » Elle poursuit : « Quand j’ai appris que je devais porter des lunettes, j’étais inquiète… mais maintenant, je les aime bien. Elles font partie de moi. »

L’exposition prolongée aux écrans, devenue monnaie courante à l’ère numérique, est un autre facteur de risque important. La sollicitation intense de la vision de près, sans pauses adéquates, peut contribuer à l’apparition ou à l’aggravation de la myopie. Cela est particulièrement préoccupant pour les jeunes générations, qui grandissent dans un environnement saturé de technologies numériques. Le manque d’exposition à la lumière naturelle est également mis en cause.

Certaines études suggèrent qu’un temps insuffisant passé à l’extérieur peut augmenter le risque de développer une myopie. La lumière du soleil semble jouer un rôle protecteur, potentiellement en influençant la croissance et le développement de l’œil. Enfin, les activités qui sollicitent intensément la vision de près, telles que la lecture prolongée, le dessin ou l’utilisation de dispositifs électroniques à une courte distance, peuvent également accentuer le risque. Ces activités, en demandant un effort constant de focalisation à courte portée, pourraient encourager l’allongement de l’œil, conduisant à la myopie.

Cancer
Récupéré sur : giphy.com

Complications

La maladie peut être un prélude à des complications ophtalmologiques plus graves. En effet, une myopie non contrôlée et progressive est associée à un risque accru de plusieurs problèmes oculaires qui peuvent compromettre sérieusement la vision. Une des complications les plus sérieuses liées à la myopie est le détachement de la rétine. Les personnes myopes ont un globe oculaire plus long, ce qui peut entraîner un étirement et un amincissement de la rétine. Ces modifications structurelles augmentent le risque que la rétine se décolle de la paroi arrière de l’œil, une situation nécessitant une intervention chirurgicale urgente pour prévenir la perte de vision.

La myopie est également un facteur de risque reconnu pour le développement de glaucomes, une famille de maladies caractérisées par une augmentation de la pression intraoculaire qui endommage le nerf optique. De même, les individus myopes sont plus susceptibles de développer des cataractes à un âge plus précoce. Ces dernières sont des opacifications du cristallin de l’œil qui brouillent la vision et, si elles ne sont pas traitées, peuvent mener à la cécité. Jacqueline témoigne de sa longue cohabitation avec la myopie : « Ayant une forte myopie (-6 de dioptries), je fais face à des contrôles réguliers pour surveiller ma vision et prévenir les complications. Cela fait partie intégrante de ma vie et m’aide à maintenir ma qualité de vie. »

L’Importance de la consultation

Olivier, 46 ans, rappelle l’importance de ne pas négliger la santé oculaire : « J’ai attendu trop longtemps avant de consulter un ophtalmologue. Ma qualité de vie s’est considérablement améliorée une fois que j’ai commencé à porter des lunettes. C’est un regret de ne pas avoir agi plus tôt. »

La myopie ne doit pas être prise à la légère. En tant que facteur de risque pour d’autres problèmes ophtalmologiques, elle requiert une attention particulière et une gestion proactive. Par des mesures préventives, comme limiter le temps passé devant les écrans et augmenter le temps passé à l’extérieur, ainsi que par des contrôles ophtalmologiques réguliers, il est possible de minimiser le risque de complications et de maintenir une bonne santé oculaire tout au long de la vie. De plus, des examens réguliers peuvent aider à ajuster la correction visuelle au fil du temps, assurant une acuité visuelle optimale et réduisant le risque de fatigue oculaire. 

Stellest

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00
Ou abonnez-vous directement pour 8 éditions !
CHF78.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Diabète : dynamique et connecté !

Jean-Daniel L., 78 ans, est un homme débordant d’énergie qui a parcouru le monde. A le voir si enthousiaste à la salle de sport, nul ne saurait suspecter qu’il souffre pourtant de diabète de type 2 depuis plus de 25 ans.

Loading

Lire la suite »

SEP, sport et nutrition : un trio gagnant ?

Jérôme, 40 ans, fait partie de ces hommes qui font voler en éclats les préjugés. Avec lui, l’impossible devient possible car il est la preuve qu’on peut être atteint de sclérose en plaques (SEP), être un athlète accompli et travailler à temps plein. Entretien.

Loading

Lire la suite »

La migraine, un mal pas comme un autre

La migraine n’est pas qu’un simple mal de tête ; c’est une affection neurologique complexe qui touche des millions de personnes dans le monde, avec des symptômes qui peuvent être invalidants et altérer la qualité de vie. Cet article vise à apporter des éclaircissements sur les particularités de cette affection souvent mal comprise en examinant ses causes et ses effets.

Loading

Lire la suite »

Comprendre la sialorrhée: entretien croisé avec une neurologue et un ORL

La sialorrhée, communément appelée salivation excessive, est une affection caractérisée par une surproduction de salive, une diminution de la capacité à retenir la salive dans la bouche ou des difficultés à avaler. Dans cet article, nous vous présentons un entretien avec deux experts de premier plan afin d’explorer les nombreuses caractéristiques de la maladie.

Loading

Lire la suite »