SEP, sport et nutrition : un trio gagnant ?

SEP, sport et nutrition : un trio gagnant ?

Jérôme, 40 ans, fait partie de ces hommes qui font voler en éclats les préjugés. Avec lui, l’impossible devient possible car il est la preuve qu’on peut être atteint de sclérose en plaques (SEP), être un athlète accompli et travailler à temps plein. Entretien. 

Par Adeline Beijns

Quand avez-vous appris que vous souffriez de sclérose en plaques ?

Vers l’âge de 26 ans, j’ai eu une perte de sensation dans un pied ainsi qu’une grande fatigue. A cela se sont ajoutés des fourmillements dans les jambes ainsi qu’une faiblesse musculaire et des pertes d’équilibre. Je n’y ai pas prêté attention mais au cours des 4 années qui ont suivi, ces symptômes n’ont fait qu’empirer. Et puis, pour mes 30 ans, le diagnostic est tombé.

Quelles ont été les conséquences les plus difficiles de la maladie ?

J’ai énormément souffert de la fatigue qui m’accablait et qui m’oblige encore parfois à ralentir le rythme. A côté de cela, les douleurs inexpliquées et les pertes d’équilibre m’ont aussi poussé à abandonner le judo de compétition après plus de 25 ans de pratique.

Récupéré sur : giphy.com

Cela n’a pas été trop dur d’abandonner ce sport qui vous plaisait depuis votre plus jeune âge ?

Oui et non. Oui car c’est une discipline qui m’a énormément donné mais non car je me suis rendu compte que les conséquences de la SEP étaient, pour mon cas, incompatibles avec ce sport pratiqué en salle et à haute intensité. Je suis sensible au phénomène d’Uhthoff qui se produit lorsque la température du corps augmente et qui impacte l’influx nerveux. Les activités sportives en plein air me conviennent mieux. Je me suis donc mis à la course à pied et au VTT ! Je fais aussi du renforcement musculaire, des exercices de coordination et d’équilibre, mais de manière plus douce.

Que vous apporte le sport dans la gestion de votre maladie ?

Enormément de choses ! Le sport influe positivement sur de nombreux domaines de ma vie. En plus d’avoir une meilleure endurance et force musculaire, le sport assure un sommeil réparateur et demande non seulement de faire attention à ce que l’on mange mais aussi de s’écouter et d’être attentif aux signes que le corps nous envoie.

Paradoxalement, alors que nous pourrions croire qu’une pratique sportive fatigue voire épuise, j’ai au contraire trouvé que je me sentais en meilleure forme et plus apte à affronter le quotidien. En particulier lorsqu’il s’agit de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie de famille. J’ai aussi, au fil des mois et des années, trouvé mon poids de forme en perdant une dizaine de kilos sans véritablement faire de régime.

Récupéré sur : giphy.com

De quoi se compose une assiette typique pour vous ?

J’essaye autant que possible de manger différents fruits et légumes pour les nutriments et vitamines nécessaires. Les céréales et féculents composent aussi mes plats que j’accompagne de produits laitiers et parfois de viande. Je fais attention à manger local et de saison. Je crois que la clé est de manger varié et équilibré et ne pas s’en vouloir s’il y a parfois un écart.

De quels challenges sportifs êtes-vous le plus fier ?

Au début, je me suis mis en tête de faire la course Sierre-Zinal et un marathon. Objectifs accomplis après avoir terminé 3 fois Sierre-Zinal, ainsi que le marathon de Lucerne. Durant l’année 2019, j’ai organisé une récolte de dons au profit des personnes atteintes de SEP. Ce faisant, j’ai participé à 5 courses à pied et à 5 courses VTT, dont la course du Grand-Raid au départ d’Hérémence. Dernier challenge qui me rend fier, en 2023, je vais participer à mon 16ème Morat-Fribourg !

Quel est votre prochain défi sportif ?

Un marathon, mais en ski de fond cette fois. Le véritable dépassement de soi, c’est l’envie de découvrir, de se donner à fond avec ses moyens et d’avoir du plaisir. 

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