Des mains froides à une bouffée d’air frais

Dans le canton pittoresque du Valais, où les Alpes se dressent majestueusement et les vallées s’étendent à l’infini, réside Nathalie, une enseignante de géographie de 49 ans à l’histoire peu ordinaire. Si les paysages qu’elle enseigne sont vastes et immuables, son parcours personnel à travers les méandres de la sclérodermie, une maladie auto-immune incurable, est encore plus bouleversant.  

Par Adeline Beijns

L’apparition silencieuse de la maladie

Alors que Nathalie était une jeune femme dynamique de 24 ans, des symptômes subtils commencent à se manifester. La froideur de ses mains est plus qu’une conséquence des hivers suisses ; des infections commencent à apparaître sur le bout de ses doigts. L’essoufflement de Nathalie, surtout lorsqu’elle monte une côte, est facilement considéré comme de la fatigue. Les médecins, tout aussi déconcertés par ses symptômes, diagnostiquent d’abord une déficience en plaquettes et recommandent l’ablation de la rate.

L’hiver qui a tout changé

Mais l’hiver de la 28e année de Nathalie marque un tournant dans son parcours de santé. Professeur de géographie en Valais, elle développe une nécrose sévère au bout des doigts. Ce symptôme alarmant la conduit à l’hôpital pendant six semaines. C’est dans les couloirs stériles et sous les soins de spécialistes qu’elle reçoit enfin son diagnostic : elle est atteinte de sclérodermie. Cette révélation est d’autant plus poignante que Nathalie se souvient de sa grand-mère atteinte de la même maladie. Mais la vie trouve toujours un moyen d’équilibrer les peines et les joies : elle sort de l’hôpital la veille de son mariage, une lueur d’espoir dans une période difficile.

Récupéré sur : giphy.com

Comprendre la sclérodermie

La sclérodermie est une maladie chronique du tissu conjonctif généralement classée parmi les maladies rhumatismales auto-immunes. Son symptôme caractéristique est le durcissement et le resserrement de la peau. La sclérodermie peut également avoir des répercussions sur les organes internes, les vaisseaux sanguins, etc. Bien que la cause exacte de la sclérodermie reste imprécise, on pense que des facteurs génétiques peuvent rendre certaines personnes plus vulnérables. Chez les personnes atteintes de sclérodermie, le système immunitaire cible par erreur les propres tissus de l’organisme, ce qui entraîne une surproduction de collagène. Il en résulte un durcissement de la peau et des organes qui caractérise la maladie.

Vivre et enseigner avec la sclérodermie

Au fil des ans, la maladie commence à faire des ravages. Ses poumons sont atteints de fibrose, une conséquence dévastatrice de la sclérodermie. Bien qu’on lui ait prescrit de l’oxygène pour la nuit, la détermination et la passion de Nathalie pour l’enseignement l’empêchent de l’utiliser pendant la journée scolaire. Du moins, au début car elle ne voulait pas que sa condition soit une source de pitié ou de curiosité pour ses élèves. Avec le temps, elle s’est rendue compte que la précieuse bonbonne de gaz lui permettait de rester active dans le monde du travail. Chaque respiration devient une lutte, chaque pas un défi. Mais son esprit demeure intact, en particulier avec la naissance de ses deux enfants, qui ont apporté une joie immense et un but à sa vie.

Un parcours émotionnel mouvementé

Vivre avec la sclérodermie est imprévisible. Il y a eu des périodes de calme relatif où les symptômes étaient gérables, entrecoupées de poussées sévères. Ces moments difficiles l’ont obligée à prendre une décision. Sur les conseils de son pneumologue, Nathalie a dû faire face à la dure réalité : elle a besoin d’une transplantation pulmonaire. La charge émotionnelle de cette prise de conscience, combinée au chagrin d’accepter un organe provenant d’un donneur décédé, a rendu cette période particulièrement difficile.

Récupéré sur : giphy.com

Un nouveau souffle, un nouveau départ

En 2022, Nathalie est confrontée au déchirement d’une transplantation ratée en raison d’un défaut des poumons du donneur. Mais l’espoir, la persévérance et l’amour de sa famille très soudée l’emportent. En janvier 2023, elle bénéficie d’une transplantation pulmonaire réussie. L’opération ne l’a pas transformée en athlète, mais elle lui a donné une nouvelle vie. Libérée des contraintes des bouteilles d’oxygène et grâce à une prise en charge médicale optimale, elle peut à nouveau se promener tranquillement et profiter des moments passés avec sa famille.

Le voyage continue

Le parcours de Nathalie avec la sclérodermie, des collines valaisannes aux couloirs sinueux des hôpitaux, est un témoignage inspirant de la résilience et de la volonté d’affronter les épreuves de la vie. Aujourd’hui, elle continue à partager sa passion pour la géographie avec ses élèves, appréciant chaque jour et se réjouissant des nombreuses aventures que la vie a encore à lui offrir.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Boehringer Ingelheim (Schweiz) GmbH
L’indépendance de l’opinion de la patiente a été entièrement respectée

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Retrouver son souffle grâce à la réhabilitation pulmonaire

Souffle court, essoufflement au moindre effort, isolement social : voilà les difficultés auxquelles doivent faire face de nombreuses personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. La réhabilitation pulmonaire offre une réponse adaptée et multidisciplinaire permettant non seulement d’améliorer le souffle mais aussi de diminuer le handicap et favoriser la resocialisation des patients. Pour mieux comprendre les spécificités de cette thérapie, nous avons rencontré le Professeur Jean-Paul Janssens, pneumologue et responsable du programme de réhabilitation pulmonaire ambulatoire à l’Hôpital de La Tour et Nicolas Beau, physiothérapeute et co-responsable du même programme.

Loading

Lire la suite »

Le secret des centenaires

Chers lecteurs et lectrices, je me considère comme une véritable ambassadrice d’une belle cause : celle de la recherche sur la longévité. Pourquoi ? Parce qu’elle nous offre des clés pour vivre en meilleure santé et plus longtemps. Mais parlons chiffres : quel est l’objectif des chercheurs ? Viser 120 ans, et ce, en pleine forme ! Certains vont même jusqu’à envisager 130 voire 150 ans. Des projections ambitieuses, peut-être trop. Pour ma génération et probablement les suivantes, ces chiffres relèvent encore de la science-fiction. Mais vivre 90 ans en bonne santé ou même atteindre les 100 ans semble de plus en plus à notre portée.

Loading

Lire la suite »

Nutrition : grands mythes ou réalité ?

Dès que l’on s’intéresse de plus près à la nutrition, on est confronté à une multitude d’informations et de mythes, au point que même les personnes soucieuses de leur santé peuvent se poser des questions. Ces croyances, anciennes ou nouvelles, sont-elles fondées ? Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui n’est plus d’actualité ? En tant qu’expert, je souhaite éclaircir certaines des idées reçues les plus courantes en m’appuyant sur des connaissances scientifiques actuelles. Mes conseils pratiques vous aideront à appliquer ces découvertes au quotidien.

Loading

Lire la suite »

Les clés d’un diabète bien géré

Le diabète touche des millions de personnes à travers le monde, et sa prise en charge repose sur un équilibre subtil entre suivi médical, technologie et engagement du patient. À Lausanne, la Dre. Daniela Sofra, endocrinologue et diabétologue passionnée, met son expertise au service d’une approche collaborative. Dans cette interview, elle nous éclaire sur l’importance d’une coopération étroite avec les médecins généralistes et sur le rôle transformateur des capteurs de glucose en continu (CGM pour Continuous Glucose Monitoring) dans la vie des patients.

Loading

Lire la suite »