Sport intense, attention aux bobos

Depuis quelques années, la course à pied a connu un regain d’intérêt au sein de la population. A voir l’ampleur que prend la section « running » dans les magasins de sport, nous sommes de plus en plus nombreux à chausser nos baskets et à aller chercher le « runner’s high » que l’on pourrait traduire par «nirvana du coureur». Ce sentiment de plénitude est quelque chose que Valentine, 41 ans, connaît bien mais attention aux blessures.

Par Adeline Beijns

Découverte par hasard

« La course à pied m’est venue un peu par hasard » confie Valentine, chimiste dans une grande entreprise multinationale. C’est en effet à 36 ans, donc relativement tardivement, qu’elle se met véritablement à ce sport pour faire « comme mes collègues de bureau pendant la pause déjeuner ».

« Au début, courir 10 minutes me semblait vraiment difficile. J’avais l’impression que la crise cardiaque me guettait et que j’allais suffoquer tant l’air me manquait » poursuit-elle. Pourtant, la jeune femme ne baisse pas les bras et décide de progressivement augmenter son temps de course à raison de trois fois par semaine. A ce rythme, au bout d’un mois, elle parvient à courir 30 minutes à une allure de 10 km/heure. « Ce qui correspond à une bonne moyenne pour mon âge » sourit Valentine. Avec le temps, elle commence même à ressentir du plaisir, sentiment qu’elle ne pensait vraiment jamais avoir tant les premières courses lui semblaient «pénibles». Ce sentiment de bien-être procuré par la production de sérotonine et d’endorphines est souvent appelé « runner’s high » ou « nirvana du coureur » tant ce dernier semble volé au-dessus de l’asphalte ou des sentiers de terre.

De plus en plus

Entamant un cercle vertueux de bien-être, la course à pied commence à prendre de plus en plus de place dans sa vie au point qu’elle commence à acheter plusieurs paires de baskets pour en avoir partout. « Pour être certaine de toujours pouvoir courir quand l’occasion se présente, j’avais bien sûr des baskets à la maison mais aussi au bureau, chez ma maman et même dans ma voiture, « au cas où » explique la passionnée qui commencera très vite, au bout de trois mois, à courir des semi-marathons. « Après les 20 kilomètres de Lausanne et les semi-marathons, je me suis dit que j’allais me lancer dans l’aventure des marathons ». C’était il y a tout juste 5 ans.

Alimentation et écoute de soi

Pour pouvoir être performante et « tenir » la distance mythique de 42,2 kilomètres, Valentine fait très attention à ce qu’elle mange et à surtout ne pas perdre de poids, la course à pied étant très énergivore. « J’ai inclus plus de féculents, fibres, protéines, fruits et légumes dans mes repas pour ne pas avoir de carences et mes analyses de sang m’ont confirmé que j’étais en parfaite santé » confie-t-elle. Participer à des marathons devient une passion dont elle ne se lasse pas malgré la douleur que tout coureur ressent à un moment donné de la course. « Il ne faut pas croire que courir ces 42 kilomètres sont toujours une partie de plaisir. Quel que soit le niveau que l’on a, à un moment donné, la douleur vient inévitablement ».

Pour la jeune femme, ce seuil se situe au niveau du trentième kilomètre : « après le bonheur des vingt premiers, au trentième kilomètre, je me demande toujours pourquoi je fais cela. Cela dure ensuite jusqu’à ce que je franchisse la ligne d’arrivée où je me demande quel sera mon prochain marathon » explique-t-elle en riant. Même les mauvaises aventures ne la détournent pas de ce sport : « lors du marathon de Lucerne, j’ai ressenti de fortes douleurs au genou droit à partir du vingt-cinquième kilomètre et elles ne m’ont plus lâchées jusqu’à la fin. Un an auparavant, lors du marathon de Zürich, une chaleur écrasante a fait que j’ai mis 40 minutes de plus pour terminer la course ».

Remèdes contre la douleur

Après l’euphorie qui survient lors du franchissement de la ligne d’arrivée, viennent hélas, inévitablement, les courbatures et les douleurs. « Ces dernières ne sont pas toujours graves mais les lendemains d’une course, on a mal un peu partout » explique la quadragénaire. Parmi les remèdes de Valentine, on peut noter boire beaucoup d’eau et des jus de fruits pour réhydrater et réapprovisionner le corps en vitamines et sels minéraux mais aussi les bains chauds et les massages pour assouplir les muscles qui seraient encore trop tendus par l’effort fourni. Hormis ces solutions naturelles, la marathonienne a aussi recours aux patchs analgésiques et chauffants qui soulagent les douleurs et à quelques séances de physiothérapie.

Lorsqu’on lui demande ce qu’on peut lui souhaiter pour 2023, un grand sourire se dessine sur son visage et c’est tout naturellement qu’elle répond : terminer le marathon de New York et participer à mon premier trail ! Décidemment, la course à pied continue de lui faire tourner la tête !

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Comprendre l’aménorrhée

L’aménorrhée primaire se réfère à l’absence de règles chez une jeune fille de plus de 16 ans sans qu’elle n’en ait jamais eu auparavant, tandis que l’aménorrhée secondaire concerne les femmes qui connaissent une interruption de leurs cycles menstruels pour une durée de trois mois ou plus.

Loading

Lire la suite »

L’endométriose : un mal invisible

Dans le dédale des maladies féminines, l’endométriose reste souvent méconnue malgré son impact profond sur la vie des femmes qui en souffrent. Affectant environ 10% des femmes en âge de procréer, cette condition révèle non seulement les limites de notre compréhension médicale mais aussi les défis quotidiens que doivent relever celles qui vivent avec.

Loading

Lire la suite »

Le sucre et les enfants : un doux danger

Avec les fêtes de Pâques passées, les foyers suisses, comme ailleurs, se retrouvent souvent envahis de chocolats et de confiseries. Si ces douceurs font briller les yeux des enfants, elles soulèvent également des inquiétudes chez les parents et les professionnels de la santé. Entre caries, hyperactivité et obésité infantile, le sucre est souvent pointé du doigt. Mais qu’en est-il vraiment ? Démêlons le vrai du faux entre plaisir et modération.

Loading

Lire la suite »

Faire face aux allergies : stratégies et espoirs

Les allergies affectent des millions de personnes dans le monde, et leur incidence semble augmenter en ce qui concerne les allergies respiratoires, en particulier chez les enfants. Ce phénomène préoccupant interroge sur les causes de cette hausse et sur les moyens de la combattre efficacement.

Loading

Lire la suite »

Santé et bien-être : le duo gagnant de la nutrition et du sport

L’alimentation et le sport sont les piliers d’une vie saine. Ces éléments ne sont pas seulement essentiels pour maintenir un poids idéal, mais ils jouent aussi un rôle crucial dans la prévention des maladies et dans le maintien de notre bien-être général. Explorons ensemble pourquoi une bonne nutrition est fondamentale et quels sports peuvent nous aider à rester en forme.

Loading

Lire la suite »

Lumière sur l’immunothérapie

Le printemps est une saison de renaissance et de renouvellement, où la nature reprend ses droits avec une explosion de couleurs et de parfums. Cependant, pour de nombreuses personnes, et en particulier les enfants, cette période est synonyme de défis et de difficultés dues aux allergies respiratoires. Ces allergies, exacerbées par la prolifération des pollens, peuvent transformer les mois printaniers en un véritable parcours du combattant pour les familles concernées.

Loading

Lire la suite »