« Tu restes toujours ma Brigitte »

Maladie génétique rare dans laquelle un sucre complexe appelé glycogène s’accumule dans les cellules de l’organisme, la maladie de Pompe résulte de la déficience d’une enzyme appelée alfa glucosidase acide (GAA), qui décompose les sucres complexes dans l’organisme. Cette accumulation se produit dans les organes et les tissus, notamment dans les muscles, ce qui entraîne leur dégradation irréversible. Brigitte N., 50 ans, en souffre depuis plus de 20 ans et a accepté de partager son histoire avec nous.  

Par Adeline Beijns

Brigitte, pourriez-vous vous présenter brièvement ?

J’ai 50 ans et j’habite dans la belle ville de Bienne dans le canton de Berne. Mariée depuis 2003, je suis aussi l’heureuse maman de deux grands garçons qui ont maintenant 18 et 16 ans.

Quels sont les symptômes qui vous ont poussé à aller voir votre médecin ?

Vers 28 ans, j’ai commencé à avoir de la peine à marcher, soulever des choses et monter les escaliers. Alors qu’au début, je n’y ai pas tout de suite prêté attention, mon état de santé s’est empiré après mes deux grossesses. Au travail aussi, je m’occupais de personnes handicapées à l’époque, j’avais de plus en plus de problèmes à effectué les différentes tâches nécessaires. Je suis donc allée consulter mon médecin en lui expliquant que je n’allais pas bien.

Que vous a-t-il dit ?

Il m’a renvoyée à la maison en me disant que j’étais en parfaite santé et que je ne devais pas m’inquiéter. Or, en tant qu’ancienne joueuse de handball, je connais mon corps et je savais que quelque chose n’allait pas bien.

Quand est-ce que le diagnostic a-t-il été posé ?

Le diagnostic a été très long à poser, il a fallu plus d’une année pour déterminer avec certitude que je souffrais de la maladie de Pompe. Outre des tests sanguins, on m’a aussi fait une biopsie musculaire pour laquelle il a fallu at tendre plus de six mois pour avoir les résultats.

Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

Pour une personne active et dynamique comme moi, le diagnostic de la maladie a été très difficile à accepter et à vivre. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu le soutien de mes proches et en particulier de mes deux fils et de mon mari qui m’a dit « même avec la maladie, tu restes toujours ma Brigitte ».

Comment la maladie a-t-elle affecté votre qualité de vie ?

Son impact a bien sûr été énorme car j’ai dû arrêter de travailler à cause des problèmes musculaires et de la fatigue. Désormais, je ne peux me déplacer qu’avec un rollator ou un scooter électrique pour personnes handicapées. Mon lit a aussi dû être adapté pour me permettre d’en sortir plus facilement. 

Le diagnostic de la maladie est compliqué et long. Selon vous, comment pourrait-on le rendre plus simple ? 

Plusieurs choses sont faisables en commençant par aider les patients à reconnaitre eux-mêmes la maladie. Ensuite, dès le premier symptôme, il faut se rendre au plus vite chez son médecin qui doit prendre le temps d’écouter son patient et de comprendre l’importance des différents symptômes. Du côté des médecins, on pourrait améliorer leur connaissance de la maladie. 

Qu’aimeriez-vous que les médecins sachent au sujet de la maladie ? 

Je pense qu’il serait important qu’ils sachent que les patients atteints de la maladie de Pompe se déplacent d’une manière très spécifique qui indique clairement un problème musculaire. En cas de suspicion de la maladie, le médecin devrait pouvoir recommander un spécialiste.

Le médecin devrait aussi savoir que les patients sont traitables depuis 2006, et que, sans traitement, la maladie provoque des lésions irréversibles au niveau de la respiration et de la mobilité. Au plus tôt la maladie est traitée, au plus grandes sont les chances que le patient maintienne sa qualité de vie.

Qu’aimeriez-vous partager avec les lecteurs ? 

J’aimerais leur dire qu’ils sont les seuls à bien connaître leur corps et que s’ils trouvent que quelque chose a changé et qu’ils ne se sentent pas bien, ils doivent avoir confiance en leur jugement même si le médecin dit que tout va bien. 

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Sanofi Aventis AG
L’indépendance de l’opinion de la patiente a été entièrement respectée

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Au-delà du syndrome : L’engagement de Tourette-Romandie

Depuis sa création en 2003 à Lausanne, l’Association Tourette-Romandie est devenue un refuge pour ceux qui sont affectés par le syndrome de Gilles de la Tourette ainsi que leurs proches. Cette maladie, loin d’être rare avec une prévalence d’environ 1 sur 100 personnes, reste souvent mal diagnostiquée, confondue avec l’anxiété ou le TDAH. Cela rend le travail de l’association encore plus vital.

Loading

Lire la suite »

Comprendre le syndrome de Gilles de la Tourette

Dans le bureau animé de l’une des plus grandes entreprises de la ville, au milieu du cliquetis des claviers et du murmure des discussions professionnelles, nous rencontrons Claire, une directrice des ressources humaines chevronnée au sourire chaleureux. À 55 ans, Claire a réalisé une belle carrière mais c’est son parcours personnel qui nous amène ici aujourd’hui. Dans cet entretien, Claire nous explique comment sa vie familiale a été marquée par la maladie de son fils Alexandre, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette.

Loading

Lire la suite »

Maîtriser et comprendre le stress

Le stress est une réaction naturelle de l’organisme face à des défis ou des menaces. Cette réponse physiologique complexe est orchestrée par une série d’hormones dites de stress telles que l’adrénaline et le cortisol. Ces dernières augmentent notre vigilance, notre énergie et notre capacité à réagir rapidement. Cependant, lorsqu’elles sont activées de manière prolongée ou excessive, elles peuvent affecter négativement notre bien-être.

Loading

Lire la suite »

Stop au tabou des douleurs sexuelles !

Un rapport sexuel n’est pas toujours une partie de plaisir. Pour de nombreuses personnes, la douleur ressentie est un sujet rarement abordé ouvertement, alors qu’il s’agit d’un problème important. Il est essentiel de reconnaître que toute souffrance pendant l’activité sexuelle n’est pas une norme qu’il faut accepter ou ignorer : il s’agit d’un signal clair du corps qui indique que quelque chose ne fonctionne pas comme il le devrait ?

Loading

Lire la suite »

Une plongée dans le monde de la physiothérapie : Une interview exclusive

Dans le vaste domaine des soins de santé, la physiothérapie se distingue comme une discipline unique axée sur le rétablissement, le maintien et l’amélioration de la fonction physique, de la mobilité et des performances. Elle joue ainsi un rôle essentiel dans la prévention des blessures, la récupération et l’optimisation des performances. Ce mois-ci, nous avons le privilège de rencontrer un physiothérapeute expérimenté et un médecin du sport réputé pour démystifier les subtilités de la physiothérapie.

Loading

Lire la suite »