Rentrée scolaire et diabète de type 1

Maladie auto-immune, le diabète de type 1 est lié à des facteurs génétiques, épigénétiques, immunitaires et environnementaux. En Suisse, l’incidence du diabète de type 1 chez l’enfant et adolescent de moins 16 ans est aujourd’hui estimée à environ 15 personnes par 100,000 habitants par an. Le diagnostic engendre un stress psychologique considérable tant pour le patient que pour sa famille. Entretien réalisé auprès de Sabrina Urbinati Moinat, Infirmière Praticienne Spécialisée du Département femme-mère-enfant au sein de l’Unité d’endocrinologie et diabétologie du CHUV.

Par Adeline Beijns

Comment préparer son enfant diabétique à la rentrée ?

La préparation de la rentrée dépend de l’autonomie de l’enfant et de son traitement. Dans tous les cas, il est important non seulement d’en discuter avec son enfant afin de comprendre ses éventuelles craintes mais aussi d’organiser une rencontre avec les différentes parties prenantes afin d’assurer une bonne
intégration et prise en charge à la rentrée. L’infirmière de santé publique peut également, si l’enfant le souhaite, venir en classe et aider l’enfant à présenter sa maladie à ses camarades. Cela est bénéfique pour plusieurs raisons à savoir, lui permettre d’expliquer un éventuel port de dispositif ainsi que les symptômes et la gestion de sa maladie (thérapie, rituels alimentaires, pesée d’aliments, etc.). Expliquer sa différence lui permet d’être plus à l’aise avec ses camarades.

Que faut-il dire au corps enseignant ?

L’objectif de la discussion avec le corps enseignant est de leur donner des instructions pour agir en cas d’hyper/hypoglycémies ou de malaises. L’implication de ces personnes est cruciale et la responsabilité qu’elle implique peut faire peur. Il faut donc expliquer son importance pour l’enfant afin que ces personnes acceptent de s’impliquer dans cette prise en charge.

Quels sont les gestes utiles ?

L’enfant doit toujours avoir dans son sac, des collations qui lui permettent de répondre à des hypoglycémies. Dans des situations exceptionnelles, en cas d’hypoglycémie sévère, il peut arriver que l’enfant ait besoin d’un médicament d’urgence.

L’école doit s’organiser pour que la personne responsable de l’enfant puisse toujours en avoir à portée de main. Les modalités de l’administration de ce médicament doivent avoir été expliquées au préalable à cette personne. Enfin, il s’agit de surveiller régulièrement la glycémie, en particulier avant les activités
sportives et si nécessaire de l’adapter.

Quelle est votre expérience avec la pompe à insuline de Tandem Diabetes Care ?

L’utilisation d’une pompe à insuline à boucle fermée permet de simplifier la prise en charge de l’enfant et, selon une étude récente, elle améliorerait la gestion glycémique de l’enfant. En fonction du niveau glycémique de l’enfant, la pompe adapte automatiquement le niveau d’insuline, évitant ainsi à l’enseignant de devoir réaliser une correction.

Cet équipement nécessite toutefois d’être bien réglé et ne dispense pas d’un suivi attentif de la glycémie, puisqu’un enfant qui en est équipé peut toujours être sujet à des épisodes d’hyper- ou hypoglycémie.

Qu’aimeriez-vous partager avec les parents et le corps scolaire ?

Concernant les enseignants, outre la formation évoquée, il est toujours possible de bénéficier d’un accompagnement supplémentaire ou de se tourner vers l’infirmière scolaire en cas de questions. Cela peut leur être très utile, surtout s’ils n’ont jamais eu d’enfant diabétique dans leur classe.

En ce qui concerne les parents, il s’agit de se rappeler que cette responsabilité peut être vue comme un fardeau par certains enseignants et que le dialogue est la clé de ce partenariat. Il peut également être intéressant d’informer d’autres parents, surtout si l’enfant est régulièrement chez un de ses camarades. Au final, le succès d’une rentrée scolaire passe par une préparation adéquate et une bonne communication avec toutes les parties.

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