Pourquoi aime-t-on se faire peur ?

Qu’il s’agisse de maisons hantées, de films d’horreur ou de costumes effrayants, certaines personnes sont à la recherche de sensations fortes et terrifiantes bien au-delà de la fête d’Halloween et des parcs d’attraction. Selon une étude, ces personnes constateraient une amélioration de leur humeur et ressentiraient moins de stress. Elles seraient donc mieux préparées à affronter le quotidien. 

Par Adeline Beijns

La peur, pour se protéger

Les psychologues évolutionnistes expliquent que la peur que nous ressentons face à certaines personnes et situations est une réaction d’excitation et d’attention au cours de laquelle notre corps passe en mode combat, fuite ou immobilisation pour nous avertir de la présence d’une menace, avérée ou non. Il s’agirait donc d’une réaction destinée à nous protéger et à assurer notre survie.

Adrénaline et plaisir

Physiologiquement, lorsque nous avons peur, nous ressentons une poussée d’adrénaline et une libération d’endorphines et de dopamine, la célèbre hormone du bonheur. Cette poussée biochimique peut donner lieu à un sentiment d’euphorie, semblable à celui des opioïdes, qui procure du plaisir.

Être dans un endroit sûr

Dans son étude sociologique, expliquée dans un TEDx1, la Docteure Margee Kerr a décrit ce qui se passe dans les situations où nous recherchons volontairement des situations effrayantes pour en ressentir une sorte d’euphorie. Selon elle, lorsque nous nous soumettons à un sentiment de peur dans un environnement sûr et que nous en sommes conscients, alors la peur ressentie brièvement se transforme en sentiment de soulagement et d’appréciation. C’est une sorte d’euphorie qui explique pourquoi certaines personnes passent directement du cri au rire. Margee Kerr pense également que vivre une situation effrayante comme celle vécue dans une maison hantée donne aux gens un sentiment d’accomplissement puisque nous sortons indemnes de l’expérience. Ce sentiment d’accomplissement aurait une influence positive sur l’humeur et permettrait de mieux affronter le stress de la vie quotidienne. La sociologue mentionne aussi que vivre une expérience effrayante en groupe renforce le lien social en favorisant la création de souvenirs forts. En d’autres termes, une peur partagée peut faire d’une soirée banale, un souvenir impérissable.

Qu’en dit Freud ?

Selon Freud, les humains s’engagent dans des actes potentiellement autodestructeurs en raison d’une pulsion de mort. Sa pensée expliquerait pourquoi nous serions naturellement enclins à rechercher des situations dans lesquelles nous nous sentons en danger. A démontrer…

Référence : 1. Kerr, M., Siegle, G. J., & Orsini, J. (2019). Voluntary arousing negative experiences (VANE): Why we like to be scared. Emotion, 19(4), 682–698. Lien TEDx : https://youtu.be/gL_6bKFlLio

Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas :

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

« Une sensation horrible de brûlure »

Marina, 37 ans, a tout pour être heureuse. Journaliste, elle est soutenue au quotidien par un mari aimant et un petit garçon plein de vie de 3 ans qui fait les quatre cents coups. Seule ombre au tableau : des cystites relativement fréquentes qui la mettent « K.-O ».

Loading

Lire la suite »

Tests génomiques : les patientes, actrices de leur santé

Les tests génomiques sont une véritable révolution. Ils permettent non seulement de préciser l’impact qu’un traitement de chimiothérapie aurait sur le risque de récidive du cancer du sein mais ils changent aussi la dynamique thérapeutique en permettant aux patientes de devenir actrices de leur guérison. Entretien réalisé auprès du Dr. Colin Simonson, Médecin chef du Service de Gynécologie à l’Hôpital de Sion.

Loading

Lire la suite »

Incontinence : stop au tabou !

Véritable problème de santé publique, l’incontinence urinaire et anale touche jusqu’à une femme sur deux à partir de 60 ans. Les jeunes n’en sont pas moins épargnées et éprouvent une véritable souffrance lorsqu’elles sont concernées.

Loading

Lire la suite »

Maladies rares : ne pas rester seul…

Quand on est atteint d’une maladie rare, les défis à relever sont non seulement nombreux mais touchent aussi une série de domaines allant du traitement thérapeutique à l’inclusion dans la société et la vie professionnelle.

Loading

Lire la suite »

Sucres ajoutés : ils sont partout !

Omniprésents dans notre alimentation moderne, les sucres ajoutés sont un véritable fléau de santé publique. Être conscient de leur présence et de leur quantité est un premier pas pour les limiter et opter pour des choix alimentaires plus sains.

Loading

Lire la suite »