Être sportif avec le diabète de type 1

Il y a des personnalités qui, malgré une lourde maladie, vous inspirent et vous donnent envie de déplacer des montagnes. Norbert B., 67 ans, atteint du diabète de type 1 depuis 46 ans, fait partie de ces personnes, solaires, qui vous font oublier les tracas du quotidien et vous donnent la pêche.

Par Adeline Beijns

La vie change à 21 ans

Né en 1955, Norbert est un jeune homme ambitieux qui croque la vie à pleines dents. Très sportif, il s’adonne à plusieurs sports dont le tennis de table. La vie lui sourit jusqu’à ce jour de 1976 où, pris d’une soif inassouvissable, il arrive aux urgences à la suite d’une suspicion d’embolie pulmonaire. Le diagnostic initial est totalement faux et laisse place à une affirmation qui changera sa vie à jamais : il est atteint de diabète insulinodépendant autrement dit « de type 1 ». Sur le moment, il prend ce diagnostic comme une fatalité, « je voulais cacher mon diabète à tout prix ».

Une maladie auto-immune

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui survient lorsque le système immunitaire produit des anticorps qui détruisent les cellules bêta du pancréas qui produisent l’insuline nécessaire pour réguler la glycémie. Concernant environ 10 % des personnes diabétiques, cette maladie chronique apparaît le plus souvent dans l’enfance ou au début de l’âge adulte comme cela a été le cas pour Norbert. Le traitement du diabète de type 1 consiste en de multiples injections quotidiennes d’insuline, avec un degré élevé d’autogestion et de discipline afin de prévenir les complications de la maladie sur le long terme.

Vive le sport…

…à haute dose ! C’est en 1984, alors âgé de 29 ans que Norbert découvre la course à pied. Une véritable passion qui bouleverse son quotidien. « C’est devenu une véritable passion pour laquelle j’adaptais mes temps libres pour pouvoir m’entraîner » confie-t-il. Très vite, il enchaîne les compétitions dont il garde de nombreux bons souvenirs. « Il y a eu et il y a toujours de très bons moments dans le sport. Par exemple, mon premier passage de la ligne d’arrivée des 100 kilomètres de Bienne en 1989. Pour autant que je le sache, j’ai été le premier diabétique à courir cette course mythique ». 100 kilomètres, c’est beaucoup ! Pas pour Norbert qui, en 2016, a parcouru plus de 500 kilomètres en 6 jours ! A-t-il aussi eu de mauvais souvenirs ? Hélas oui, comme tout grand sportif : « le pire a été une course de 48 heures où j’ai dû m’arrêter au bout de 26 heures parce que j’avais trop de plaies aux pieds et qu’il aurait été dangereux pour ma santé de continuer à courir ».

Une famille soudée

Travaillant dans le commerce de détail, la maladie ne lui a pas empêché de fonder une famille heureuse : sa femme l’a accompagné lors de toutes les courses et lui a également toujours fourni l’assistance médicale nécessaire. Quant à ses enfants, son fils, âgé de 40 ans, et sa fille de 38 ans, sont aujourd’hui encore, restés très proches de lui.

Une alimentation équilibrée

Lorsque je lui demande quels conseils il aimerait donner aux autres personnes diabétiques pour qu’elles puissent continuer à pratiquer leur sport à un haut niveau, Norbert répond qu’ « avant
toute chose, il est important d’assurer une glycémie stable pour faire du sport et de faire en sorte que tous les nutriments importants soient présents dans son alimentation.


Sans une alimentation saine et variée, une activité sportive n’est pas envisageable sur le long terme ». Pour y arriver, notre sportif n’adopte pas de plan alimentaire précis mais mise beaucoup sur les fruits et légumes et mange très peu de viande.

Attention aux sucres

Alors que les glucides à action rapide sont souvent préconisés pour assurer l’énergie nécessaire, Norbert recommande d’être prudent : « ils sont souvent nécessaires en cas de glycémie trop basse mais trop de glucides peut rapidement conduire à des taux de sucre beaucoup trop élevés, surtout pendant le sport ». Et une glycémie trop élevée est la porte ouverte à toutes sortes de complications médicales.

Une vie toujours sportive

L’année dernière, Norbert a fêté son 66ème anniversaire lors d’une course de 6 jours à Policoro où il a terminé 3e au classement général avec 467 kilomètres parcourus ! A 67 ans, lorsque je lui demande quel est l’impact de la maladie sur sa qualité de vie aujourd’hui, Norbert me confie qu’il s’y est « habitué et qu’il la gère plutôt bien. Le diabète n’a plus vraiment d’impact sur ma qualité de vie ». Heureuse pour lui et sa famille, je quitte ce grand sportif qui a encore de belles compétitions sportives devant lui.

Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de Medtronic (Suisse) SA
L’indépendance de l’opinion du patient a été entièrement respectée

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