Apprendre à prendre soin de soi

Prendre soin de soi n’a jamais été aussi tendance. A l’heure où les injonctions à prendre du temps pour soi, créer des limites entre vie professionnelle et vie privée et traiter son bien-être psychique aussi sérieusement que sa santé physique, sont partout, cela est d’autant plus vrai pour les personnes atteintes d’une maladie grave.  

Par Adeline Beijns

Pas toujours facile

Nous le savons tous et pourtant, nous échouons trop souvent à écouter notre corps et à suivre notre raison. Lever le pied, prendre du recul et faire des choses qui nous plaisent ne trouvent pas toujours leur place dans notre agenda.

Pour ceux qui vivent avec une maladie chronique ou qui doivent affronter un cancer, cela peut s’avérer encore plus M difficile car la douleur et la fatigue régulières peuvent exacerber les émotions négatives et les rendre plus difficiles à gérer. Il s’ensuit un cercle vicieux délétère comme l’explique Jeannine, 65 ans : « ma fibromyalgie me fait parfois tant souffrir que je ne quitte N pas mon fauteuil.

Rester assise toute la journée devant la télévision me déprime encore plus alors que si, malgré les douleurs, je me force à aller marcher une vingtaine de minutes, mon moral est aussitôt « boosté » et je deviens une autre personne, beaucoup plus positive et souriante ». Pour Thierry, 52 ans, à qui on vient de diagnostiquer un cancer du côlon, « prendre soin de soi signifie faire la paix avec sa nouvelle réalité, adapter sa vie à ses besoins et s’engager à se traiter avec bienveillance ».

Bien-être et positivité

Bien que les recommandations sanitaires pour les personnes atteintes d’une maladie grave ne soient pas différentes de celles pour les personnes qui souhaitent se maintenir en bonne santé (faire de l’exercice, manger de façon équilibrée, dormir suffisamment…), l’accent devrait être mis sur ce qui leur manque souvent cruellement : le sentiment de bien-être, la positivité et une certaine insouciance loin de la dureté́ des traitements.

Faire attention à soi va contribuer au renforcement du système immunitaire, réduire le risque d’épuisement, développer les niveaux d’énergie et vous rendre plus résilient face aux revers de fortune.

Petits bonheurs

Nous pensons trop souvent que prendre soin de soi est synonyme de dorlotement, quelque chose qui nécessite un jour de congé, de l’argent et la possibilité de disparaître vers une destination exotique.

Fort heureusement, il n’en est rien et nombreuses sont les opportunités que nous avons pour nous faire du bien, de manière proactive, tout au long de la journée et de la semaine : faire une balade, parler avec ses voisins sur le pas de la porte, faire un massage, se faire livrer son plat préféré, se rendre chez le libraire pour acheter un livre ou un magazine, etc.« Quand on m’a expliqué que les 12 semaines de chimiothérapie qui m’attendaient allaient non seulement me faire perdre mes cheveux mais aussi complètement déshydrater la peau de mon corps, de mes mains et détruire mes ongles, je me suis promise d’installer une routine bien-être quotidienne, coûte que coûte » confie Francine, 65 ans, qui combat un cancer du sein.

Ainsi, même lorsqu’elle n’a plus d’énergie, elle prend le temps d’enduire tout son corps d’une crème hydratante : « au moment où je commence, je n’en ai pas envie, puis peu à peu, toucher mon corps et lui faire du bien, me donne un MJ sentiment d’apaisement qui m’accompagne pendant le reste de la journée ».

Rester femme

Liliane, 54 ans, a elle aussi dû affronter les affres des traitements contre un cancer de la thyroïde. Pour elle, rester coquette et user, voire abuser, des accessoires étaient devenus des petits bonheurs journaliers qui l’ont aidée à vaincre la maladie : « tous les jours, je choisissais une couleur différente et je me faisais belle en portant des foulards et des bijoux qui me faisaient oublier la perte de mes cheveux ».

Dans l’adversité et en temps normal, pensez à privilégier ce qui est relaxant ou calmant pour vous afin de mettre un beau sourire sur votre visage ! 

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Diabète : Quand la technologie simplifie le quotidien

Vivre avec le diabète, c’est composer chaque jour avec la surveillance de la glycémie et la peur des variations imprévisibles. Grâce aux capteurs de glucose en continu (CGM), les patients peuvent suivre leurs valeurs en temps réel, agir immédiatement et retrouver plus de liberté au quotidien. Combinée à un accompagnement médical adapté, cette technologie redonne confiance, autonomie et qualité de vie, en plaçant le patient au centre de sa prise en charge.

Loading

Lire la suite »

Partie 3 – La salle d’attente : le couloir de l’ombre

Découvrez la fin de l’histoire de Daniela Vaucher. Elle a traversé deux cancers et est aujourd’hui en rémission. Pendant toute la durée de ses traitements, c’est dans la salle d’attente de son oncologue qu’elle a tenu son journal intime — un refuge de mots et d’émotions face à l’inconnu. Dans une série de témoignages à paraître sur plusieurs éditions, elle partage avec nous son parcours, entre doutes, espoir et résilience.

Loading

Lire la suite »

Troubles de la marche et de l’équilibre : les premiers signes de l’ataxie de Friedrich

L’ataxie de Friedreich est une maladie neurologique rare, d’origine génétique, qui touche principalement la coordination des mouvements. Elle est provoquée par une atteinte progressive du système nerveux et du muscle cardiaque. En Suisse, on estime qu’environ 200 personnes sont concernées. Elle touche autant les femmes que les hommes, car elle se transmet de façon autosomique récessive*. Les premiers symptômes apparaissent généralement dans l’enfance ou l’adolescence, avec des troubles de l’équilibre et de la marche.

Loading

Lire la suite »

Instants d’espoir : les techniques modernes dans le traitement des maladies de la rétine

Les maladies rétiniennes exigent une grande précision diagnostique et chirurgicale. Dans ce domaine de l’ophtalmologie, les avancées technologiques des dernières années ont profondément transformé la pratique. Quelles sont ces innovations, comment ont-elles changé la chirurgie, et quel impact ont-elles sur les patients ? Le Professeur Matthias Becker, chef de service et directeur du centre de recherche en ophtalmologie de l’hôpital municipal de Zürich Triemli, nous éclaire dans cet entretien.

Loading

Lire la suite »

De la fatigue au diagnostic : Les HPV ne sont pas une fatalité

Les virus du papillomavirus humain (HPV) sont l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes au monde, touchant près de 90% des femmes et des hommes au moins une fois dans leur vie. En Suisse, ces virus sont responsables de plus de 99% des cas de cancer du col de l’utérus, avec environ 250 nouveaux diagnostics chaque année chez les femmes, dont 80 décès. Face à ce constat, le dépistage régulier, via des frottis cervicaux, reste crucial.¹ L’OFSP recommande d’effectuer la vaccination contre les HPV dès l’âge de 11 à 14 ans, car la protection est optimale lorsque la vaccination a lieu avant le premier contact sexuel. Le vaccin est toutefois recommandé chez toutes les adolescentes et les jeunes femmes jusqu’à 26 ans.² Ce témoignage de Sophie, 59 ans, illustre l’impact personnel des HPV et plaide pour une prévention partagée impliquant aussi les hommes.

Loading

Lire la suite »