La masturbation féminine est encore un tabou…

Les hommes en parlent peut-être plus souvent, mais les femmes, célibataires ou en couple, s’y adonnent aussi. Même si l’onanisme féminin n’est plus aussi stigmatisé qu’avant, les préjugés affectent encore la façon dont certaines femmes le conçoivent et la manière dont elles se touchent (ou non). 

Par Adeline Beijns

Un sentiment de culpabilité

Le terme « onanisme » regroupe l’ensemble des pratiques individuelles de masturbation. Empreint de péché, ce mot provient du crime d’Onan, fils de Juda qui avait refusé de féconder l’épouse de son défunt frère (comme la tradition l’exigeait) et aurait préféré « laisser sa semence se perdre dans la terre » (Ancien Testament). Onan fut puni de mort par Dieu. « J’ai grandi dans une famille très croyante et il m’a fallu presque 40 ans pour abandonner l’idée que la masturbation n’était pas un péché et qu’elle n’allait pas me rendre stérile » se souvient Christine, jeune grand-mère de 55 ans.Persécutée à une certaine époque, la masturbation était même supposée causer des maladies .

Nous savons bien aujourd’hui que ce n’est pas le cas et que cette pratique solitaire (ou en couple) nous fait beaucoup de bien. « Quand j’en ressens l’envie, je m’installe confortablement et je me donne du plaisir. C’est mon moment à moi » confesse Amélie, 24 ans, qui n’a jamais considéré qu’il s’agissait d’une pratique immorale ou honteuse.

Les mentalités évoluent et abandonnent petit à petit les préjugés. Selon un sondage Ifop réalisé pour le magazine Elle en 2019,  76 % des Françaises disent avoir déjà expérimenté la masturbation (contre 90 % pour les hommes), soit 12% de plus par rapport aux statistiques de 2012.

Orgasme, bon pour le moral

Avoir un orgasme peut avoir des effets surprenants sur le cerveau. En effet, la libération d’hormones telles que l’ocytocine et la sérotonine explique pourquoi une personne peut se sentir heureuse et un peu endormie après avoir joui. Des scientifiques ont même montré que la partie logique de notre cerveau s’éteignait pendant l’acte sexuel. N’essayez donc pas de vous lancer dans des exercices de calcul mental ! Autre bonne nouvelle, la désactivation de cette partie du cerveau est également associée à une diminution de la peur et de l’anxiété.

Ah ces Suédois !

Trouvant que le terme « masturbation » était trop empreint d’images masculines, l’Association suédoise pour l’éducation sexuelle (RFSU) a organisé, il y a quelques années, un concours pour demander aux gens de proposer des mots que les femmes pourraient utiliser au lieu de devoir faire appel aux mots et expressions traditionnellement associés aux hommes lorsqu’ils s’adonnent au plaisir en solo. Après avoir passé en revue toutes les réponses, la RFSU a choisi le mot 

« klittra » qui fait référence au « clitoris » et au mot anglais « glitter » qui signifie « paillettes », car selon elle, « klittra met en évidence l’importance du clitoris pour le plaisir ».

Les 5 idées pratiques

Vous ne savez pas comment vous y prendre ou vous vous demandez comment rendre ce moment encore plus intense ? Voici quelques idées à mettre en pratique.

1. Apprenez à connaître vos parties intimes

Comprendre les différentes parties de votre corps est la première étape d’une stimulation réussie. Explorez et découvrez de nouvelles sensations, et si ça fait du bien, continuez ! Ne sous-estimez pas l’importance du cycle menstruel. Pour Amélie, « je suis plus joueuse et j’ai généralement plus envie d’explorer autour de l’ovulation ».

2. Utilisez vos mains

Vous ne savez plus où donner de la tête parmi tous les vibromasseurs disponibles en ligne ? Rassurez-vous, rien de tel que le « fait maison » ! Même si les jouets sexuels peuvent être un bon moyen d’initier les nouvelles venues au jeu de l’auto-plaisir, il vaut mieux éviter de devenir dépendante d’eux. Par ailleurs, ces joujoux risquent de désensibiliser toute l’expérience. 

3. Apprenez à connaître votre clitoris

Partie la plus riche en nerfs de la vulve, contenant plus de 8 000 terminaisons nerveuses, soit deux fois plus que le pénis, le clitoris est une véritable centrale du plaisir.

4. Il n’y a pas que l’orgasme

La masturbation ne se limite pas à l’orgasme. « Quand je me touche, je ne pense pas uniquement à la destination et je profite avant tout du voyage » explique Amélie qui s’adonne à la pratique une à deux fois par semaine. Un lubrifiant peut être utile pour faciliter le processus d’excitation.

5. Jouez avec les positions

Vous changez de position lors des rapports sexuels, alors pourquoi pas aussi lorsque vous vous masturbez ? 

Expérimentez et trouvez ce qui vous excite le plus. Avec ces idées en tête qu’attendez-vous pour faire une petite pause ? 

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Nutrition : grands mythes ou réalité ?

Dès que l’on s’intéresse de plus près à la nutrition, on est confronté à une multitude d’informations et de mythes, au point que même les personnes soucieuses de leur santé peuvent se poser des questions. Ces croyances, anciennes ou nouvelles, sont-elles fondées ? Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui n’est plus d’actualité ? En tant qu’expert, je souhaite éclaircir certaines des idées reçues les plus courantes en m’appuyant sur des connaissances scientifiques actuelles. Mes conseils pratiques vous aideront à appliquer ces découvertes au quotidien.

Loading

Lire la suite »

Les clés d’un diabète bien géré

Le diabète touche des millions de personnes à travers le monde, et sa prise en charge repose sur un équilibre subtil entre suivi médical, technologie et engagement du patient. À Lausanne, la Dre. Daniela Sofra, endocrinologue et diabétologue passionnée, met son expertise au service d’une approche collaborative. Dans cette interview, elle nous éclaire sur l’importance d’une coopération étroite avec les médecins généralistes et sur le rôle transformateur des capteurs de glucose en continu (CGM pour Continuous Glucose Monitoring) dans la vie des patients.

Loading

Lire la suite »

Quand un capteur de glycémie vient au secours de Noisette

Jacqueline, 42 ans, s’est toujours considérée comme une amoureuse inconditionnelle des animaux. En ce début du mois de janvier, elle remarque que Noisette, l’un de ses chats âgé de 13 ans et demi, présente un comportement étrange : il boit de plus en plus d’eau, semble en réclamer sans cesse et paraît même obsédé par l’idée d’y avoir accès. Inquiète de cette soif inhabituelle, elle décide de prendre rendez-vous chez son vétérinaire afin d’éclaircir la situation.

Loading

Lire la suite »

LLC : Pas de raison de paniquer !

L’histoire de Hansrudolf Jenny (73 ans) montre qu’un diagnostic de LLC n’est pas une fin en soi, mais peut marquer le début d’un nouveau chemin. Avec confiance, sérénité et un regard tourné vers l’avenir, il poursuit sa vie de manière consciente et active depuis son diagnostic. Plutôt que de laisser la maladie dicter son existence, il mise sur la connaissance, la confiance en la médecine et une attitude positive.

Loading

Lire la suite »