L’importance de la réadaptation cardiovasculaire

Suite à un accident cardiovasculaire grave, une intervention de chirurgie cardiaque ou vasculaire, ou en raison de certaines maladies causant une insuffisance cardiaque, la réadaptation cardiovasculaire permet, dans la mesure du possible, de retrouver un état de santé optimal et une vie normale. En fonction de la situation spécifique du patient, il est possible de la suivre en ambulatoire ou de manière stationnaire, à l’hôpital. Entretien auprès du Docteur Guillaume Graf et du Docteur Joris Welker, tous deux Médecins responsables du service de réadaptation cardiovasculaire à La Lignière, FMH Cardiologie et Médecine Interne à La Lignière.

Par Adeline Beijns

Comment prévenir les maladies cardiaques ? Quels en sont les facteurs de risques ?

Leur prévention passe par une diminution voire une élimination des facteurs qui favorisent l’athérosclérose c’est-à-dire l’accumulation de corps gras, de cholestérol, ainsi que d’autres substances dans et sur les parois artérielles. Ce processus est naturel et lié au vieillissement, à un degré qui peut être asymptomatique.

Toutefois, l’athérosclérose peut se manifester de manière précoce lorsqu’il y a une surexposition à des facteurs de risques cardiovasculaires. Parmi ceux-ci, on peut mentionner l’hypertension artérielle qui est souvent difficile à traiter car elle est généralement asymptomatique, l’hypercholestérolémie qui est le plus habituellement liée à une mauvaise alimentation mais qui peut aussi avoir une origine génétique, le tabagisme, le diabète, la sédentarité et l’obésité abdominale.

La prévention et le traitement de ces facteurs de risques passent par l’adoption de mesures d’hygiène de vie appropriées c’est-à-dire une alimentation équilibrée de type méditerranéenne, l’arrêt du tabac et la pratique d’une activité physique. A côté de ces facteurs dits modifiables puisqu’ils sont principalement liés au comportement du patient et à sa mauvaise hygiène de vie, on peut citer deux autres facteurs de risques qui ne sont hélas pas modifiables : l’âge et la génétique.

L’importance de la réadaptation cardiovasculaire, qui peut en bénéficier ?

Elle est cruciale en matière de prévention secondaire c’est-à-dire pour les personnes qui ont été victimes d’infarctus du myocarde, qui ont bénéficié de pontages coronariens, d’interventions au niveau des valves cardiaques ou qui sont atteints d’insuffisance cardiaque, terminale ou non. Elle a montré des bénéfices pour les patients tant en termes de mortalité que de morbidité.

Comment choisir entre un programme ambulatoire et stationnaire ?

Cela dépendra de la situation personnelle du patient. La réadaptation stationnaire sera indiquée pour les patients fragiles qui nécessitent un suivi clinique rapproché en raison d’une perte d’autonomie. Pour les personnes qui ont pu garder leur autonomie et habitant à proximité d’un centre de réadaptation, une prise en charge ambulatoire sera recommandée car elle permet aux patients de garder leurs repères en ne quittant pas leur environnement familier et leurs habitudes. Dans ce cas, la personne se rend 3 à 4 fois par semaine au centre pour une durée allant de 8 à 12 semaines. L’avantage de cette formule est que les mesures enseignées au cours de la réadaptation, peuvent directement être appliquées dans la vie du patient, qu’il s’agisse de conseils diététiques, sportifs, psycho-sociaux et professionnels.

Comment se passe une réadaptation ? Quels sont les thérapeutes impliqués et de quels types de cours, les patients bénéficient-ils ?

Quel que soit le type de réadaptation choisi, un examen médical d’entrée est toujours effectué au cours duquel un test d’effort sur un vélo est généralement demandé. Ensuite, un programme de réadaptation sur mesure est mis en place, avec un programme d’activités et de soins bien déterminé.

En effet, ce dernier poursuit plusieurs objectifs qui peuvent changer en fonction des patients. Il peut s’agir d’améliorer la capacité à réaliser les efforts de la vie quotidienne, de reprendre confiance en soi, de prendre goût à la pratique d’une activité physique régulière, de changer les habitudes alimentaires, d’apporter un soutien psychologique adapté aux personnes qui en ressentent le besoin, d’arrêter le tabac ou encore d’analyser la situation sociale et professionnelle.

Le médecin cardiologue détermine les besoins individuels de chaque patient et coordonne une multitude de thérapeutes qui seront impliqués dans sa prise en charge, allant du maître du sport, au physiothérapeute en passant par l’infirmier diabétologue, l’infirmier tabacologue, ou encore le psychologue. Tout au long de ce programme, un suivi médical est assuré afin de procéder aux ajustements qui seraient jugés nécessaires.

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