Médaillée d’argent à Tokyo, 8 mois après un accident

Elena Mikhaylichenko, célèbre joueuse russe de handball, a l’avenir et de nombreuses médailles devant elle. A 20 ans, elle l’a déjà prouvé plusieurs fois, elle est une championne à la détermination sans faille. Nous sommes en novembre 2020, les Jeux Olympiques de Tokyo l’attendent mais une entorse grave au genou met en péril sa participation et ses ambitions. Fort heureusement, suite à un travail d’équipe, composée de son chirurgien et physiothérapeute à Lausanne et de son entraîneur a Moscou, son rêve est devenu réalité. 

Par Adeline Beijns

Elena, vous vous prépariez à participer aux JO de Tokyo lorsque vous vous êtes blessée. Comment s’est passé votre accident ?

Cela s’est passé au cours d’un match de handball et j’ai tout de suite compris que j’avais quelque chose de grave. J’ai immédiatement été envahie par un sentiment de désespoir étant donné que les JO allaient se dérouler quelques mois plus tard. Cet accident a été particulièrement difficile pour moi car j’étais dans une très bonne condition physique à ce moment-là, prête pour relever le défi.

Quel a été le diagnostic posé par les médecins? Et quelle a été votre première réaction ?

C’est en Suisse qu’une IRM et une radio du genou ont déterminé que j’avais non seulement une rupture complète du ligament croisé antérieur mais aussi d’une fracture du condyle fémoral externe. Lorsqu’on m’a dit que je devrais non seulement me faire opérer mais aussi utiliser des béquilles au cours des 2 mois qui suivraient l’’opération, cela a été très dur.

Comment avez-vous rencontré le Dr. Santiago Echeverri ?

Le médecin russe qui s’est occupé de moi en Russie a recherché des chirurgiens dans le monde et a décidé de m’envoyer chez le Dr. Echeverri qui s’était déjà occupé de plusieurs membres de mon équipe.

Dr. Echeverri, lorsque vous avez pris connaissance du dossier médical d’Elena. Qu’en avez-vous pensé ?

Le cas d’Elena était loin d’être simple car la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) était accompagnée d’une fracture complexe de la surface de l’articulation du fémur, qui arrive rarement et qui compromet le bon fonctionnement du genou.

Il fallait non seulement procéder à la plastie du LCA, mais aussi redresser la fracture dans la surface articulaire du fémur à travers un tunnel osseux. Tout en gardant le genou dans une attelle présentant 30 degrés de flexion et en décharge pendant 2 mois. Cela constituait clairement un obstacle significatif supplémentaire à une rééducation rapide.

Quel programme avez-vous mis en place pour elle ?

Il Le type de lésion et le besoin professionnel de se remettre en forme le plus rapidement possible nécessitaient une prise en charge immédiate. Une série d’interventions personnalisées dès son arrivée en Suisse et une chirurgie minimalement invasive associée à une rééducation spécifique avaient pour but de restituer l’anatomie, réveiller la musculature et préserver son équilibre mental sans douleurs.

Comment s’est passée la rééducation ?

Très très bien car je n’ai pas eu de douleurs dans les jours qui ont suivi l’opération et toute l’équipe médicale était très positive. J’ai particulièrement apprécié qu’un programme spécifique avait été établi pour me permettre de savoir ce que je devais faire, heure par heure, jour après jour. Ce planning précis m’a beaucoup rassurée car je voyais tous les jours, de manière objective, les progrès que je faisais.

Je voudrais remercier chaleureusement l’équipe de Dr. Echeverri qui croyait à ma participation aux JO. Son enthousiasme m’a fait très plaisir et m’a beaucoup motivée. Je regrette qu’il n’y ait pas un tel centre à Moscou.

A la fin du programme, comment vous sentiez-vous ?

Quatre mois après l’opération, j’ai refait des sauts, je courrais en zigzag et j’ai senti que je pouvais m’entraîner à nouveau avec mon équipe. Je n’avais plus aucun doute quant à ma participation aux Jeux Olympiques.

Et les Jeux Olympiques ?

Nous avons remporté la médaille d’argent !

Comment va votre genou aujourd’hui ? Suivez-vous encore un traitement particulier ?

Je peux dire qu’honnêtement, j’ai oublié l’opération. Avant les JO, nous avons participé aux championnats russes de handball qui étaient qualificatifs et cela s’est très bien passé. Mes entraîneurs m’ont bien sûr protégée en ne me laissant pas faire de contacts par exemple.

Aujourd’hui, je suis tant dans la défense que l’attaque et j’ai retrouvé toutes mes capacités. Je pourrais même dire que j’ai dépassé mon niveau d’avant l’accident puisque hier j’ai mis 10 buts à une équipe qui était mieux classée que nous.

Dr. Echeverri, un dernier mot comment va votre genou aujourd’hui ?

Une excellente communication et coordination avec les médecins de son équipe de handball et son entraineur ont été essentielles pour obtenir un résultat remarquable en très peu de temps. Un programme adapté, avec l’utilisation d’une série de machines intelligentes, a permis de remettre Elena en mouvement la veille et à peine trois jours après l’opération, sans douleurs et en respectant les limites de sécurité imposées par la fracture et l’intervention chirurgicale. Le bio feedback était encourageant pour elle, il lui permettait de voir objectivement les améliorations et d’adapter le dosage en toute confiance et sans douleurs. Sans cette technologie disruptive, ce résultat n’aurait pas été possible.

Nous pouvons affirmer qu’elle a transformé notre pratique clinique. Nos programmes et discussions avec nos patients se font en fonction des données objectives.

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