Petite histoire du VIH

Pour pouvoir combattre un virus transmis de l’animal à l’humain, il est important de comprendre son mode de transmission et les circonstances aillant permis la contamination de l’homme. Longtemps soupçonné d’avoir commencé à faire ses premières victimes au Congo dans les années 1980, de nouvelles recherches ADN situent la première contamination de l’homme au VIH en 1908.

Par Adeline Beijns

Un ravage. Depuis le début de l’épidémie, des dizaines de millions de personnes ont succombé au syndrome d’immunodéficience acquise, plus connu sous le nom de SIDA, et autant de personnes sont aujourd’hui porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Sans traitement, ce funeste virus a la particularité de s’attaquer à l’un des composants essentiels de notre système immunitaire, les lymphocytes T, nous laissant ainsi être la proie, facile, d’autres affections telles que la tuberculose, les maladies cardiovasculaires et les cancers.

Identifié par les médecins Montagnier, Barré-Sinoussi, et Harald zur Hausen en 1983, et pour lequel ils obtiendront le Prix Nobel de physiologie ou médecine, le VIH date pourtant d’il y a un peu plus de 100 ans.

Le Congo, terre vaste des animaux

Alors que l’origine simienne et africaine de la maladie soit un fait autour duquel, il y a eu peu de polémiques, la voie à l’origine du virus chez l’homme, tout autant que le moment où la transmission s’est produite, ont nourri une certaine controverse. Longtemps situé aux alentours des années 1930, c’est en 2008 que des virologues ont pu établir que le virus avait évolué sur une longue période et aurait touché la population dès 1908 au Congo, soit 20 ans plus tôt que ce qu’on a longtemps pensé, mais sans provoquer d’épidémie.

Aujourd’hui appelé République Démocratique du Congo (RDC), ce pays francophone a connu de nombreux bouleversements comme en témoigne ses différents noms pris au siècle dernier: Congo belge, Zaïre et RDC depuis 1997. Ce pays, grand comme quatre fois la France, est le deuxième plus vaste pays d’Afrique après l’Algérie et le quatrième pays le plus peuplé d’Afrique. Le nord du pays est un des plus grands domaines de forêt équatoriale du monde et le pays tout entier compte une faune très vaste et diversifiée.

L’époque coloniale et la transmission du virus

Sans rentrer dans les détails qui ont amené la Belgique à administrer le Congo en tant que colonie à partir de 1908, ce pays a été l’objet de nombreuses convoitises internationales depuis plus d’un siècle en raison de ses multiples richesses que sont, pour n’en citer que quelques-unes : les mines de cuivre, de cobalt, d’or mais aussi l’ivoire, les bois exotiques et le caoutchouc.

Lorsque la Belgique prend possession du pays, l’une de ses principales préoccupations est le développement de voies d’accès: des routes et une ligne de chemin de fer sont développées pour faire de Kinshasa (appelée alors Léopoldville), la plaque tournante de l’industrie minière. Et c’est précisément dans ce contexte qu’une équipe de scientifiques belges de l’Université KU Leuven et britanniques de l’Université d’Oxford sont parvenus à établir un lien entre d’une part la transmission du virus entre le chimpanzé et l’homme et d’autre part sa propagation à travers le Congo et ses pays voisins.

Selon les chercheurs, le virus HIV est apparu au début du siècle dernier, vers 1908, dans une colonie de chimpanzés dans le sud du Cameroun. Leur principale hypothèse est que des chasseurs auraient été en contact avec le sang de chimpanzés et auraient ainsi contracté le virus. Infectées, ces personnes auraient ensuite apporté le virus à Kinshasa en prenant le bateau le long de la rivière Sangha.

Le lien entre le virus, désormais à Kinshasa, et sa propagation à travers le Congo est fort bien expliqué dans un documentaire réalisé par Carl Gierstorfer pour ARTE et intitulé «Sida, un héritage de l’époque coloniale». On y comprend pourquoi les Belges, soucieux de ne pas perdre la main-d’œuvre indigène nécessaire au développement des voies d’accès, lancent des campagnes massives de vaccination contre la maladie du sommeil, où l’on a souvent recours à des seringues mal stérilisées. Le virus couve, se propage peu à peu mais il faudra attendre la guerre civile liée à l’indépendance du Congo en 1960 pour que les conditions d’une propagation fulgurante du virus ne soient présentes. On connaît malheureusement la suite.

Même si un vaccin n’a pas encore été trouvé depuis l’identification officielle du virus en 1983, on peut malgré tout se réjouir des progrès considérables réalisés en matière de prise en charge de la maladie

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

La myopie : Comprendre, vivre et traiter

Dans un monde de plus en plus dominé par les écrans et un mode de vie sédentaire, la myopie est devenue une préoccupation de santé publique majeure. Aujourd’hui, des millions de personnes à travers le globe sont affectées par cette condition, avec des prévisions indiquant que près de la moitié de la population mondiale pourrait être myope d’ici 2050.

Loading

Lire la suite »

Comprendre le zona

Le zona, également appelé herpès zoster, est une infection virale causée par la réactivation du virus varicelle-zona. Ce dernier peut rester en sommeil dans les tissus nerveux et réapparaître des années plus tard sous la forme d’un zona.

Loading

Lire la suite »

Fascination pour la vie des milliardaires : plongée dans la psyché humaine

À une époque où la vie des milliardaires est fréquemment mise en avant dans les médias, elle devient souvent le sujet d’articles de magazines, de séries télévisées et de messages en vogue sur les réseaux sociaux. S’il est évident que la société éprouve une profonde fascination pour ces personnes, la question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi leur vie nous intrigue-t-elle à ce point ?

Loading

Lire la suite »

Aider les patients porteurs de maladies rares en Valais et au-delà

Fondée à Sion en 2017, MaRaVal est une association à but non lucratif dédiée aux personnes atteintes de maladie rare et à leur famille. Elle propose des prestations dont l’efficacité a été démontrée, comme le soutien aux patients, la défense de leurs intérêts, la coordination des interventions et des formations dans divers domaines affectant la vie de ces personnes et de leurs proches. Entretien réalisé avec Christine de Kalbermatten, directrice et fondatrice de MaRaVal – maladies rares Valais.

Loading

Lire la suite »

Sauté de légumes de printemps

Cette recette est une véritable ode aux légumes frais du printemps. Elle présente un mélange coloré d’asperges, de pois mange-tout, de carottes et de poivrons, sautés dans une sauce légère et savoureuse à base de sauce soja, de gingembre, d’ail et d’un soupçon de miel pour la douceur. Garni de graines de sésame et d’herbes fraîches, ce plat est à la fois nutritif et visuellement attrayant, parfait pour les personnes gourmandes et soucieuses de leur santé.

Loading

Lire la suite »

Salade de quinoa et betteraves grillées

Une salade copieuse et rafraîchissante qui combine la douceur des betteraves rôties avec la saveur de noix du quinoa. Cette salade est mélangée avec de la roquette, des concombres en dés et de la feta émiettée, puis assaisonnée d’une vinaigrette citronnée. Garnie de noix grillées pour le croquant, c’est un repas équilibré et satisfaisant, idéal pour les premiers jours du printemps.

Loading

Lire la suite »