Troubles cognitifs : reconnaître les signes et réagir tôt

Troubles cognitifs

Et si les petits oublis du quotidien étaient les premiers signes d’un trouble plus profond ? Les troubles cognitifs, souvent discrets au départ, peuvent bouleverser la vie de ceux qui en souffrent et de leur entourage. Comment les identifier et que faire pour les contrer ? Pour éclairer ce sujet essentiel, nous avons rencontré le Dr. Philippe Olivier, Médecin chef au Service de neurologie du Réseau hospitalier neuchâtelois.

Par Adeline Beijns

Que pouvez-vous nous dire au sujet des troubles cognitifs ?

Ils regroupent les atteintes neurologiques qui diminuent la performance de la cognition c’est-à-dire de la mémoire, l’attention, le langage, le raisonnement, la vision et les émotions. Ces troubles peuvent aussi affecter le comportement et le caractère d’une personne. Ils sont plus fréquents avec l’âge mais il est essentiel de préciser que présenter des signes avant-coureurs ne signifie pas forcément une évolution vers un trouble neurocognitif qu’on appelait autrefois la démence. Cependant, ces symptômes sont susceptibles de s’aggraver progressivement s’ils ne sont pas pris en charge.

Pourquoi est-ce important de reconnaître les premiers symptômes et comment faut-il réagir ?

Être vigilant et accepter les premiers signes le plus tôt possible est crucial. Les symptômes des maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, par exemple, sont le résultat de dommages plus ou moins irréversibles dans le cerveau. Je dis « irréversible » car le cerveau a une certaine plasticité et il est possible de ralentir l’impact de la maladie. Si l’on attend trop longtemps, ces dégâts progressent, et plus ils sont avancés, plus il devient complexe pour le reste du cerveau de compenser.

Je recommande de consulter son médecin de famille pour un contrôle initial et éventuellement une consultation dans un centre de la mémoire. Un diagnostic précoce permet de trouver des solutions adaptées rapidement dont notamment des traitements pharmacologiques ou non comme une bonne alimentation, une activité physique adaptée ou une prise en charge physio-thérapeutique ou logopédique.

Récupéré sur : giphy.com

En cas de bonne prise en charge, que peut espérer le patient ?

Une prise en charge appropriée peut ralentir l’évolution des symptômes et améliorer la qualité de vie. Sans intervention, l’impact sur la vie quotidienne, comme la capacité à suivre des discussions, s’intensifie généralement avec le temps. Cela peut entraîner une baisse significative de la qualité de vie et détériorer la santé psychique du patient. De plus, ces troubles peuvent potentiellement déclencher d’autres affections, comme des symptômes dépressifs et anxieux. Il est donc primordial de prendre des mesures précocement. Toutefois, il est important de garder espoir : même si certaines personnes ou leur entourage remarquent des pertes de mémoire et une diminution de la concentration, cela n’est pas nécessairement le reflet d’une maladie neuro-dégénérative en devenir.

Que recommanderiez-vous aux patients pour faciliter leur quotidien ?

Je conseille aux patients d’adopter des mesures pour stabiliser voire améliorer l’évolution des symptômes. Cela passe par une adaptation du régime alimentaire, notamment en privilégiant le régime méditerranéen riche en fruits, légumes, et acides gras oméga-3. Certains produits à base de Ginkgo, admis par les caisses, peuvent également être prescrits par le médecin et bénéfiques en première intention, pour autant qu’ils s’inscrivent dans une prise en charge globale. Discutez-en avec votre médecin.

Pour les personnes vivant seules, il est important de briser le cercle vicieux de la solitude et de l’isolement. Ainsi, il est crucial de continuer à stimuler le cerveau par des interactions sociales, de la danse, des jeux de mémoire ou des exercices spécifiques pour aider à maintenir les fonctions cérébrales et retarder au maximum toute dégradation. Consulter un médecin est essentiel afin qu’il puisse évaluer les symptômes et décider de la thérapie la plus adéquate.

Un dernier mot cher Docteur Olivier ?

Ne négligez pas les signes avant-coureurs et n’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé. Une prise en charge précoce fait toute la différence. Lorsque des traitements spécifiques existent, il est crucial de les prendre le plus tôt possible. Enfin, restez actif mentalement et physiquement, et gardez espoir : il est possible de vivre pleinement avec des troubles cognitifs en étant bien accompagné. 

Les troubles cognitifs touchent :

  • La mémoire 
  • L’attention
  • Le langage 
  • La vision
  • Le raisonnement 
  • Les émotions

Quelques idées pour stimuler votre cerveau :

  • Les interactions sociales
  • Les jeux de mémoire
  • La danse
  • Les exercices pour maintenir les fonctions cérébrales

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Cet article a été réalisé avec l’aimable soutien de OM Pharma Suisse SA
L’indépendance de l’opinion de l’expert a été entièrement respectée

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