Révolution cardiaque : l’avenir de la surveillance avec les technologies portables

Révolution cardiaque

L’intersection entre la technologie et la santé cardiaque ouvre des portes vers des avancées remarquables, en particulier grâce aux technologies portables, ou « wearables ». Ces outils révolutionnaires transforment la manière dont nous surveillons notre santé cardiaque, offrant des possibilités inédites pour la prévention et la gestion des maladies cardiaques. Dans cet entretien exclusif, le Prof. Dr. Badertscher partage son opinion sur l’influence de ces technologies sur le suivi et le traitement des maladies cardiaques, mettant en lumière les avancées actuelles et les perspectives d’avenir. Entretien réalisé auprès du PD Dr. med. Patrick Badertscher, Médecin chef en cardiologie et électrophysiologie à l’Hôpital universitaire de Bâle.

Par Adeline Beijns

Quelles sont les maladies les plus fréquentes en cardiologie ?

En cardiologie, nous traitons une large gamme de maladies affectant le cœur et les vaisseaux sanguins, mais certaines conditions sont plus fréquentes que d’autres. La maladie coronarienne, qui résulte du rétrécissement ou du blocage des artères coronaires, est une autre condition prévalente, conduisant souvent à des crises cardiaques. L’insuffisance cardiaque, une condition où le cœur ne pompe pas le sang aussi efficacement qu’il le devrait, est également commune, tout comme les arythmies, des irrégularités dans le rythme cardiaque.

Enfin, la fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent et peut provoquer, outre des troubles cardiaques, des attaques cérébrales. Elle est causée par une sorte d' »orage électrique » dans le système de conduction du cœur. Les oreillettes et les ventricules ne « pompent » plus de manière coordonnée et généralement trop rapidement. Par conséquent, le débit cardiaque diminue.

Récupéré sur : giphy.com

Quel est leur impact sur la vie quotidienne des patients ?

L’impact des maladies cardiaques sur leur vie quotidienne peut être profond et varié, touchant presque tous les aspects de leur existence. Les malades peuvent éprouver des douleurs thoraciques et une forte fatigue, limitant leur capacité à réaliser des activités physiques ou des tâches quotidiennes simples, ce qui peut aussi affecter leur état émotionnel et psychologique.

Comment peut-on les prévenir ?

Un mode de vie sain améliore la qualité de vie. Une vie saine comprend notamment l’arrêt du tabac, adopter une alimentation équilibrée, éviter le surpoids, faire suffisamment d’exercice physique et gérer efficacement son stress.

Quel est votre avis sur les technologies qui permettent de suivre des paramètres cardiaques en continu ?

Les technologies portables qui permettent de suivre le pouls en continu sont une révolution dans la gestion et la prévention des maladies cardiaques. Ces dispositifs offrent une fenêtre sans précédent sur le fonctionnement quotidien du cœur, permettant une détection précoce d’une fibrillation auriculaire par exemple qui aurait pu passer inaperçue jusqu’à ce qu’elle devienne potentiellement dangereuse. Avec mon équipe, nous avons testé 5 appareils sur environ 300 personnes dans le cadre d’une étude, cofinancée par la Fondation suisse de cardiologie.

Récupéré sur : giphy.com

Cependant, il est crucial de souligner l’importance de l’interprétation professionnelle de ces données. Dans notre étude, dans près d’un quart des cas, les appareils n’ont pas pu classer le rythme cardiaque et les cardiologues y parvenaient mieux que la montre. Aussi, lorsque la montre diagnostique une fibrillation auriculaire, cela ne dit pas grand-chose sur les dangers éventuels. Il est important de savoir s’il existe des facteurs de risque d’attaque cérébrale. C’est à nous, cardiologues, de les déterminer par un calcul de risque car la montre ne peut pas le faire.

Il est également important de savoir combien de temps les patients sont en fibrillation auriculaire, car plus la durée est longue, plus le risque d’attaque cérébrale est élevé. Là encore, les montres ne peuvent pas le déterminer. Nous savons certes qu’il y a une fibrillation auriculaire. Mais il est parfois difficile de savoir ce que nous devons recommander aux personnes qui ne présentent pas de symptômes.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Les technologies portables vont continuer à jouer un rôle croissant en cardiologie. Restez donc informés et ne sous-estimez pas l’impact d’une bonne hygiène de vie sur votre santé cardiaque. Pratiquer une activité physique suffisante d’au moins 30 minutes à raison de 3 fois par semaine est la clé.

Hartmann Veroval

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