Focus sur l’œil : comprendre l’ophtalmologie aujourd’hui

Focus sur l'oeil

Dans un monde où la médecine évolue à un rythme effréné, il est crucial de comprendre les nuances et les défis spécifiques rencontrés par les professionnels de la santé. L’ophtalmologie, en particulier, est un domaine qui a connu des avancées remarquables et des défis uniques au fil des ans. Pour mieux saisir ces évolutions, nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec un ophtalmologue réputé. Entretien réalisé auprès du Dr. med. Sami Hayek, Opthalmologue et Chirurgien FMH, FEBO. 

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous spécialiser dans ce domaine ?

Ma décision de me spécialiser en ophtalmologie remonte à ma deuxième année de médecine. C’était pendant mon cours d’anatomie que j’ai eu une révélation. Lorsque nous avons étudié l’œil, j’ai été absolument fasciné par sa complexité et sa précision. L’œil est un organe incroyablement sophistiqué et élégant, et comprendre comment il nous permet de voir m’a captivé. Cette fascination a été le déclencheur pour moi.

Devenir ophtalmologue s’est avéré être incroyablement gratifiant. Je trouve une immense satisfaction dans le fait d’aider les gens à voir mieux ou à préserver leur vision. La vue est un sens si crucial pour la qualité de la vie. Être capable de restaurer ou d’améliorer la vision de quelqu’un, que ce soit à travers une intervention chirurgicale ou en prescrivant des lunettes à un enfant qui voit mal, apporte un sentiment d’accomplissement profond.

Récupéré sur : giphy.com

Quelles sont les maladies les plus courantes que vous traitez ?

Dans ma pratique, je rencontre un large éventail de maladies oculaires, touchant aussi bien les adultes que les enfants. Chez les personnes âgées, même celles ayant une bonne hygiène de vie, certaines maladies sont fréquentes en raison du vieillissement naturel de l’œil. La plus courante est la cataracte, où le cristallin de l’œil devient progressivement opaque, réduisant la vision.

Pour les enfants, les conditions que je traite sont souvent liées à leur développement visuel. Des problèmes courants tels que la myopie, où l’enfant a du mal à voir clairement de loin, ou l’astigmatisme, qui entraîne une vision déformée ou floue, sont fréquents. Cependant, il y a aussi des conditions qui peuvent affecter des enfants encore plus jeunes, comme le strabisme. Le strabisme, où les yeux ne sont pas alignés correctement, peut se développer dès les premières années de vie et il est crucial de le traiter tôt, car il peut conduire à d’autres problèmes.

Comment distingue-t-on l’ophtalmologue de l’opticien, de l’optométriste et de l’orthoptiste ?

C’est une question importante pour clarifier les différents rôles dans le domaine de la vision. Alors, commençons par l’ophtalmologue. En tant qu’ophtalmologue, je suis avant tout un médecin qui a choisi de se spécialiser dans la santé des yeux. Comme j’ai par la suite, aussi suivi une formation spéciale de chirurgien, je suis aussi qualifié pour réaliser des opérations chirurgicales. Avec ce fort bagage académique, je peux diagnostiquer et traiter toutes sortes de maladies oculaires, et prescrire les traitements médicamenteux qui s’imposent.

L’opticien, lui, est un professionnel de la santé visuelle, mais il ne diagnostique pas les maladies des yeux. Son rôle principal est de réaliser et de fournir des lunettes ou des lentilles de contact basées sur la prescription que j’aurais fournie ou celle d’un optométriste. Outre son aspect commercial, l’opticien bénéficie d’une expertise esthétique qui lui permet de nous conseiller les montures qui nous sont les mieux adaptées.

L’optométriste est également un professionnel de la santé des yeux sans être un médecin. Il peut effectuer des examens de la vue, prescrire et ajuster des lunettes et des lentilles de contact, et il est aussi qualifié pour détecter certaines maladies. Dans ce dernier cas, il peut référer un patient à un ophtalmologue et éventuellement travailler en tandem avec lui.

Récupéré sur : giphy.com

Enfin, l’orthoptiste aide les patients en cas de rééducation ou de réadaptation, souvent à travers des exercices visuels. Il travaille dès lors généralement en tandem avec un ophtalmologue. Donc, bien que nos rôles soient complémentaires dans le domaine de la santé oculaire, nos formations et nos compétences sont distinctes et spécifiques à chaque profession.

Comment la technologie a-t-elle impacté votre pratique ces dernières années ?

Son impact a été énorme. L’un des changements les plus significatifs a été l’amélioration de nos équipements de diagnostic. Les avancées dans l’imagerie nous permettent maintenant de détecter des maladies bien plus tôt et avec beaucoup plus de précision qu’auparavant. Quant à l’intelligence artificielle, elle nous est très précieuse en nous aidant à analyser les données des patients et à identifier des détails qui pourraient échapper à l’œil humain. Bien que nous en soyons aux premiers stades de son application, l’intelligence artificielle a le potentiel de révolutionner la façon dont nous diagnostiquons et traitons les maladies oculaires.

Quels sont, selon vous, les plus grands défis auxquels l’ophtalmologie est confrontée aujourd’hui ?

Ils sont multiples et variés. Tout d’abord, l’un des plus grands défis est l’augmentation des maladies oculaires liées à l’âge. Avec le vieillissement de la population, nous voyons une augmentation du nombre de patients nécessitant un traitement pour ces affections. Un autre défi majeur est l’accès aux soins ophtalmologiques. Dans de nombreuses régions, il existe un manque flagrant de ressources et de professionnels qualifiés. Cela peut entraîner des retards dans le diagnostic et le traitement des maladies oculaires, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la vision.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Vivre après un cancer du sein : se reconstruire avec soutien

Décelé à temps, le cancer du sein présente de bonnes chances de guérison. Cependant, au terme du traitement médical, la plupart des personnes concernées ont toujours besoin de soutien. En octobre, mois consacré au cancer du sein, La Ligue contre le cancer informe et conseille quant aux séquelles à long terme de la maladie et sensibilise la population.

Loading

Lire la suite »

Les avancées dans la détection et le traitement du cancer du sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, bien que les hommes puissent aussi en être touchés (environ 50 cas par an). Grâce aux avancées en matière de détection et de traitement, les perspectives de guérison et de prise en charge se sont considérablement améliorées. Dans cet entretien, la Dre. Marie-Laure Amram, spécialiste en oncologie médicale, nous éclaire sur les facteurs de risque, les méthodes de dépistage et les progrès réalisés dans la lutte contre le cancer du sein.

Loading

Lire la suite »

Nutrition et cancer : un duo à ne pas sous-estimer

A l’heure où le cancer reste une menace majeure pour la santé publique, l’importance d’une nutrition adéquate est souvent sous-estimée. Selon le Dr. Jean-Pierre Spinosa, spécialiste en sénologie et oncologie gynécologique à la Clinique de Montchoisi, qui se passionne pour le médecine nutritionnelle, la nutrition joue un rôle fondamental dans la prévention, le traitement et la prévention des récidives du cancer.

Loading

Lire la suite »

La prévention avant tout contre les cancers du sein et de la prostate

Chaque année, les mois d’octobre et novembre sont respectivement consacrés à la sensibilisation aux cancers du sein et de la prostate. Ces deux maladies représentent une part significative des diagnostics de cancer en Suisse. Alors que la détection précoce joue un rôle crucial dans la réduction de la mortalité, la prévention reste un levier tout aussi important pour lutter contre ces maladies. Cet article propose un tour d’horizon des moyens de prévention et de dépistage de ces cancers, en mettant en lumière les chiffres clés et en soulignant les initiatives visant à encourager des pratiques de vie saines.

Loading

Lire la suite »

Briser les tabous de l’alopécie

L’alopécie, cette maladie caractérisée par une perte de cheveux partielle ou totale, touche de nombreuses personnes à travers le monde. Au-delà de ses aspects physiques, elle peut avoir un impact psychologique profond. Pour mieux comprendre cette condition et ses implications, nous avons interviewé Laure Theytaz, psychologue FSP et elle-même atteinte d’alopécie. Dans cet entretien, elle nous partage son parcours, ses défis, et ses outils pour aider ses patients à surmonter les obstacles liés à cette maladie.

Loading

Lire la suite »