Ravivez la flamme sous la couette

Ravivez la flamme sous la couette

Dans notre précédente édition, nous avions abordé le thème du désir sexuel et des possibilités thérapeutiques d’en éprouver un à nouveau lorsque ce dernier s’estompe ou disparaît. Aujourd’hui, nous traitons des raisons qui nous poussent à avoir une activité sexuelle et des facteurs hormonaux et physiologiques qui peuvent influencer notre capacité à avoir envie sexuellement. Entretien réalisé auprès du Dr. Lakshmi Waber, Psychiatre et psychothérapeute au Centre de Psychothérapie Varembé à Genève. 

Par Adeline Beijns

Qu’est-ce qui nous pousse à avoir une activité sexuelle ?

L’activité sexuelle chez l’homme est un comportement à multiples facettes, influencé par un mélange de facteurs biologiques, psychologiques et socioculturels. Si l’objectif biologique premier de la sexualité est la reproduction, qui assure la pérennité de notre espèce, les êtres humains se livrent à des activités sexuelles pour une myriade de raisons qui vont au-delà de la simple procréation.

Dans son article intitulé « Why humans have sex », Cindy Meston se penche sur ces motivations. Sur la base de ses recherches, elle identifie 237 raisons, des plus évidentes, comme l’attirance physique et l’intimité émotionnelle, aux plus complexes, comme la vengeance, le soulagement de l’ennui ou même le troc ou l’échange de faveurs ou d’un statut.

Certaines personnes ont des relations sexuelles pour le simple plaisir de l’acte, poussées par un désir physiologique, tandis que d’autres peuvent être influencées par la pression de leurs pairs ou le désir d’entrer dans un certain moule social. Les raisons émotionnelles, telles que l’expression de l’amour, l’amélioration de l’humeur ou le sentiment d’être plus proche de son partenaire, jouent également un rôle essentiel.

Récupéré sur : giphy.com

En outre, des facteurs sociétaux et culturels, tels que les croyances religieuses ou les normes sociétales, peuvent influencer les raisons d’avoir ou de ne pas avoir de relations sexuelles. Les recherches de Meston soulignent la complexité de la sexualité humaine et mettent en évidence le fait que le comportement sexuel est rarement motivé par une seule raison. C’est plutôt l’interaction de divers facteurs personnels, relationnels et sociétaux qui guide nos choix dans cet aspect profondément intime de l’existence humaine.

L’aspect bénéfique des relations sexuelles sur la santé a été prouvé. A quelle fréquence, ses avantages physiologiques et psychologiques commencent-ils à se faire sentir ?

La fréquence optimale de l’activité sexuelle pour obtenir des effets bénéfiques sur la santé varie considérablement d’un individu à l’autre et est influencée par de nombreux facteurs, notamment l’âge, l’état de santé, la qualité de la relation, les préférences personnelles, et bien d’autres encore. Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Cependant, une étude souvent citée de la revue Social Psychological and Personality Science a montré qu’une fois par semaine était une fréquence associée à un plus grand bien-être, mais qu’une activité plus fréquente n’apportait pas nécessairement un surcroît de bonheur. Toutefois, cela ne signifie pas qu’une fois par semaine est la « bonne » fréquence pour tout le monde.

Quelle est l’influence des facteurs hormonaux et physiologiques sur le désir sexuel ?

Les androgènes, souvent associés à la sexualité masculine mais présents chez tous les sexes, sont des acteurs clé du désir sexuel. Une diminution du taux d’androgènes biodisponibles, qui peut survenir naturellement avec l’âge ou en raison de certaines conditions médicales, peut entraîner une baisse du désir.

Récupéré sur : giphy.com

Pour les femmes, les niveaux d’œstrogènes, qui fluctuent au cours des cycles menstruels, de la grossesse, de la période post-partum et de la ménopause, peuvent également avoir un impact sur le désir, bien que cela soit moins bien documenté. De plus, certains médicaments, maladies ou interventions chirurgicales peuvent avoir un impact sur les niveaux d’hormones et, par extension, sur le désir sexuel. La résolution de ces problèmes passe par des thérapies adaptées aux besoins uniques de l’individu.

Puisqu’une activité sexuelle se réalise généralement à deux, quelle est l’influence de la qualité de la relation sur le désir ?

Les relations, de par leur nature même, sont dynamiques et l’état du couple peut avoir un effet profond sur le désir sexuel. Par exemple, lorsque la confiance est érodée en raison d’une infidélité ou d’autres trahisons, une personne peut éprouver une baisse de désir envers son partenaire.

L’intimité émotionnelle est une autre composante majeure : se sentir déconnecté émotionnellement peut conduire à un manque de connexion physique. Par ailleurs, des facteurs tels que le stress lié à la vie professionnelle peuvent freiner le désir. Dans ce cas, la communication joue un rôle essentiel et un travail sexo-thérapeutique peut aider à raviver l’étincelle.

Cet article vous a plu ?
Abonnez-vous à la version papier Salle d’attente pour avoir accès à toutes les informations sur le sujet: témoignages, tests, adresses utiles, infographies et autres.
Alors n’attendez-plus !
CHF39.00

Loading

Partagez sur

Facebook

Plus d’articles :

Douleurs fulgurantes, patience infinie : La névralgie d’Arnold

Jacqueline, 64 ans, est une femme pleine de vie. Passionnée de lecture et de couture, elle a tou- jours trouvé le temps de confectionner des déguisements pour ses quatre enfants, aujourd’hui adultes. Elle attend avec impatience la naissance de son deuxième petit-enfant et adore voyager avec son mari, comme en témoigne leur récent séjour magique en Polynésie française. Pourtant, derrière cette vitalité, se cache un combat long et éprouvant contre une maladie invisible : la névralgie d’Arnold.

Loading

Lire la suite »

Vivre sur le fil du trouble bipolaire

Les troubles bipolaires et borderline, souvent méconnus du grand public, touchent des millions de personnes à travers le monde. Ces troubles de la santé mentale, parfois confondus ou mal diagnostiqués, se manifestent par des fluctuations émotionnelles intenses et des comportements difficiles à contrôler. Jade, une jeune femme atteinte de ces troubles, partage son expérience pour mieux faire comprendre ces réalités et montrer qu’il est possible de trouver des moyens de les surmonter.

Loading

Lire la suite »

Quand l’amour devient délire : comprendre l’érotomanie

L’amour est un sentiment complexe et mystérieux, mais parfois, ce sentiment peut prendre une tournure délirante. L’érotomanie, une pathologie peu connue mais fascinante, pousse certaines personnes à croire qu’elles sont aimées, souvent par quelqu’un de socialement inaccessible. Pour mieux comprendre ce trouble, ses implications et les différents aspects qui le caractérisent, nous avons interrogé le Dr. Lakshmi Waber, Spécialiste FMH en psychiatrie et sexologie, Président et responsable de formation de la Société Suisse de Sexologie. Il nous offre un éclairage précieux sur ce sujet épineux, en mettant en lumière à la fois les causes, les traitements et les réalités souvent ignorées de l’érotomanie.

Loading

Lire la suite »

La psychologie des couleurs : quand l’œil façonne l’humeur

La psychologie des couleurs est un domaine fascinant qui étudie l’influence des teintes sur nos émotions, nos comportements et même notre bien-être. Il ne s’agit pas simplement d’une tendance décorative : depuis des siècles, les civilisations associent certaines couleurs à des significations particulières, qu’il s’agisse de symboliser la royauté, la paix ou la passion. Dans le quotidien, un simple changement de couleur dans l’environnement peut apaiser l’esprit ou éveiller un sentiment d’énergie.

Loading

Lire la suite »

Le daltonisme : quand les couleurs jouent à cache-cache !

Le daltonisme, également appelé dyschromatopsie, est un trouble de la vision des couleurs qui altère la capacité d’une personne à distinguer certaines couleurs de façon « normale ». Cette anomalie est souvent génétique et touche principalement les hommes, en raison d’un gène défectueux lié au chromosome X. En effet, environ 8% des hommes et seulement 0,5% des femmes présentent une forme de daltonisme.

Loading

Lire la suite »

Chocs, coups, brûlures : protégez vos yeux !

Les yeux sont des organes aussi précieux que fragiles. Chaque année, de nombreux accidents provoquent des lésions plus ou moins graves à l’œil et, dans bien des cas, ces blessures pourraient être évitées ou limitées grâce à une bonne prévention et à un diagnostic précoce. Quels sont les signes qui doivent alerter, les gestes à poser et ceux à éviter ? Pour le savoir, nous avons rencontré la Dre. Alessandra Sansonetti, FMH en ophtalmologie et chirurgie ophtalmologique, et ancienne présidente de la Société suisse d’ophtalmologie (SSO). Elle partage avec nous son expertise sur les traumatismes oculaires et nous livre des conseils pour bien réagir en cas d’accident.

Loading

Lire la suite »